Rechercher
Rechercher

À La Une - Italie

Paolo Gentiloni remplace Matteo Renzi à la tête du gouvernement italien

La perspective d'élections anticipées en début d'année prochaine semble désormais s'éloigner.

 

Le ministre sortant des Affaires étrangères Paolo Gentiloni va prendre la tête du gouvernement italien. REUTERS/Alessandro Bianchi/File Photo

Le ministre sortant des Affaires étrangères Paolo Gentiloni va prendre la tête du gouvernement italien, une nomination devant mettre fin à la crise née de la démission de Matteo Renzi après le rejet de son référendum constitutionnel.

La perspective d'élections anticipées en début d'année prochaine semble désormais s'éloigner, d'autant que le nouveau gouvernement de ce proche de Matteo Renzi aura la charge de faciliter un accord sur une nouvelle loi électorale. "Nous travaillerons dans le cadre du gouvernement et de la majorité actuelle", a indiqué M. Gentiloni, 62 ans, désigné dimanche président du Conseil italien par le chef de l'Etat Sergio Mattarella.
M. Gentiloni, homme discret et réservé, doit encore formellement accepter cette nomination et former son équipe avant un vote de confiance qui pourrait avoir lieu dès mercredi, selon des sources politiques.

Le président Mattarella a nommé ce diplomate de caractère, à l'issue de trois jours d'intenses consultations politiques. M. Mattarella avait promis samedi soir qu'il annoncerait "dans les prochaines heures" une solution à la crise politique ouverte en Italie, après le non massif des Italiens au référendum constitutionnel il y a une semaine et la démission qui a suivi mercredi de Matteo Renzi.

Paolo Gentiloni, candidat malheureux aux primaires pour la mairie de Rome en 2012, va diriger un gouvernement "dans la plénitude de ses fonctions", selon le souhait exprimé samedi par le président Mattarella. Au grand dam des populistes du Mouvement Cinq Etoiles, qui réclamaient avec insistance des élections au plus vite et un gouvernement se contenant de "gérer les affaires courantes".

 

(Lire aussi : Renzi démissionne pour mieux revenir ?)

 

'Renzi-bis'
Dénonçant un "Renzi-bis" d'ores et déjà illégitime, le M5S a prévenu qu'il n'avait pas l'intention de participer au vote de confiance. "Nous ne voulons même pas légitimer ce gouvernement avec notre non", a déclaré Giulia Grillo, chef du groupe M5S au Sénat.

M. Gentiloni est un fidèle de M. Renzi, démissionnaire mais nullement prêt à renoncer à la politique. Dans une longue lettre aux Italiens, le Premier ministre sortant a d'ores et déjà assuré qu'il continuerait le combat, pour changer l'Italie. "On se voit bientôt, les amis", a-t-il conclu dans son message diffusé sur sa page Facebook.

M. Gentiloni a confirmé après son entretien dimanche avec M. Mattarella qu'il "faciliterait" un accord sur la loi électorale au Parlement, mais rien ne dit qu'il pourra être trouvé rapidement quand certains partis, y compris au sein de la majorité, ne se montrent guère pressés d'affronter les urnes.

Une loi votée en mai 2015, baptisée Italicum, prévoit le recours au scrutin majoritaire pour élire la Chambre des députés, alors que le Sénat l'est à la proportionnelle, ce qui éloigne la possibilité de former une coalition stable, au risque de rendre le pays ingouvernable. Ce n'est qu'une fois cette loi électorale harmonisée, probablement vers davantage de proportionnelle compte tenu du rapport des forces politiques, que des élections pourraient avoir lieu.

Une solution de continuité avait, selon la presse italienne, les faveurs du chef de l'Etat. Ce dernier a souligné samedi la nécessité pour l'Italie d'avoir rapidement un gouvernement, afin qu'elle puisse faire face à tous ses "engagements et ses échéances" au niveau national, mais aussi européen et international. D'autant que la situation délicate dans laquelle se trouve depuis vendredi la BMPS, la troisième banque italienne et la plus ancienne de la planète, a accentué la nervosité sur les marchés.

La Banque centrale européenne (BCE) lui a refusé le délai qu'elle lui demandait avant de procéder à une augmentation de capital, ce qui pourrait la contraindre à se tourner vers le gouvernement pour se sortir d'affaires. Un conseil d'administration de la banque est prévu dimanche après-midi afin de décider de la marche à suivre.

Le fait que M. Gentiloni puisse se saisir sans tarder des grands dossiers internationaux a aussi joué en faveur de ce diplomate de caractère, apprécié de ses homologues étrangers. L'Italie prend l'an prochain la présidence du G7, le groupe des sept pays les plus riches de la planète, et organise un sommet de ses dirigeants en mai à Taormina en Sicile. L'Italie fait également son entrée l'an prochain au Conseil de sécurité.

 

 

Lire aussi

Incertitudes pour les banques italiennes après la victoire du non au référendum

Le ministre sortant des Affaires étrangères Paolo Gentiloni va prendre la tête du gouvernement italien, une nomination devant mettre fin à la crise née de la démission de Matteo Renzi après le rejet de son référendum constitutionnel.
La perspective d'élections anticipées en début d'année prochaine semble désormais s'éloigner, d'autant que le nouveau gouvernement de ce proche de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut