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À La Une - irak

Les attentats et les tirs d'artillerie tuent plus de 30 personnes à Mossoul

La "reconquête" de la ville avant la fin de l'année promise par le Premier ministre irakien Haider al-Abadi semble désormais illusoire.

Les forces irakiennes dans une région au sud de Mossoul, le 6 novembre 2016. AFP

Plus de trente personnes, dont des travailleurs humanitaires et de nombreux civils, ont péri dans des violences dans et près de Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak que l'armée peine à reprendre au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Les organisations de défense des droits de l'Homme s'alarment chaque jour un peu plus du lourd tribut payé par les populations civiles à l'offensive en cours depuis plus de deux mois pour déloger l'organisation sunnite extrémiste de Mossoul, la deuxième ville du pays qu'elle occupe depuis juin 2014.

Quelque 100.000 personnes ont ainsi été déplacées depuis le début de l'opération mi-octobre et les organisations humanitaires redoutent un déplacement massif de plus d'un million de personnes.
Quant au sort des habitants qui restent dans Mossoul, les craintes des ONG et organisations internationales ont été plusieurs fois confirmées au cours des dernières heures.

Trois attentats simultanés ont frappé jeudi à Gogjali, une localité située dans la périphérie est de Mossoul, que l'armée irakienne avait reprise début novembre aux jihadistes après plus de deux ans d'occupation.
Au moins 23 personnes, dont 15 civils et 8 policiers, ont péri dans ces attaques "perpétrées au moyen de trois voitures piégées contre un marché", selon le Centre de coordination des opérations contre l'EI dans un communiqué. L'attaque a été revendiquée par les jihadistes qui ont évoqué des attentats commis par trois kamikazes au volant de voitures piégées.

(Lire aussi : Pollution, incendies, destructions: le désastre écologique du conflit en Irak)

 

11 morts dans des tirs d'artillerie
Dans Mossoul même, les combats acharnés que l'armée livre aux jihadistes se poursuivent. Les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS) se rapprochent progressivement du fleuve Tigre qui traverse Mossoul et l'état-major affirme avoir repris presque la moitié de l'est de la ville. Mais l'EI continue d'en contrôler les secteurs occidentaux et offre une forte résistance aux coups de boutoir de l'armée.

La "reconquête" de Mossoul avant la fin de l'année promise par le Premier ministre irakien Haider al-Abadi semble désormais illusoire. Pour autant, mardi en conférence de presse, M. Abadi a assuré que l'offensive, soutenue par la coalition internationale antijihadistes, n'était "pas en suspens".
Là encore, les combats mettent les civils à très rude épreuve. Jeudi, les Nations unies ont rapporté la mort de onze personnes, dont sept civils et quatre travailleurs humanitaires, dans des tirs de mortiers menés "sans discernement" lors de deux incidents survenus au cours des deux derniers jours.

Les civils "faisaient la queue pour recevoir de l'aide d'urgence" dans Mossoul, a expliqué Lise Grande, la coordinatrice des opérations humanitaires de l'Onu en Irak. Elle n'a pas précisé la nationalité des humanitaires, ni à quelles organisations ils appartenaient, mais Mahmoud al-Sorchi, porte-parole des pompiers volontaires de la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale, a expliqué que des travailleurs humanitaires de l'ONG irakienne Faz3a avaient péri dans des tirs d'obus. "Les gens qui attendent de l'aide sont déjà, en soi, vulnérables et ont besoin d'aide. Ils devraient être protégés et non pris pour cible", s'est insurgée Mme Grande.

Cet avertissement fait écho à des rapports de Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International publiés cette semaine. Les ONG y mettent en lumière les exactions et traumatismes dont sont victimes les civils de Mossoul. HRW s'en prend, témoignages à l'appui, aux attaques "délibérées" des combattants du groupe Etat islamique contre les civils qui refusent de leur servir de "boucliers humains" dans leur fuite.
Amnesty International dénonce de son côté les "traumatismes" dont souffrent les enfants de Mossoul. Dans son rapport, l'ONG pointe combien les enfants "pris dans le feu de la brutale bataille de Mossoul ont vu des choses que personne, peu importe son âge, ne devrait voir", comme l'explique Donatella Rovera, conseillère de l'ONG pour les situations de crise.


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