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France: Christine Lagarde sur la défensive au 2e jour de son procès

La directrice générale du FMI s'est montrée sur la défensive mardi au deuxième jour de son procès à Paris, où elle est accusée d'avoir permis "par négligence" un énorme détournement de fonds publics quand elle était ministre de l'Economie.

La présidente de la Cour, Martine Ract Madoux, a attaqué Mme Lagarde sur le montant du préjudice moral -45 millions d'euros-, reconnu en 2008 au bénéfice de l'homme d'affaires Bernard Tapie dans le cadre d'une procédure arbitrale autorisée par l'actuelle patronne du Fonds monétaire international, quand elle était ministre de l'Economie et des Finances (2007-2011) en France.

"Le coeur de cette affaire c'est quand même ce préjudice moral de 45 millions d'euros, alors que (...) le préjudice moral pour la mort d'un enfant c'est évalué à 30 à 50.000 euros. Enfin c'est colossal!", s'est indignée Martine Ract Madoux.
"Vous ne vous dites pas, mais je n'ai jamais autorisé un préjudice moral?" veut-elle savoir. "Mais ça aurait changé quoi? J'aurais houspillé tel ou tel mais ça aurait changé quoi au niveau juridique?" a répondu Christine Lagarde, sur la défensive.

Mme Lagarde est jugée depuis lundi devant la Cour de justice de la République (CJR), une juridiction spécialement créée pour juger ministres et ex-ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.
Elle encourt jusqu'à un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende.
L'ancienne ministre est accusée de "négligence" dans sa gestion du règlement d'un conflit entre Bernard Tapie et l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais.

L'homme d'affaires reprochait à la banque de l'avoir floué en lui achetant l'équipementier sportif Adidas en 1993. Pour mettre fin au contentieux judiciaire qui s'était ensuivi, le ministère de l'Economie avait choisi en 2007, contre l'avis d'un organe consultatif, de recourir à un arbitrage privé. Les trois juges arbitraux avaient accordé l'année suivante à Bernard Tapie plus de 404 millions d'euros, pris sur les deniers publics. Mais cette sentence arbitrale a été annulée début 2015, la justice civile estimant qu'elle était entachée de fraude. Bernard Tapie a été condamné à rembourser la somme.

La justice reproche à Christine Lagarde d'avoir autorisé "avec légèreté" le recours à l'arbitrage privé puis d'avoir renoncé en juillet 2008, un peu vite selon les enquêteurs, à engager un recours.
Comme lundi, la directrice générale du FMI s'est retranchée derrière ses lourdes obligations ministérielles, derrière ses fréquents voyages à l'étranger et derrière ses collaborateurs à Bercy, dont elle n'a "à l'époque aucune raison" de se méfier.
Son directeur de cabinet de l'époque, Stéphane Richard, homme-clé du dossier, est appelé à témoigner mercredi.

La directrice générale du FMI s'est montrée sur la défensive mardi au deuxième jour de son procès à Paris, où elle est accusée d'avoir permis "par négligence" un énorme détournement de fonds publics quand elle était ministre de l'Economie.
La présidente de la Cour, Martine Ract Madoux, a attaqué Mme Lagarde sur le montant du préjudice moral -45 millions d'euros-, reconnu en 2008...