Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Liban pop

Madonna : des plumes, des ailes et des étoiles

Depuis un mois, le grand retour de la lady est applaudi tous les dimanches soir dans le cadre de l'émission « Dancing with the Stars ».

Des performances difficiles pour Madonna et Abdo. (Photos Chady Feghali)

Alexandra était le prénom qui lui était destiné. Mais un oncle prêtre et une maman docile en ont décidé autrement. « On l'appellera Madonna » avait déclaré le cousin à sa cousine, la Vierge la protégera et la guidera...
Depuis, Madonna en a porté des noms et des titres : Reine de beauté et de l'élégance, Déesse du plus beau visage et de la plus belle voix, Impératrice du cinéma et de la télé, Dona Madonna, al-Sheikha, Madonna el-Arab. En Australie, on égorge pour elle le kangourou, on l'adule, on la porte aux nues. Elle est l'étoile du Moyen-Orient, la perle du Caire, la star des stars, mais elle est surtout Lady Madonna. Celle qui aura beau flirter avec les étoiles, tutoyer la gloire, mais qui gardera l'humilité et l'amour du prochain comme les deux composantes essentielles de sa vie. « J'aurais pu rentrer dans les ordres tellement je traînais parmi les aubes et les soutanes, avoue-t-elle très sérieusement. Dès l'âge de 7 ans, je servais à l'église plusieurs fois par jour, je chantais à la chorale et les religieuses me cachaient sous leurs robes. Les pierres des églises vibraient sous ma voix et moi j'avais trouvé ma voie. »

À l'école des grands
Madonna raconte volontiers à qui veut l'entendre, ce qui n'est guère étonnant, qu'enfant, elle décrochait les rideaux de la cuisine, découpait la nappe de la table et accourait chez la voisine couturière pour se faire confectionner une robe. Sa mère abasourdie par tant de créativité retenait sa colère et se disait que deux mètres de tissu valaient bien le sourire d'une artiste en herbe. Madonna avoue avec beaucoup d'émotion n'avoir jamais abandonné son enfance dont elle garde le souvenir d'une période bénie. Elle grandit au sein d'une grande famille, une fratrie de quatre, un père docteur en pharmacie qui préparait des poudres, des onguents et des pilules, et une mère qui portait le chignon aussi bien que les étoles de fourrure, avec grâce.

Le Dr Abou Jaoudé, directeur de l'école où elle est scolarisée à Antélias, ainsi que son épouse, tombent sous le charme de sa voix et lui offrent en 1975 son premier spectacle, Ma33had el-terchen, et sa première consécration. Elle sera l'enfant la plus jeune à se faire décorer par le président de la République. Madonna encore petite lady, élève de Ziad Rahbani, enchaîne avec les spectacles des frères Rahbani qu'elle reprend pour la fête de Mar Takla, Nazle'ssourour, Mayss el-Rim et tant d'autres où Assi et Mansour venaient superviser les répétitions. Sa petite carrière entamée, elle rejoint le conservatoire, où elle est suivie par les ténors de la musique, Toufic el-Bacha, Marcel Khalifé, Rafic Hobeika, Zaki Nassif et Walid Gholmieh. Et aussi encouragée et soutenue par son oncle Salvatore Arnita, grand symphoniste, professeur de musique et organiste à la chorale de l'AUB.

Dans les années 80, Madonna découvre le septième art et se concentre sur les films el-Moughamiroun, Chabah el-Madi, Nisaa Fi Khatar, mais cherche toujours son identité. Le destin met sur son chemin Myriam Abijaoudé, journaliste au magazine al-Chabaké, qui lui ouvre de nouvelles portes. Du night-club Night fever fréquenté par les ministres et les ambassadeurs au Crésus du Sheraton à Damas, au Caire (où, engagée pour 3 mois, elle y passera 10 ans), elle vole de ses ailes en plumes et de son cœur papillon, fait le tour du monde, traverse l'Atlantique où elle enregistre à Universal Studio. Paris, Londres, Genève, le monde lui appartient.

(Lire aussi :  Quel est le secret derrière le succès de « Dancing with the Stars » – Liban ?)

 

À l'école de Madonna
D'aucuns pourraient la comparer à une femme frivole, en raison de son accoutrement, d'autres à une artiste désinvolte et détachée, mais Lady Madonna est surtout aérienne. Depuis qu'elle était toute petite, elle a choisi la légèreté des plumes et des papillons qu'elle parsème au gré de ses humeurs. Puissante, elle cultive intensément le don de soi. Longtemps surnommée Hatem el-Tai, en référence à ce poète arabe dont la grande générosité a fait de lui une icône dans la culture arabe, Madonna n'a qu'une seule devise : « Prenez et soyez heureux. »
Quel que soit le sujet de conversation, l'artiste montre un visage radieux. Elle est tout d'une pièce, une femme exigeante qui, malgré son immense popularité, n'a rien d'une donneuse de leçons et sait rester humble, sans jamais perdre la foi.

À l'école de « Dancing with the Stars »
Après une traversée du désert jalonnée par la maladie, le deuil, la perte de sa maison et la déroute financière, Madonna rebondit, enregistre des chansons, reprend le chemin des spectacles et, par un après-midi magique, reçoit un coup de fil surprenant et heureux. Dancing with the Stars l'attend. Une renaissance, comme un retour aux sources du succès : « J'étais de nouveau une étudiante qui retrouvait son école, le théâtre. J'ai suivi un régime, je me suis beaucoup entraînée... » De cette émission elle dit : « C'est une grande famille accueillante, gérée par Janane Mallat, qui possède un savoir-faire impeccable. Mon seul souci aujourd'hui est le vide, une fois ma mission achevée. » Pour l'instant, c'est elle aussi et surtout qui fait le show les dimanche soir. Casting étonnant, à la base, mais qui s'avère être un très bon choix de la part d'une production consciente du potentiel humain et artistique de la lady. De son humour, son incroyable énergie et de l'amour du public qu'elle continue de drainer. Pour les 4 membres du jury, qui ne cessent de la complimenter en ajoutant des But, après chaque performance, Madonna a offert, dimanche dernier, 4 Batt, des canards qui ont eux aussi fait l'unanimité. Plus que huit couples en compétition, the show goes on pour quelques semaines encore...

 

 

Pour mémoire
Carla Haddad : Je suis une « entertainer »

Anthony Touma remporte avec brio la 3e saison de "Dancing with the Stars"

Alexandra était le prénom qui lui était destiné. Mais un oncle prêtre et une maman docile en ont décidé autrement. « On l'appellera Madonna » avait déclaré le cousin à sa cousine, la Vierge la protégera et la guidera...Depuis, Madonna en a porté des noms et des titres : Reine de beauté et de l'élégance, Déesse du plus beau visage et de la plus belle voix, Impératrice du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut