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Liban - Décryptage

Entre le discours de Bassil et celui de Nasrallah, retour aux constantes nationales

Entre le discours attendu du secrétaire général du Hezbollah demain, vendredi, et la conférence de presse du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, mardi, les positions politiques sont en train de se clarifier et les obstacles artificiels dressés devant la formation du gouvernement sont en train d'être abolis.

Depuis un mois en effet, beaucoup de choses ont été dites sur la composition du futur gouvernement et sur les entraves qui en empêchent la naissance officielle, alors qu'en principe et en raison de la dynamique provoquée par l'élection du nouveau président de la République et de la désignation rapide du Premier ministre, les Libanais s'attendaient à un processus accéléré. Il est même arrivé à plusieurs reprises que les rumeurs annoncent une naissance imminente du gouvernement, au point que les proches du président de la Chambre avaient confié qu'à deux reprises, ce dernier avait attendu un coup de fil du palais de Baabda dans ce but. Mais à chaque fois, et sans qu'il y ait d'explication véritable, le scénario était modifié à la dernière minute.

 

(Lire aussi : « Optimisme » multipartite concernant la naissance du nouveau cabinet)

 

Il est clair qu'au-delà des obstacles connus et affichés, le problème était plus profond et portait sur les rapports des forces politiques dans l'étape qui a commencé avec l'élection de Michel Aoun à la présidence.
Une source proche du Hezbollah précise que l'arrivée du « général » au palais de Baabda a eu l'effet d'un séisme politique au Liban et plusieurs parties ont alors essayé d'en tirer profit. Selon cette même source, la plupart des parties qui se présentent aujourd'hui comme les « faiseurs de président » ont été pendant des mois les plus hostiles à l'élection de Michel Aoun, faisant même courir la rumeur qu'elle est totalement impossible. Même si dans la dernière période, l'opposition à cette élection avait été atténuée, ou même annulée, la conviction profonde de la plupart des parties politiques libanaises était qu'elle restait inenvisageable.

Mais une fois qu'elle a eu lieu, il a fallu revoir les positions et composer avec elle, essayant de se rapprocher de Baabda ou en tout cas de se présenter comme proche du nouveau régime. Dans ce contexte, il faut mettre à l'actif du chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, qu'il est sans doute le seul à ne pas avoir joué ce jeu, se contentant de déclarer que le camp politique auquel il appartient a gagné l'élection, mais il maintient ses réserves.

 

(Lire aussi : En attendant Hassan Nasrallah...)

 

Selon la source proche du Hezbollah, Frangié estimait avoir été honnête et il attendait un signe de Baabda... qui a tardé à venir. En même temps, les Forces libanaises qui avaient eu la sagesse et le mérite d'appuyer la candidature de Aoun à partir du mois de janvier se sont précipitées pour marquer leur nouveau territoire, se présentant comme le partenaire privilégié de la victoire. Les Forces libanaises ont ainsi estimé tout naturellement que la part chrétienne au sein du nouveau gouvernement, qui aurait dû être celle des Marada et même des Kataëb, leur revenait de droit, sur la base du principe que les parties qui n'ont pas voté en faveur du chef de l'État élu ne pouvaient pas être représentées au sein du gouvernement. Dans les tractations au sujet de la composition du gouvernement, les Forces libanaises ont donc exigé une part chrétienne égale à celle du président et du CPL. La source proche du Hezbollah affirme que les Forces libanaises ont voulu agir vite sciemment, pour créer un fait accompli qui devait devenir incontournable, sachant que le camp du président de la République ne pouvait pas d'emblée mettre un bémol à leurs revendications. Le camp adverse a donc préféré prendre son temps et laisser la situation se décanter quelque peu, estimant que la précipitation peut avoir des conséquences sur la suite des événements, alors que la crédibilité du nouveau régime n'est pas mise en cause, puisque les délais sont toujours dans les normes acceptables.

