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À La Une - Syrie

L'armée syrienne se déploie dans les ex-quartiers rebelles d'Alep

Entretien téléphonique Poutine-Assad.

Un Syrien dans l'ancien quartier rebelle de Salaheddine, au nord d'Alep, en Syrie, le 23 décembre 2016. AFP / George OURFALIAN

Les forces gouvernementales syriennes se sont déployées vendredi dans les quartiers d'Alep récemment repris, qui présentaient une vision apocalyptique avec leurs immeubles détruits et leurs rues défoncées, au lendemain de l'évacuation des derniers rebelles.

La victoire sans précédent que représente pour le régime la reprise totale de la deuxième ville de Syrie n'aurait pas pu avoir lieu sans l'engagement militaire de son allié indéfectible, la Russie. Son président Vladimir Poutine a estimé vendredi que la reprise d'Alep était un "pas très important" vers le règlement d'un conflit qui a fait plus de 310.000 morts depuis 2011.

L'armée syrienne avait annoncé jeudi soir la reprise de la moitié de cette ville qui lui échappait depuis juillet 2012, après une offensive dévastatrice d'un mois qui a abouti à l'évacuation de dizaines de milliers de résidents et d'insurgés vers des régions rebelles du nord du pays. L'accord a été parrainé par la Turquie, principal appui des rebelles, la Russie et l'Iran, autre grand allié du régime.

 

 

 

"La libération d'Alep des éléments radicaux est un pas très important vers la normalisation complète (de la situation) en Syrie et, je l'espère, dans la région dans son ensemble", a déclaré M. Poutine, cité par les agences russes.

Le président russe a appelé son homologue syrien Bachar el-Assad pour le féliciter de la "libération" d'Alep, tout en précisant que l'objectif était maintenant de parvenir à un "règlement pacifique du conflit, notamment en trouvant un accord général", selon le Kremlin. De son côté, le président Assad a assuré lors de cette conversation téléphonique que "la victoire à Alep ouvrait la voie à un processus politique en Syrie", selon la présidence syrienne.

Vendredi matin, les forces gouvernementales ont pénétré dans trois ex-bastions rebelles, Soukkari, Zabdiyé et Al-Machad, où elles n'avaient plus mis les pied depuis quatre ans, selon un correspondant de l'AFP.
Les soldats étaient à la recherche d'explosifs et de mines laissés par les rebelles. Dans la matinée, ils ont terminé leurs opérations de ratissage sur les grandes artères mais poursuivaient leur avancée dans les rues adjacentes.

 

(Lire aussi : Scènes de liesse à Alep où les partisans du régime ont envahi les rues)

 

'Il ne reste rien'
Par ailleurs, plusieurs centaines d'hommes de la police militaire russe ont été déployés jeudi soir pour assurer la sécurité et maintenir l'ordre à Alep, selon Moscou.

Selon l'OSDH, au moins deux civils ont été tués par les premiers tirs de roquettes rebelles sur Alep depuis l'annonce de la reprise de la métropole. Si cela devait durer, cela pourrait créer un nouveau front entre Alep et sa province, majoritairement aux mains des rebelles.

Dans un quartier totalement ravagé près de la Vieille ville, Boustane al-Qasr, des petits bulldozers retiraient vendredi les gravats des rues, selon un correspondant de l'AFP. Dans un froid glacial, il a vu des civils emmitouflés poussant des brouettes où se trouvaient leurs maigres affaires afin de retrouver leur domicile, où ils n'étaient pas revenus depuis des années.
"Je suis venu retrouver ma maison (...) j'ai été forcé de déménager en raison de l'intensité des combats", a confié à l'AFP Khaled al-Masri. "J'espère que mon appartement n'a pas été trop endommagé", a-t-il ajouté.
Oum Abdo était elle effondrée après avoir découvert son domicile détruit dans le quartier d'Al-Mayssar. "Il ne reste plus rien de ma maison", a déploré cette femme de 42 ans.

Après le départ jeudi des derniers convois d'insurgés et de civils, l'armée avait annoncé "le retour de la sécurité à Alep". "L'objectif de faire tomber le régime a échoué", a estimé de son côté Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, réagissant à la prise d'Alep. Son organisation combat aux côtés du régime depuis presque le début du conflit.

 

(Lire aussi : Alep tombe, l'EI avance ses pions)

 

Situation 'douloureuse'
Les opérations d'évacuation, lancées le 15 décembre et supervisées par le Comité international de la Croix-rouge, ont permis la sortie de 35.000 personnes de la dernière poche rebelle d'Alep, selon le CICR. "Les familles ont lutté pendant des mois pour se protéger, trouver de la nourriture, des soins médicaux ou des abris", a indiqué dans un communiqué la représentante du CICR en Syrie, Marianne Gasser. "Elle semblaient vouloir partir désespérément, même si la situation est extrêmement douloureuse", souligne le CICR.

Outre les bombardements, la population d'Alep-Est, estimée avant l'offensive des forces prorégime à 250.000 personnes, subissait un siège asphyxiant depuis le 17 juillet, souffrant d'une pénurie quasi totale de nourriture, de médicaments et de carburant.

Parallèlement aux départs à Alep, 1.200 personnes ont également été évacuées des deux villages chiites prorégime de Foua et Kafraya, assiégés par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon le CICR.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit syrien s'est complexifié au fil des années avec l'implication de multiples belligérants, dont le groupe jihadiste Etat islamique (EI), ainsi que de puissances régionales et internationales.

Dans le centre du pays, au moins 27 soldats et miliciens prorégime ont été tués depuis jeudi soir dans une offensive de l'EI contre des villages près de Palmyre, la ville antique que les jihadistes ont reprise récemment à l'armée, selon l'OSDH.

 

 

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Les forces gouvernementales syriennes se sont déployées vendredi dans les quartiers d'Alep récemment repris, qui présentaient une vision apocalyptique avec leurs immeubles détruits et leurs rues défoncées, au lendemain de l'évacuation des derniers rebelles.La victoire sans précédent que représente pour le régime la reprise totale de la deuxième ville de Syrie n'aurait pas pu avoir...

commentaires (3)

Victoire en demie-teinte . IL AURAIT FALLU TRIER ET ÉRADIQUER DE LA SURFACE SE LA TERRE. POUR EMPÊCHER LES BACTÉRIES WAHABITES DE RÉCIDIVER AILLEURS SUR LES PLACES PUBLIQUES DANS LE.MONDE.

FRIK-A-FRAK

15 h 01, le 23 décembre 2016

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Commentaires (3)

  • Victoire en demie-teinte . IL AURAIT FALLU TRIER ET ÉRADIQUER DE LA SURFACE SE LA TERRE. POUR EMPÊCHER LES BACTÉRIES WAHABITES DE RÉCIDIVER AILLEURS SUR LES PLACES PUBLIQUES DANS LE.MONDE.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 01, le 23 décembre 2016

  • Les 250000 personnes que les médias occidentaux disaient "assiégées a Alep"" se sont réduits a 110000 ...que sont devenus les autres des 250000 annonces...ont ils jamais existé? Oui une très large amnistie est indispensable...mais comment " cribler " les syriens récupérables pour le régime sans beaucoup de sang sur les mains" des djihadistes acharnés ou des Frères Musulmans irrécupérables pour un quelconque régime democratique laïque? Il y aura évidemment des "bavures" regrettables

    Chammas frederico

    13 h 51, le 23 décembre 2016

  • I REALLY TRUST YOU MAN. AND I REALLY MEAN IT. LES CHOIX DES RÉSISTANTS SONT TOUJOURS LES MEILLEURS.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 29, le 23 décembre 2016

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