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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les rebelles perdent la vieille ville d’Alep

Six pays occidentaux ont appelé à une trêve dans la deuxième ville de Syrie ; Assad considère que la bataille est une étape « énorme » vers la fin du conflit.

Un tank du régime syrien dans le quartier d’al-Chaar à Alep repris par les forces loyalistes. George Ourfalian/AFP

Les forces du régime syrien ont remporté hier une victoire symbolique en reprenant la vieille ville aux combattants rebelles, sans même combattre. Les rebelles s'en sont retirés « de peur d'être assiégés », selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'armée et ses alliés occupent toute la partie à l'est de la célèbre citadelle, le monument emblématique d'Alep resté aux mains du régime. Au pied de cet imposant édifice médiéval s'étend la vieille ville, qui était le cœur touristique d'Alep avec ses souks, hôtels et restaurants, désertés depuis le début de la guerre. Les prorégime ont également repris de nouveaux quartiers proches de ce secteur, et, selon un correspondant de l'AFP, les dernières zones encore aux mains des rebelles sont soumises à d'intenses bombardements. Sous une couverture aérienne intense, des largages de barils d'explosifs et des tirs d'obus quasi ininterrompus, ils n'ont cessé de gagner du terrain et acculé les rebelles dans les derniers secteurs sud. Appuyés par des combattants iraniens et du Hezbollah, les soldats qui contrôlent les quartiers occidentaux d'Alep ont réussi à reprendre plus de 80 % des quartiers rebelles dans la partie est, selon l'OSDH.

 

 

Totalement assiégés, les groupes rebelles ont réclamé que les civils « souhaitant quitter Alep-Est » puissent se rendre « dans le nord de la province d'Alep », où les insurgés contrôlent encore des secteurs, et souhaité des « négociations sur l'avenir de la ville ».
L'intensité des combats a en effet accéléré l'exode de la population : 80 000 personnes ont fui Alep-Est depuis le 15 novembre, alors que 250 000 habitants y résidaient avant l'offensive, selon l'OSDH. Les déplacés cherchent refuge dans les quartiers gouvernementaux de l'ouest d'Alep ou dans les zones contrôlées par les forces kurdes, a précisé l'ONG. D'autres habitants ont fui dans des quartiers encore aux mains des rebelles. Le bilan des morts continue de son côté de s'alourdir. 12 personnes, dont sept enfants, ont péri hier par des tirs rebelles à Alep-Ouest et trois civils sont morts dans une attaque aux barils d'explosifs à Alep-Est. Plus de 369 civils ont été tués à Alep-Est depuis le 15 novembre, selon l'OSDH. 92 civils l'ont été dans Alep-Ouest.

 

 

« Sur le terrain, il n'y a pas de trêve »
Face à cette situation, les rebelles syriens ont appelé hier à un cessez-le-feu immédiat de cinq jours pour permettre l'évacuation des civils. Un appel à la trêve a aussi été lancé par six capitales occidentales, dont Washington, Paris et Londres, qui ont dénoncé la « catastrophe humanitaire » à Alep-Est, ainsi que « les actions du régime syrien » et de son allié russe, accusés d'empêcher l'acheminement des aides. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, jugeant « déchirante » la situation des civils à Alep, a lui aussi appelé à un cessez-le-feu.

Parallèlement, le secrétaire d'État américain John Kerry s'est entretenu hier soir en Allemagne avec son homologue russe Sergueï Lavrov d'un projet de cessation des combats et d'évacuation des rebelles et civils à Alep, sans réelle avancée. Interrogé par des journalistes à Hambourg sur l'accord de la Russie à un éventuel cessez-le-feu, M. Lavrov a sèchement répondu : « J'étais d'accord et je confirme le soutien à la proposition américaine du 2 décembre. » Le chef de la diplomatie russe faisait allusion à une entrevue avec John Kerry vendredi dernier à Rome au cours de laquelle les deux ministres se seraient mis d'accord sur un plan d'évacuation des civils et des rebelles d'Alep-Est et sur un nouveau cessez-le-feu.

