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Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

Le Libanais Hasan Chocor dans le « Hall of Fame » de Google

Crise des déchets, attentats, coupures d'électricité, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Google a inscrit le Libanais Hasan Chokor dans son « Hall of Fame » pour avoir repéré une faille de sécurité dans la plateforme Google Play Store. Photo fournie par Hasan Chocor

Un talent libanais de l'informatique s'est illustré ces dernières semaines auprès d'un des géants de l'Internet. Google a inscrit Hasan Chocor dans son «Hall of Fame» qui récompense les personnes ayant repéré et rapporté une faille informatique dans l'une de ses applications.
«C'était pour moi un rêve d'y être un jour inscrit. Cela fait six ans que j'y travaille. Je le prends comme un honneur», déclare ce passionné de sécurité informatique dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour.
Cette faille, le jeune informaticien libanais de 26 ans l'a repérée dans l'architecture du Play Store, la boutique en ligne créée en 2012 par Google et qui propose en téléchargement la totalité des applications fonctionnant sur le système d'exploitation Android.

Cette histoire commence par une colère de simple consommateur. «Tout part du fait que j'ai téléchargé, il y a longtemps, sur Google Play Store une application que j'ai payée et qui ne m'a pas plu. Or la période pendant laquelle je pouvais demander à être remboursé pour cet achat avait expiré. Comme je ne voulais pas payer, j'ai envoyé près de 120 demandes de remboursement à Google, toutes refusées. J'ai alors commencé à étudier l'architecture du serveur de la plateforme dans le but de récupérer mon argent», raconte-t-il.

La colère laisse vite place au défi professionnel. Pendant trois mois, Hasan Chocor étudie la structure et la vulnérabilité du Play Store pour essayer de modifier la date d'achat d'une application.
«Les applications ont une architecture type. En étudiant cette architecture, on en comprend les rouages. À partir de là, on peut chercher un moyen de pénétrer dans le système», déclare-t-il en tentant de décrire la faille. «Il existe deux types de failles informatiques: celles qui menacent la stabilité du site ou de l'application et mettent la plateforme "externe" en péril, et celles, moins conséquentes, qui ne constituent pas une menace. C'est une faille non conséquente que j'ai repérée», poursuit-il.
Il exploite donc cette faille à des fins purement «éthiques». «Je me souviens encore du moment où j'ai réussi à le faire. Un jour, à quatre heures du matin, après avoir multiplié les manipulations, je reçois un message de Google dans lequel on m'indique que mon achat a été remboursé.»

« C'est aux Libanais de se prendre en main »

Hasan Chocor envoie alors un rapport aux services informatiques de Google qui ont mis en place le Vulnerability Reward Program (VRP), un système de récompense pour ceux qui pensent avoir trouvé une faille dans les systèmes Google.

«Les services du VRP reçoivent près de 10000 rapports par jour. Google a répondu à mon rapport au bout de deux mois, me disant qu'il avait été pris en compte. Un mois plus tard, ils m'informent que le rapport est validé et qu'ils me tiendront au courant pour la suite», se souvient-il.

Le 18 novembre, Google reconnaît que Hasan Chocor a mis le doigt sur une véritable faille, l'inscrit dans son «Hall of Fame» et lui verse une somme d'argent que l'informaticien tient à garder secrète.

Diplômé de la Lebanese American University (LAU) de Beyrouth, le jeune homme, qui se décrit comme «un enfant de Nabatiyé et de Khiam», au Liban-Sud, est actuellement en recherche d'emploi. « Je pourrais quitter le Liban pour un bon travail, mais j'aime mon pays. En fait, je suis un jeune Libanais ordinaire. J'aime le football, je sors avec mes amis... comme tous les jeunes de mon âge», explique-t-il.

Lorsqu'on évoque le fait que le Liban abrite de véritables talents dans le domaine informatique, Hasan Chocor pointe du doigt le manque de moyens dont souffre le pays. «Toutes les structures informatiques de pointe au Liban sont financées par des fonds étrangers. Ils achètent notre talent et notre expérience», se plaint-il. «Ça devrait être l'inverse. C'est au Liban et aux Libanais de se prendre en main et de faire appel aux pays étrangers pour se développer», estime-t-il, dénonçant l'absence d'un ordre professionnel représentant les ingénieurs informatiques, mais aussi le chômage des jeunes.

Ses projets? «Je travaille en ce moment sur une autre application sur laquelle j'ai repéré des failles», confie-t-il, sans préciser bien sûr de quelle plateforme il s'agit...


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