David Petraeus relève des "inconvénients" dans l'accord sur le nuclaire iranien

L'accord international tendant à freiner les ambitions nucléaires de l'Iran contient des éléments "très préoccupants", a déclaré samedi le général à la retraite David Petraeus, pressenti pour devenir secrétaire d'Etat.
L'accord, conclu l'an dernier après des années de négociations entre les grandes puissances et l'Iran, est entré en vigueur en janvier. Il prévoit une levée progressive des sanctions frappant l'Iran en échange d'un strict encadrement de son programme nucléaire à des fins uniquement civiles.
Téhéran avait nié vouloir se doter de l'arme atomique.
"Il y a quelques inconvénients significatifs qui devraient être, pour nous, une source de préoccupantion", a déclaré M. Petraeus devant les participants au forum "Manama Dialogue" sur la sécurité régionale, réuni dans la capitale bahreïnie.
Il a cité que l'accord était valable pour 10 à 15 ans et qu'il donnait à l'Iran l'accès à des milliards de dollars d'avoirs gelés auparavant.
Cet ancien directeur de la CIA contraint à la démission a été cité comme l'un des candidats pressentis pour diriger la diplomatie américaine dans l'adminstration de Donald Trump.
Dans sa campagne électorale, M. Trump avait promis de déchirer l'accord sur le nucléaire iranien une fois qu'il aura pris ses fonctions à la Maison blanche. Il a qualifié le document du "pire accord jamais négocié".
Tout en étant réservé sur l'accord, M. Petraeus a reconnu que le texte contenait "quelques éléments positifs" car il a notamment permis de freiner la course de l'Iran vers l'arme nucléaire.
L'Arabie saoudite et les autres monarchies sunnite du Golfe redoutent que l'accord nucléaire n'aide l'Iran chiites à élargir son influence et multiplier ses "interférences" dans les pays arabes.
Prestigieux chef militaire, crédité notamment pour son rôle dans le redressement de la situation en Irak à partir de 2007, David Petraeus avait été nommé par Barack Obama directeur de la CIA.
Mais il avait dû quitter son poste après la découverte par le FBI qu'il avait transmis des documents secrets à sa maîtresse et biographe Paula Broadwell.