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Lifestyle - La mode

Haegue Yang investit Aïshti by the Sea

Demain, l'artiste sud-coréenne Haegue Yang, en collaboration avec la galerie Chantal Crousel, prendra
possession des vitrines du complexe Aïshti by the Sea pour y créer des installations déclinant son thème « Quasi-pagan » lancé en août dernier aux Galeries Lafayette, à Paris.

L’artiste Haegue Yang.

Les objets inanimés ont-ils une âme ? Cette question galvaudée, posée par Lamartine au XIXe siècle, n'attend évidemment pas de réponse. D'ailleurs, quelle importance qu'ils en aient ou pas, tant qu'ils ont le talent de dégager de l'émotion et de piéger du sens. C'est la réflexion que s'est faite l'artiste Haegue Yang qui compte parmi les plus influentes de sa génération. Née en 1971 à Séoul, d'un père journaliste et d'une mère écrivaine, elle vit aujourd'hui entre Berlin et sa ville natale. Après avoir fait ses études à l'Université nationale de Séoul, elle passe son master à la Städelschule de Francfort et poursuit sa formation en fréquentant des ateliers, notamment l'atelier Calder. Ses installations interpellent les émotions humaines entre poésie et politique. La réflexion profonde qui les sous-tend n'en fait pas pour autant des œuvres intellectuelles. Les objets du quotidien mis en scène par ses soins se révèlent sous un jour inédit, dénoncent le culte parfois inconscient qu'on leur voue et, statiques ou mouvants, occupent l'espace physique autant que l'espace mental du spectateur. À la croisée de la culture coréenne et du matérialisme contemporain, l'œuvre de Haegue Yang impose son universalité.

 

« Lingering Nous » au Centre Pompidou, Paris
L'été dernier, de juillet à septembre, le Centre Pompidou présentait une production monumentale inédite de Haegue Yang. Dans le Forum du musée, dont l'espace vertical se déploie sur trois niveaux du bâtiment, l'artiste interrogeait à travers plusieurs médiums, du collage à la performance, les qualités plastiques et émotionnelles des objets du quotidien. Dissociés de leur contexte et assemblés dans ses compositions abstraites, ces objets, libérés de leurs fonctions premières, imposaient leurs qualités plastiques et oniriques. Essentiellement composée de stores vénitiens comme autant de lustres de même origine, et autant d'éventails et panneaux asiatiques d'ailleurs, cette installation monumentale, constituée de près de 166 éléments verts et roses iridescents, était accompagnée, au sous-sol de la salle, de quatre essais vidéo qui lui donnaient voix et dimension humaine. « Les matériaux sont dotés d'un pouvoir magique, soulignait l'artiste. Je les conçois dans toute leur potentialité, et celle-ci ne se révèle qu'au bout d'un combat. Durant toutes ces années, j'ai travaillé avec acharnement sur les stores, et ce n'est que maintenant que je réalise que ce travail n'a pas été vain : il leur a permis de se libérer de la trivialité de l'usage quotidien qui en est fait. »

 

Haegue Yang / Quasi-Pagan Modern from Studio Haegue Yang 양혜규 on Vimeo.

 

« Quasi-pagan modern » aux Galeries Lafayette
Presque simultanément avec le Centre Pompidou, les Galeries Lafayette, boulevard Haussmann et dans tous leurs magasins en France, lançaient au mois d'août les collections automne-hiver 2016-2017 avec la contribution de Haegue Yang. Jusqu'au 9 octobre, l'artiste proposait dans les vitrines du temple français du bon goût, sous le titre Quasi-pagan modern (modernité quasi païenne), des motifs hybrides qui osaient l'affrontement entre des notions différentes telles que artisanat/modernité, réel/surnaturel, géométrique/organique. Ses œuvres ont été dévoilées dans les vitrines et sous la célèbre coupole du magasin du boulevard Haussmann, ornant même le shopping bag en édition limitée de la rentrée. Entre rationnel et étrange, ces installations faisaient écho aux nouvelles collections de la saison. Dynamisées par cette collaboration, les Galeries Lafayette révélaient en échange l'énergie de la création et se posaient en « médiateurs entre artistes emblématiques, jeunes créateurs et grand public, provoquant la rencontre unique de la création et du commerce pour tous ».

 

« Quasi-pagan Seasonal Shift » à Aïshti by the Sea
Pionnier de cette rencontre improbable entre l'art et le commerce de luxe, le complexe Aïshti by the Sea, en collaboration avec la galerie Chantal Crousel, invite à son tour Haegue Yang à investir ses vitrines. L'œuvre qui sera mise en place demain, jeudi, à 18h, marquera une étape dans le développement du projet « Quasi-pagan » de l'artiste coréenne. On n'en dira pas plus, sinon que les créations de cette saison y seront traitées comme des objets d'art, non pas en raison de leur beauté intrinsèque mais en tant que porteuses de sens et d'interrogations sur leur statut autant que sur nous-mêmes.

Les objets inanimés ont-ils une âme ? Cette question galvaudée, posée par Lamartine au XIXe siècle, n'attend évidemment pas de réponse. D'ailleurs, quelle importance qu'ils en aient ou pas, tant qu'ils ont le talent de dégager de l'émotion et de piéger du sens. C'est la réflexion que s'est faite l'artiste Haegue Yang qui compte parmi les plus influentes de sa génération. Née en 1971...

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