La déclaration du ministre des Affaires étrangères mardi, à la suite de la réunion hebdomadaire du bloc du Changement et de la Réforme, est venue à point nommé pour mettre un terme à la confusion médiatique. Bassil a expliqué que le CPL, qui a lui-même souffert de l'exclusion, ne peut pas l'exercer contre les autres. Il a aussi déclaré que le gouvernement doit rassembler toutes les parties, puisqu'il s'agit d'un gouvernement d'union nationale. Tout comme il a rappelé que l'attachement du CPL à une loi électorale adoptant le scrutin proportionnel est l'expression de ce souci d'une représentativité maximale. Ce discours ressemble d'ailleurs à un véritable carnet de route du camp du président pour l'étape à venir, basé sur les constantes nationales qu'il a toujours défendues, à savoir le rassemblement de toutes les parties autour du projet de l'État. La vision développée par Bassil est certes globale à l'échelle de la nation. Mais sur le plan purement politique, elle lève une fois pour toutes l'ambiguïté autour de la participation de Frangié et des Kataëb au gouvernement. Elle insiste aussi sur l'entente avec le Hezbollah et avec les FL, mais toujours dans le cadre du projet de l'État et la volonté de préserver l'identité du CPL forgée à travers ses années de lutte et que, selon lui, nul ne peut confisquer ou détourner.

Dans le contexte actuel il était nécessaire de préciser ces points et, demain, ce sera au tour de Nasrallah de rappeler les constantes du Hezbollah dans la politique intérieure.

 

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commentaires (6)

ILS NE LAISSERONT JAMAIS GEAGEA S'INSTALLER CORRECTEMENT DANS LE GOUVERNEMENT, JAMAIS. IL AURAIT FALLU À GEAGEA SE RAPPROCHER DE ACHRAF RIFI QUI N'ARRÈTE PAS À LANCER DES APPELS AU SECOURT POUR FAIRE FACE ET FORMER LA VRAIE RÉSISTANCE PATRIOTIQUE POUR ESPÉRER UN TOUT PETIT PEU UN JOUR LIBÉRER LE PAYS. L'ESPOIR FAIT VIVRE.

Gebran Eid

12 h 32, le 08 décembre 2016

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Commentaires (6)

  • ILS NE LAISSERONT JAMAIS GEAGEA S'INSTALLER CORRECTEMENT DANS LE GOUVERNEMENT, JAMAIS. IL AURAIT FALLU À GEAGEA SE RAPPROCHER DE ACHRAF RIFI QUI N'ARRÈTE PAS À LANCER DES APPELS AU SECOURT POUR FAIRE FACE ET FORMER LA VRAIE RÉSISTANCE PATRIOTIQUE POUR ESPÉRER UN TOUT PETIT PEU UN JOUR LIBÉRER LE PAYS. L'ESPOIR FAIT VIVRE.

    Gebran Eid

    12 h 32, le 08 décembre 2016

  • Ne vous en faites pas, la grenouille qui veut être aussi grande que le boeuf éclatera toute seule et reviendra à sa taille d'origine.

    Un Libanais

    11 h 30, le 08 décembre 2016

  • les esprits les plus ouverts ne comprendront pas l'arrogance exagérée des partis ,qui se sont abstenus de voter pour le president Aoun ,de réclamer avec une exigence éhontée leurs parts de portefeuilles ( et pas n importe lesquels svp ) dans nouveau gouvernement . En fait , on ne voit en toile de fond qu'un plan fomenté pour entraver la marche et la credibilité du nouveau mandat ..

    Hitti arlette

    10 h 23, le 08 décembre 2016

  • CPL/FL/FUTUR/KATAEB... OU 3A 2BEL LES MARADA INCH ALLAH... POINT DE LEST... LA BOUSSOLE EN MARCHE... LE TEMPS NE RECULE POINT... QUE LES REVEURS REVENT ET SE CONSOLENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 21, le 08 décembre 2016

  • Se précipiter pour créer un fait accompli. ... On ne l'a fait pas à un parti qui a à son actif le sang froid qui a permis de botter le derrière d'une force occupante après 20 ans de misère au sud Liban. C'est pas un opportuniste qui va dicter les lignes de conduite à 2 autres partis qui ont connu la médisance tout au long de leur existence, ce parti mérite récompense pas de doute , mais juste la sucette qu'il faut et que s'il veut aider au développement du pays, il lui faudra faire preuve de prouesses politico sociales ailleurs , dans divers domaines . LES PARTIS DE LA RÉSISTANCE DU HEZB ET DU CPL VONT MONTRER LE NORD À TOUT LE PAYS , ET AU BOULOT LES ENFANTS.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 26, le 08 décembre 2016

  • HAHAHAHA ! ON NE PEUT POINT SE LIBERER DES BOBARDS ET DU BARATIN... CA NOUS FAIT RIRE QUAND MEME CHAQUE MATIN... ON NE PEUT QUE REMERCIER PUISQUE LE RIRE EST DEVENU TRES RARE DANS NOTRE PAYS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 19, le 08 décembre 2016

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