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Moyen Orient et Monde - Israël

La droite de la droite rêve d’annexion en Cisjordanie

La Knesset doit se prononcer aujourd'hui sur un projet de loi légalisant 4 000 logements de colons construits sur des terres privées palestiniennes.

Le coordinateur spécial de l’Onu pour le processus de paix au Proche-Orient, Nikolay Mladenov, a répété hier dans un communiqué que, si la loi est adoptée, « elle aura des conséquences légales considérables » et « réduira dans une large mesure les perspectives de paix arabo-israélienne ». Baz Ratner/Reuters

La droite de la droite israélienne se voit déjà annexant une large partie de territoires palestiniens à la faveur d'un projet de loi qui alarme la communauté internationale, et qui devrait franchir une étape de plus aujourd'hui sous la pression du lobby de la colonisation. Le Parlement israélien devrait se prononcer, et a priori adopter en première lecture le texte qui reviendrait à légaliser au regard du droit israélien 4 000 logements de colons construits en Cisjordanie occupée sur des terres privées palestiniennes.
Près de 400 000 colons juifs vivent déjà en Cisjordanie, sous la protection de l'armée israélienne qui occupe le territoire. Ils mènent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens qui attendent toujours leur État indépendant, dont la Cisjordanie serait l'une des composantes.
Pour la communauté internationale, toutes les colonies, c'est-à-dire les implantations civiles israéliennes sur des terres occupées, sont illégales. Elle ne distingue pas entre celles reconnues ou non par la loi qu'Israël applique à la majorité de la Cisjordanie. Toutes les colonies sont pour elle un obstacle majeur à une paix qu'elle craint de plus en plus hors d'atteinte. Mais elle s'inquiète de la dynamique impulsée par la loi en cours d'examen, portée par le lobby de la colonisation et soutenue par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui fait la part belle aux défenseurs des colons et aux adversaires d'un État palestinien indépendant.
Le coordinateur spécial de l'Onu pour le processus de paix au Proche-Orient, Nikolay Mladenov, a répété hier dans un communiqué que, si la loi est adoptée, « elle aura des conséquences légales considérables » et « réduira dans une large mesure les perspectives de paix arabo-israélienne ». « Les colonies sont l'un des principaux obstacles à la paix », a-t-il dit, ce que conteste le gouvernement israélien, l'un des plus à droite de l'histoire. Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a jugé dimanche « très inquiétante » la législation qui s'annonce. C'est « la loi la plus dangereuse édictée par Israël depuis 1967 », début de l'occupation de la Cisjordanie par Israël, a dit Walid Assaf, ministre palestinien suivant le dossier de la colonisation.

Amona sacrifiée
Le texte a été approuvé dans la nuit de lundi à mardi au Parlement par 60 voix contre 49. Il s'agissait d'un vote préliminaire et, avant d'avoir force de loi, la législation doit faire l'objet de trois lectures parlementaires, puis probablement affronter un examen de constitutionnalité de la Cour suprême. Le procureur général Avichaï Mandelblit, personnage central dans le système légal israélien et censé défendre les positions du gouvernement, juge lui-même le projet non conforme aux droits israélien et international, rapporte la presse israélienne.
Mais le vote a déjà été salué comme un moment « historique » par Naftali Bennett, l'un des poids lourds du gouvernement et l'un des plus ardents avocats des colons. Par ce vote, la Knesset s'est détournée du cap menant à un État palestinien pour un autre conduisant à la « souveraineté sur la Judée-Samarie » (nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie), a dit celui qui avait proclamé qu'avec la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, l'idée d'un État palestinien était révolue. « Le moment est venu de dire (aux États-Unis) : ''Les amis, nous avons l'intention de rester pour toujours à Maale Adumim, dans la vallée du Jourdain, à Ofra et à Ariel, parce que c'est notre terre'' », a-t-il renchéri hier sur la radio militaire, évoquant certains des lieux les plus significatifs d'implantation israélienne en Cisjordanie.
La ministre de la Justice, Ayelet Shaked, membre comme lui du parti nationaliste religieux Foyer juif, s'est elle aussi référée aux liens des juifs avec ces terres, remontant aux temps bibliques. Le texte « approfondit notre emprise sur notre terre qui nous est chère », a-t-elle dit. Isaac Herzog, chef d'une opposition de gauche en lambeaux, a dénoncé le texte comme un « suicide national ».
Le projet de loi est le fruit d'un compromis entre Benjamin Netanyahu et Naftali Bennett, chef du Foyer juif, qui n'a pas hésité à mettre à l'épreuve la cohésion gouvernementale pour faire avancer ses vues. L'arrangement laisse cependant de côté la colonie dite sauvage (illégale pour Israël) d'Amona, vouée par une décision de la Cour suprême à la démolition d'ici au 25 décembre.
(Source : AFP)

La droite de la droite israélienne se voit déjà annexant une large partie de territoires palestiniens à la faveur d'un projet de loi qui alarme la communauté internationale, et qui devrait franchir une étape de plus aujourd'hui sous la pression du lobby de la colonisation. Le Parlement israélien devrait se prononcer, et a priori adopter en première lecture le texte qui reviendrait à...

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