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À La Une - Liban

Nasrallah appelle à une formation du gouvernement "le plus rapidement possible"

Le chef du Hezbollah insiste sur la solidité des relations du parti chiite avec le président Michel Aoun.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant un discours retransmis en direct sur la chaîne télévisée du parti, Al-Manar, le 9 décembre 2016. Photo AFP/ HO / AL-MANAR TV

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé vendredi à former un gouvernement sans plus attendre, insistant sur la solidité des liens entre sa formation et le président de la République, Michel Aoun, dans le but de couper court aux rumeurs qui circulaient ces derniers temps.

"Il n'y a pas un seul parti, même au sein du camp adverse, qui ne souhaite pas la formation du gouvernement aujourd'hui. Il faut être honnête et le dire", a affirmé Hassan Nasrallah, dans un discours télévisé retransmis en direct.

Depuis qu'il a été désigné Premier ministre par M. Aoun, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, n'a toujours pas réussi à former un gouvernement, notamment en raison des tiraillements autour de l'attribution des portefeuilles ministériels. Toutefois, un vent d'optimisme souffle ces derniers jours, laissant espérer la naissance du nouveau cabinet avant les fêtes.

 

(Pour mémoire : En attendant Hassan Nasrallah...)

 

"Nous sommes toujours dans les délais impartis"

"D'aucuns disent que certaines parties politiques veulent se venger du président et bloquer la formation du gouvernement. Mais cela est infondé, a ajouté Hassan Nasrallah. Beaucoup d'obstacles ont été surmontés, notamment en optant pour un gouvernement d'union nationale qui représente toutes les forces politiques. De même concernant le nombre de ministres, que ce soit un gouvernement à 24 ou 30 ministres. Même les portefeuilles ministériels ont été distribués sans problèmes. Seule l'attribution de deux ou trois portefeuilles fait toujours obstacle. Mais cela peut être résolu, sans faire de polémique politique et médiatique".
"Le gouvernement doit être formé le plus rapidement possible, car cela est dans l'intérêt de tous", a insisté le leader chiite. "Il faut toutefois garder en tête que nous sommes toujours dans les délais impartis. Certains articles de presse brandissent la menace d'une guerre civile... sur quelle planète vivent ces médias ?", s'est-il interrogé.

Le chef du Hezbollah a dans ce contexte fait savoir que sa formation est en contact permanent avec le président de la Chambre, Nabih Berry, de même qu'avec le président Aoun, malgré le fait que les deux responsables sont en froid.

M. Hariri s'est entretenu avec M. Berry à Aïn el-Tiné, peu avant le début du discours de Hassan Nasrallah. Il a affirmé que la situation était "positive" et que le président Berry "tient à ce que le gouvernement voie le jour". Il a également fait savoir que la situation était "proche du dénouement".

"Nous souhaitons que personne ne fasse pression sur le nouveau régime pour former ce gouvernement. Ce cabinet sera celui de la transition et de l'organisation des législatives (prévues au printemps). La mission essentielle de ce gouvernement est de préparer une nouvelle loi électorale. Mais d'aucuns veulent instrumentaliser la formation du gouvernement à des fins politiques", a mis en garde Hassan Nasrallah..

Et de poursuivre : "Il est faux de dire que le président Berry bloque la formation du cabinet. Ou de dire que le Hezbollah ou les Marada sont responsables du blocage. Il est injuste de dire cela. Mais nous n'accusons personne. Nous présumons que tous les pôles politiques veulent que le gouvernement voie le jour. Mais pourquoi certains ont le droit de réclamer des ministères ayant un poids, alors que d'autres sont accusés de blocage s'ils font de même ? Les tiraillements à ce niveau sont naturels. Pourquoi ne pas dire que certains réclament une part qui dépasse leur poids politique et bloquent ainsi la formation du gouvernement ?", s'est demandé le chef du Hezbollah, en allusion aux Forces libanaises de Samir Geagea.

"Discutez avec nous sagement, calmement, et vous serez traités de la sorte. Mais mettez-nous la pression et accusez nous de blocage, et vous n'irez nulle part", a prévenu le leader chiite.
"Aujourd'hui, afin d'obtenir la formation du gouvernement dans les plus brefs délais, il faut cessez de lancer des accusations à tort et à travers, car cela ne sert pas la cause du nouveau mandat et n'améliore pas la situation politique du pays".

 

(Pour mémoire : Entre le discours de Bassil et celui de Nasrallah, retour aux constantes nationales)

 

"Des relations excellentes"

Au début de son allocution, le secrétaire général du Hezbollah a insisté sur la solidité des liens qui lient sa formation au président Aoun et au Courant patriotique libre dont le chef de l’État est le fondateur.

