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À La Une - USA-Israël

Condamnation de la colonisation : le résultat de la frustration d'Obama

Les positions de Trump favorables à la colonisation ont poussé le locataire actuel de la Maison-Blanche à laisser voter une résolution qui risque d'affaiblir la position d'Israël dans de futures négociations.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama, à New York, le 21 septembre 2016. REUTERS/Kevin Lamarque

C'est une simple abstention, mais son poids politique et diplomatique est considérable. A moins d'un mois de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a finalement laissé libre cours à sa frustration à l'égard d'Israël.

Selon la Maison Blanche, ce n'est que quelques heures avant le vote que Barack Obama a décidé de permettre l'adoption d'une résolution de l'Onu condamnant la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens. Les Etats-Unis se sont abstenus et n'ont donc pas fait usage de leur droit de veto. L'hypothèse d'une résolution sur la colonisation était dans l'air depuis des mois à l'Onu. Et la Maison Blanche savait qu'elle aurait à prendre une décision si un tel texte était déposé.

"Le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu avait la possibilité de conduire des politiques qui auraient engendré un autre résultat", a déclaré Ben Rhodes, un proche conseiller de Barack Obama. "Le fait que cela arrive à la fin de nos huit ans de mandat montre que ce n'était pas l'évolution que nous préférions", a-t-il poursuivi. "Si c'était ce résultat que nous cherchions, nous l'aurions obtenu depuis longtemps".

La Maison Blanche estime avoir épuisé toutes les autres options pour convaincre Israël que sa politique de constructions dans les Territoires palestiniens et à Jerusalem-Est sabotait les espoirs de paix. Depuis des mois, Washington envoyait des signaux de plus en plus insistants sur le fait que l'accélération de la colonisation ruinait les espoirs d'un accord de paix sur la base d'une solution à deux Etats: Israël et un Etat palestinien.

Après le vote de vendredi, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour le Proche-Orient Frank Lowenstein a indiqué que le secrétaire d'Etat John Kerry formulerait prochainement des idées pour relancer le processus de paix.

 

(Lire aussi : La droite de la droite israélienne rêve d'annexion en Cisjordanie)

 

'Relation de méfiance'
Pour la Maison Blanche, la résolution reflète le consensus de la communauté internationale sur la colonisation.

Mais l'abstention décidée par Barack Obama a été sévèrement critiquée à Washington, des démocrates et des républicains criant à la trahison du plus proche allié au Moyen-Orient. Le président élu Donald Trump, qui s'était impliqué personnellement dans le dossier en obtenant jeudi un premier report du vote, a tenu à rassurer les Israéliens. "Concernant l'Onu, les choses seront différentes après le 20 janvier", date de sa prise de fonctions, a-t-il dit sur Twitter.
Le sénateur démocrate Chuck Schumer, qui a fait pression sur l'administration Obama jusqu'à la dernière minute, a décrit une décision "extrêmement frustrante, décevante et déconcertante". L'AIPAC, puissant groupe de pression pro-Israël à Washington, a estimé que ce vote montrait une fois de plus que "les Nations Unies sont un forum destiné à isoler et délégitimer Israël".

Pour beaucoup d'experts, la décision de Barack Obama, prise alors qu'il passe la fin de l'année à Hawaï, s'explique en partie par ses mauvaises relations personnelles avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. C'est une relation "empreinte de méfiance", souligne Jonathan Schanzer, vice-président de la Fondation pour la défense des démocraties, un centre de réflexion de Washington. Les deux hommes n'ont jamais eu de complicité et la Maison Blanche n'a jamais caché son irritation face à la rhétorique sécuritaire employée par la coalition de droite au pouvoir en Israël.

En cas de victoire d'Hillary Clinton à la présidentielle du 8 novembre, Barack Obama aurait peut-être pris une décision différente à l'Onu et lui aurait laissé la possibilité de reconstruire des liens plus chaleureux avec Israël, suggère Jonathan Shanzer.

Mais les positions de Donald Trump favorables à la colonisation ont poussé Barack Obama à laisser voter une résolution du Conseil de sécurité qui risque d'affaiblir la position d'Israël dans de futures négociations. "On ne peut plus faire marche arrière", relève Jonathan Schanzer puisqu'une résolution du Conseil de sécurité ne peut pas être annulée.

 

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C'est une simple abstention, mais son poids politique et diplomatique est considérable. A moins d'un mois de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a finalement laissé libre cours à sa frustration à l'égard d'Israël.Selon la Maison Blanche, ce n'est que quelques heures avant le vote que Barack Obama a décidé de permettre l'adoption d'une résolution de l'Onu condamnant la...

commentaires (2)

Comment peut l'usurpie refuser de considérer une condamnation du machin onu qui mal y pense, alors que ce machin onu est l'instrument qui la créé. L'arroseur arrosé .

FRIK-A-FRAK

21 h 21, le 25 décembre 2016

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Commentaires (2)

  • Comment peut l'usurpie refuser de considérer une condamnation du machin onu qui mal y pense, alors que ce machin onu est l'instrument qui la créé. L'arroseur arrosé .

    FRIK-A-FRAK

    21 h 21, le 25 décembre 2016

  • Comment peut-on désavouer Obama pour une simple abstention lorsque le monde entier de son extrême est à son extreme ouest cherche depuis plus qu'un demi siècle à exprimer et faire valoir sa condamnation de la colonisation qu'entreprend Israel.

    Raminagrobis

    06 h 24, le 25 décembre 2016

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