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À La Une - Diplomatie

Guterres sacré chef de l'Onu lundi sur fond d'incertitudes après l'élection de Trump

"C'est dur pour lui de proposer de grandes réformes institutionnelles ou de lancer de nouvelles initiatives politiques tant que l'équipe de Trump n'est pas constituée et n'a pas clairement fait connaître ses intentions".

Antonio Guterres, futur secrétaire général de l'ONU, le 5 décembre 2016 à New York. Photo AFP

Le futur secrétaire général de l'Onu, le Portugais Antonio Guterres, prêtera serment lundi, dans l'espoir de montrer qu'il est prêt à agir en dépit des incertitudes suscitées par l'imprévisible président élu des Etats-Unis Donald Trump.

M. Guterres sera consacré à son poste lors d'une cérémonie très officielle à l'Assemblée générale de l'Onu, puis il présentera aux 193 pays membres ses projets face aux multiples crises mondiales et pour réformer l'institution, vieille de 71 ans.

Premier ancien dirigeant d'un pays à accéder à la tête de l'Onu, Antonio Guterres prendra la succession du Sud-Coréen Ban Ki-moon le 1er janvier, quelques semaines seulement avant l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.

Le choix de cet ex-Haut commissaire aux réfugiés pour devenir le 9e secrétaire général a enthousiasmé beaucoup de diplomates qui voient en lui un homme politique expérimenté capable de surmonter les divisions qui minent l'Onu, notamment sur la Syrie. Mettre fin au carnage syrien est en tête des priorités de cet ancien Premier ministre du Portugal âgé de 67 ans, désireux d'avancer vers une solution, selon des diplomates.

 

(Lire aussi : La collaboration Etats-Unis/Onu fondamentale pour soigner les maux de la planète (Guterres))

 

Trump complique la tâche
Mais l'élection du républicain Donald Trump le 8 novembre a quelque peu compliqué sa tâche.
"C'est dur pour Guterres", estime Richard Gowan, expert de l'Onuau Conseil européen des affaires étrangères. "Il bénéficie d'une large bienveillance diplomatique et semble prêt à une transition facile".
"Maintenant c'est dur pour lui de proposer de grandes réformes institutionnelles ou de lancer de nouvelles initiatives politiques tant que l'équipe de Trump n'est pas constituée et n'a pas clairement fait connaître ses intentions".
La victoire de Trump créé une incertitude sur l'accord de Paris sur le climat, duquel le milliardaire a pendant sa campagne promis de se retirer. M. Ban avait porté cet accord depuis qu'il était à la tête de l'Onu.

Son nouveau style diplomatique a en outre suscité un malaise, certains diplomates craignant que Washington ne mette les Nations unies sur la touche. Trump n'a pas encore dit ce qu'il pensait de l'Onu ou du multilatéralisme depuis son élection, mais le choix de la gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, comme ambassadrice des Etats-Unis a cependant été perçu comme un signe positif.
Bien que Mme Haley n'ait aucune expérience en diplomatie, elle a joué un rôle dans plusieurs négociations économiques internationales pour son Etat et a gagné le respect à l'étranger pour s'être opposée au racisme en retirant le drapeau confédéré du parlement de son Etat.

 

(Lire aussi : Pour Assad, Trump sera un "allié naturel" de Damas s'il lutte contre le "terrorisme")

 

Washington plus gros contributeur
La clé pour intégrer l'administration Trump pourrait se trouver dans les projets de M. Guterres de réformer l'institution afin d'en faire "quelque chose que les Etats-Unis pourraient soutenir", selon un diplomate du Conseil de sécurité. Le futur chef de l'Onu devra montrer qu'il "secoue le système suffisamment pour en faire quelque chose d'efficace, d'allégé dans certains endroits, de réaligné sur d'autres (institutions), qui soit très pro-actif", a ajouté ce diplomate sous le couvert de l'anonymat.

Les Etats-Unis sont de loin les plus gros financiers de l'Onu, contribuant à 22% du budget opérationnel de l'institution et finançant 28% de ses missions de maintien de la paix, qui coûtent actuellement 8 milliards de dollars par an. Ces derniers mois, M. Guterres a fait la tournée des capitales des pays membres permanents du Conseil de sécurité --Royaume-Uni, Chine, France, Russie et Etats-Unis-.

"Ce sera un secrétaire général politique", affirme un diplomate du Conseil de sécurité informé des projets du futur dirigeant de l'Onu. "Sauver des vies, assurer la paix et la sécurité figurent assurément au centre de ses projets".

M. Guterres pourrait annoncer lundi la nomination de son adjoint et de son directeur de cabinet, deux postes importants dans l'équipe dirigeante de l'Onu. Le ministre nigérian de l'Environnement Amina Mohammed pourrait devenir numéro deux de l'Onu tandis qu'une femme pourrait devenir sa directrice de cabinet.

 

 

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