"Nous entretenons avec le président Michel Aoun, ainsi qu'avec la direction du Courant patriotique libre, des relations excellentes, et il n'y a aucun souci ou problème ou différend", a lancé le chef du parti chiite. "Tout ce qui se dit dans ce sens est infondé. Notre relation a été, est et restera basée sur le respect mutuel et la confiance. Nous sommes presque quotidiennement en contact avec le président Aoun et Gebran Bassil (chef du CPL), et nous avons des rencontres et des entretiens, et l'atmosphère est positive. Nous avons peut-être des points de vue différents parfois, mais cela contribue à renforcer la coopération entre nous", a-t-il insisté.

Le chef du Hezbollah commentait ainsi certaines informations de presse faisant état de tensions entre sa formation et le président Aoun. "On a dit que le Hezbollah a demandé au président Aoun de mettre un terme à son alliance avec les Forces libanaises. (...). D'aucuns essaient de montrer que le Hezbollah est obnubilé par les Forces libanaises et leurs relations avec le CPL (...). Nous considérons que les FL sont une force politique centrale ayant son poids, mais nos préoccupations se trouvent ailleurs. Vous savez où. Ce qui nous préoccupe va modifier la situation et l'avenir de la région", a-t-il dit, en allusion au conflit en Syrie où le Hezbollah combat aux côtés du régime du président Bachar el-Assad.

"Je veux que les chrétiens du pays sachent que lorsque le CPL a entamé son alliance avec les FL, nous étions tenus au courant de cela. Le CPL nous a sondés, et nous lui avons fait savoir que cela ne nous pose aucun problème. Nous avons même dit que cela est positif s'il permet l'élection du président Aoun à la magistrature suprême", a précisé Hassan Nasrallah.

Et de poursuivre : "Toute ouverture entre partis libanais, que ce soit entre formations chrétiennes ou autres, (...) nous ne la voyons pas d'un mauvais œil. Il est de notre droit toutefois d'œuvrer pour que la relation entre le CPL et les Marada (de Sleiman Frangié) redevienne ce qu'elle était, car il s'agit de nos amis et de nos alliés qui nous ont soutenus par le passé. Cela n'a rien à voir avec un tandem chrétien quelconque". Les relations entre MM. Frangié et Aoun se sont détériorées depuis l'élection de ce dernier à la magistrature suprême le 31 octobre dernier, rappelle-t-on.

Le chef du parti chiite a par ailleurs commenté les entretiens que le chef de l’État a eues avec des dirigeants des pays du Golfe. "Il a également été dit que le Hezbollah craint les rencontres qu'a eues le président Aoun avec certains dirigeants des pays du Golfe. Il n'en est rien. Tout cela n'est que mensonges", a-t-il martelé. "Le président peut voyager où bon lui semble. C'est son droit de se rendre en Arabie saoudite ou ailleurs, en Iran par exemple. Le Hezbollah n'a pas le droit de mettre un veto au président".

 

(Pour mémoire : Le Hezbollah rassuré sur la fidélité de Aoun à l'accord de Mar Mikhaël)

 

La proportionnelle, "seule solution"

Enfin, Hassan Nasrallah a évoqué les élections législatives prévues en mai prochain. "Nous soutenons l'appel à dissocier la formation du gouvernement de l'élaboration d'une nouvelle loi électorale, tel que formulé par le CPL ou d'autres formations", a déclaré le secrétaire général du Hezbollah.

"Nous appelons à de vrais efforts au niveau de l'élaboration d'une nouvelle loi électorale. Il faut qu'il y ait des élections basées sur une loi qui fait dire aux Libanais que leur voix compte, une loi qui assure une juste représentativité des forces politiques. Ceci est nécessaire pour édifier un vrai État. Voilà le vrai test. Nous ne devons pas élaborer une loi électorale taillée sur mesure. La seule option pour cela est d'adopter la proportionnelle intégrale, non partielle, avec une ou plusieurs circonscriptions", a-t-il affirmé.

La loi actuelle prévoit un scrutin majoritaire plurinominal. Elle est critiquée, du moins en apparence, par toutes les forces politiques. Celles-ci appellent à adopter une nouvelle loi au Parlement, mais n'ont toujours pas abouti à un accord à ce sujet.

Dans ce contexte, le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a annoncé vendredi que son ministère était prêt à organiser les élections législatives, prévues en mai prochain, dans les délais prévus par la Constitution.

Le chef du parti chiite n'a toutefois pas évoqué le conflit syrien, notamment la bataille d'Alep, affirmant qu'il abordera ce volet lors de son prochain discours. Le Hezbollah et le régime Assad sont sur le point de reprendre le contrôle total de la deuxième ville de Syrie, faisant subir à l'opposition militaire sa plus grande défaite depuis le déclenchement du conflit en 2011.

 

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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé vendredi à former un gouvernement sans plus attendre, insistant sur la solidité des liens entre sa formation et le président de la République, Michel Aoun, dans le but de couper court aux rumeurs qui circulaient ces derniers temps.
"Il n'y a pas un seul parti, même au sein du camp adverse, qui ne souhaite pas la formation du...

commentaires (7)

Merci, pas pour moi mais Tu peux bien les offrir à une autre Qui aime le vent et le parfum des roses Moi les mots tendres enrobés de douceur ... Une parole encore Paroles et paroles et paroles Paroles et encore des paroles que tu sèmes au vent Encore des mots toujours des mots les mêmes mots

Jack Gardner

16 h 46, le 10 décembre 2016

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Commentaires (7)

  • Merci, pas pour moi mais Tu peux bien les offrir à une autre Qui aime le vent et le parfum des roses Moi les mots tendres enrobés de douceur ... Une parole encore Paroles et paroles et paroles Paroles et encore des paroles que tu sèmes au vent Encore des mots toujours des mots les mêmes mots

    Jack Gardner

    16 h 46, le 10 décembre 2016

  • CHACUN POUR SOI À 100 % DANS CE PAYS. QUE DES MERCENAIRES AU POUVOIR DE TOUTES LES COULEURS. ON NE PEUT MÊME PLUS IMAGINER QU'ON POURRA UN JOUR CONSTRUIRE UN PAYS, UNE NATION RESPECTABLE DE TOUS. C'EST IMPOSSIBLE. LES GENS SE RESSEMBLENT DE MOINS EN MOINS PAR LEUR FAÇON DE VIVRE. IL N'Y A PLUS GRAND CHOSES QUI LES LIENT ENSEMBLE. C'EST LE CONTRAIRE QUI SE PASSE. LES CHIITES SE SENTENT DE PLUS EN PLUS IRANIENS ET LES SUNNITES SONT ANTI CHIITES ET ANTI IRANIENS. LES CHRÉTIENS SONT DES TROUPEAUX ÉCLATÉS DERRIÈRE LEURS MERCENAIRES IRANIENS OU SAOUDIENS. ON A UN FAUX PAYS ARTIFICIEL QUI NE MARCHERA PLUS JAMAIS. CE NE SONT QUE DES CLANS QUI VIVENT COMME DES MAFIEUX ET TU ES OBLIGÉ D'APPARTENIR À UNE DE CES FAMILLES QUI NOUS GOUVERNENT SINON TU DOIS QUITTER COMME ON L'A FAIT. NASRALLAH NE VA PAS TARDER À MON AVIS À DÉCLARER LE PAYS SOUS SES ORDRES COMPLÈTEMENT.

    Gebran Eid

    12 h 54, le 10 décembre 2016

  • c'est la premiere fois que j'entends un discours mesure de ce chef religieux. il n'a quand meme pas pu ne pas glisser quelques contre verite pour accentuer la pression sur la partie adverse mais c'est de bonne guerre.

    George Khoury

    10 h 47, le 10 décembre 2016

  • Merci d'avoir dit les choses comme il se doit d'être. Laisse aux autres le soin d'appliquer tes directives. Allez on va pas abuser de ton temps grand chef.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 27, le 10 décembre 2016

  • Le style ne change pas: "Nous réclamons l'élection d'un président de la république, élisez qui vous voulez pourvu que de soit Michel Aoun". "Nous réclamons la formation d'un gouvernement, formez-le comme vous voulez, pourvu que sa composition soit conforme à nos vœux et à ceux de nos alliés". "Nous réclamons une nouvelle loi électorale. Selon la formule que vous voulez, pourvu que ce soit la proportionnelle intégrale".

    Yves Prevost

    06 h 57, le 10 décembre 2016

  • Il est très fort pour noyer le poisson !!!!! Zou : Aoun exécution immédiate Zou : Hariri exécution immédiate Ah ! Berry, tout va très madame la marquise !!!! unité nationale ???? Laquelle ?? La sienne , bien entendu, en ne rendant pas ses armes à l'armée libanaise, en ne rapatriant pas sa milice qui combat en Syrie, Et un poisson noyé, il ne peut que battre que des nageoires.... Il le sait parfaitement !!!!! Allez, à la semaine prochaine ....

    FAKHOURI

    22 h 41, le 09 décembre 2016

  • COMME PREVU ! EXCUSES FORGEES... SOURIRES FORCES... ET LES ACTES CONTREDISENT LES BELLES PAROLES... QUAND A LA LOI ELECTORALE IL PROPOSE OU IL PRETEND IMPOSER SA LOI... ET PUISQUE IL PARLE D,APPARTENANCE LIBANAISE, QU,IL CEDE SON ARSENAL A L,ARMEE NATIONALE EN SIGNE DE VRAI PATRIOTISME EN ACTE ET NON EN PAROLES ... QUAND AU RESPECT DES CHOIX DES AUTRES CITOYENS ON L,A VU DANS LES AVENTURES RESPECTIVES ET SUCCESSIVES DANS ET CONTRE TOUS LES PAYS ARABES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 16, le 09 décembre 2016

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