 

 

Les différents appels à la trêve ont toutefois peu de chances d'être entendus par le régime Bachar el-Assad, qui, fort de ses succès militaires, a exclu un cessez-le-feu dans la ville septentrionale, dans un entretien au journal syrien al-Watan, proche du pouvoir, à paraître aujourd'hui. « Sur le terrain (à Alep), il n'y a pas de trêve », aujourd'hui, a-t-il dit. « C'est vrai qu'Alep sera une victoire pour nous, mais, soyons réalistes, cela ne signifie pas la fin de la guerre. Mais ce sera une étape énorme vers la fin » du conflit.
Pour lui, une défaite des rebelles va « marquer un tournant dans la guerre », alors qu'Alep est le principal front du conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 300 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.
« Les Américains, en particulier, insistent pour demander une trêve, car leurs agents terroristes sont actuellement dans une situation difficile », a-t-il ajouté, alors que le régime syrien qualifie tous les groupes rebelles, dont ceux soutenus par Washington, de « terroristes ». « La libération d'Alep (...) portera un coup au projet des terroristes », selon lui. Le contrôle par le régime de « Damas, de Homs et d'Alep signifie qu'ils (les rebelles) n'auront plus de cartes à jouer », a-t-il dit en parlant des trois plus grandes villes du pays.
Mais, a souligné M. Assad, « la guerre en Syrie ne finira qu'après l'élimination totale du terrorisme. Les terroristes sont présents ailleurs (dans le pays). Quand on en aura fini avec eux à Alep, on continuera notre guerre contre eux » dans les autres secteurs.

 

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Les forces du régime syrien ont remporté hier une victoire symbolique en reprenant la vieille ville aux combattants rebelles, sans même combattre. Les rebelles s'en sont retirés « de peur d'être assiégés », selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'armée et ses alliés occupent toute la partie à l'est de la célèbre citadelle, le monument emblématique d'Alep...

commentaires (2)

grosse intox journalistiquement pas correcte ... d'appelait les djihadistes de tous bord "rebelles" ...en fait, les noms changent au fur et à mesure de leurs intérêts et selon l'argent et armes livrées par leurs sponsors ...!Il y a 3 ans environ , le cancer djihadiste salafiste Al Nosra , était la succursale d'Al-Qaïda...! puis ils se sont mué en Al-Nosra seulement....puis sont devenu Fatah Al Cham ...! avec quelques métastases tel que , Fatah Al -islam et jaïch al-Islam ..etc. Faudrait un peu plus de rigueur factuelle dans les news , car Rami de l'OSDH et l'AFP , sont aussi fiables que les prévisions météo ici....!

M.V.

10 h 20, le 08 décembre 2016

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Commentaires (2)

  • grosse intox journalistiquement pas correcte ... d'appelait les djihadistes de tous bord "rebelles" ...en fait, les noms changent au fur et à mesure de leurs intérêts et selon l'argent et armes livrées par leurs sponsors ...!Il y a 3 ans environ , le cancer djihadiste salafiste Al Nosra , était la succursale d'Al-Qaïda...! puis ils se sont mué en Al-Nosra seulement....puis sont devenu Fatah Al Cham ...! avec quelques métastases tel que , Fatah Al -islam et jaïch al-Islam ..etc. Faudrait un peu plus de rigueur factuelle dans les news , car Rami de l'OSDH et l'AFP , sont aussi fiables que les prévisions météo ici....!

    M.V.

    10 h 20, le 08 décembre 2016

  • ET TOUT VA COMMENCER MAINTENANT ! UNE FOIS LES TARES DES DEUX COTES ERADIQUES, ET LES HYDRES ABATTUES, LA VRAIE BATAILLE COMMENCERA ! MILITAIRE OU POLITIQUE IL SERAIT A VOIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 38, le 08 décembre 2016

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