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Économie - Finance

Contre la fuite des capitaux, la Chine facilite les investissements étrangers

Au total, seuls 62 secteurs figureraient désormais dans la liste « négative » des domaines où les investissements étrangers sont interdits ou limités en Chine. Archives AFP

La Chine va faciliter les investissements étrangers dans de nouveaux secteurs, tout en mettant le holà aux méga-acquisitions de ses entreprises hors de ses frontières : Pékin cherche la martingale pour juguler une hémorragie de capitaux, quitte à bloquer les fonds des groupes occidentaux déjà installés dans le pays. Des restrictions drastiques imposées aux investisseurs étrangers pourraient être sélectivement assouplies, a indiqué mercredi soir la puissante agence chinoise de planification économique (NDRC).
L'inventaire des secteurs concernés est vaste : électronique, batteries automobiles, équipements ferroviaires, agriculture, chimie... où les sociétés étrangères restaient bannies ou très encadrées. La presse d'État insistait hier sur la nécessité d'attirer davantage de capitaux et technologies étrangères dans un secteur manufacturier à la peine, surtout dans les énergies alternatives et véhicules électriques.
Au total, seuls 62 secteurs figureraient désormais dans la liste « négative » des domaines où les investissements étrangers sont interdits ou limités, contre 95 l'an dernier. Mais le principe même de cette liste reste dénoncé par Bruxelles et Washington, prompts à fustiger des inégalités de traitement. Et cette « libéralisation » précipitée semble avant tout motivée par la nécessité d'enrayer les fuites de capitaux.

Calendrier avancé
Celles-ci ont atteint 1 000 milliards de dollars en 2015, selon l'agence Bloomberg. Contournant les contrôles, épargnants et firmes chinoises se réfugient vers des placements plus sûrs et rémunérateurs à l'étranger. « Les autorités allaient de toute façon assouplir les restrictions imposées aux investisseurs étrangers. Mais elles ont avancé le calendrier, parce qu'elles ont impérieusement besoin d'argent pour modérer la saignée des réserves de change », indique à l'AFP Liao Qun, économiste de Citic Bank International.
Pour soutenir le cours du yuan, au plus bas depuis 8 ans, Pékin puise abondamment dans ses réserves de change : celles-ci ont plongé de 69 milliards de dollars en novembre. Les autorités entendent donc gonfler les investissements vers la Chine, ce qui leur garantirait un afflux de devises. Mais en sens inverse, le pays a entrepris de freiner la flambée des acquisitions chinoises dans le monde.
Hors secteur financier, les investissements chinois ont atteint 146 milliards de dollars sur les 10 premiers mois de 2016 (+53 % sur un an). Selon plusieurs médias financiers, Pékin envisage d'interdire la plupart des investissements hors de Chine au-delà de 10 milliards de dollars. Les acquisitions supérieures au milliard de dollars qui sortiraient des « activités fondamentales » du groupe concerné seraient aussi bannies. Les autorités sont d'autant plus enclines à mettre le holà que ces transactions sont souvent réalisées à crédit – alors que la dette chinoise s'envole déjà à 250 % du PIB.
Autres victimes de ce durcissement : les entreprises étrangères déjà installées en Chine. Pékin a mis en place la semaine dernière de nouvelles règles leur imposant l'obtention d'un feu vert officiel pour des virements vers l'étranger excédant 5 millions de dollars, a indiqué à l'AFP la Chambre de commerce de l'UE en Chine. Au risque pour les entreprises « de voir leurs fonds bloqués en Chine », a noté l'institution. « Cela exacerbe les incertitudes et l'imprévisibilité de l'environnement économique chinois », soupire Jörg Wuttke, président de la Chambre de commerce.
(Source : AFP)

La Chine va faciliter les investissements étrangers dans de nouveaux secteurs, tout en mettant le holà aux méga-acquisitions de ses entreprises hors de ses frontières : Pékin cherche la martingale pour juguler une hémorragie de capitaux, quitte à bloquer les fonds des groupes occidentaux déjà installés dans le pays. Des restrictions drastiques imposées aux investisseurs étrangers...

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