Aoun pour un « vaste chantier de réformes » avec « la participation de tous les Libanais »

Le président de la République, Michel Aoun, s'est prononcé hier en faveur d'un « vaste chantier de réformes » qu'il entend entreprendre « avec la participation de tous les Libanais et de l'ensemble des secteurs de l'État et de la société civile ».
« Tous les Libanais doivent s'élever à l'unisson contre la corruption », a indiqué le chef de l'État, qui a mis l'accent sur « l'importance de l'action complémentaire entre les éléments de la société civile, les instances économiques et la plupart des secteurs pour réaliser le développement économique dans le pays ».
« Il est impossible de continuer à compter sur l'économie rentière, dans la mesure où cette politique a annihilé la classe moyenne et augmenté la dette publique », a affirmé le général Aoun devant le président du Conseil économique et social, Roger Nasnas, qu'il a reçu au palais de Baabda à la tête d'une délégation.
« Il est important d'augmenter la production au lieu de continuer à s'endetter », a poursuivi le président de la République, appelant à « une large participation à un chantier de travail global qui déterminerait les options opportunes au redressement économique du pays et mettrait en application des projets de développement qui sont nécessaires pour répondre aux besoins des gens ».
Le général Aoun a souligné dans ce cadre « la nécessité d'écouter la voix de la société civile et de la majorité silencieuse ». « Le maintien d'un tel silence de la part de la majorité encourage à persister dans l'erreur, surtout si les intérêts individuels ont la priorité sur l'intérêt général », a-t-il noté.
Il a également appelé à « une vaste participation de tous pour réparer les erreurs », soulignant « la nécessité de poursuivre les contacts afin de régler le problème gouvernemental ». « Nous allons œuvrer pour que le Liban ne soit pas prisonnier des petits comptes et des intérêts personnels », a-t-il noté.
De son côté, M. Nasnas a salué le discours d'investiture du président Aoun, notamment pour ce qui a trait au lancement d'une relance économique pour mettre fin au déclin et qui commencerait par une réforme économique basée sur la planification. « Un pays sans planification ne peut pas être redressé, et un État sans société civile ne peut être édifié. (...) Une patrie ne peut se relever que par le biais d'un chantier populaire auquel tous les secteurs participeraient », a souligné Roger Nasnas.
Michel Aoun a ensuite accordé audience au secrétaire général du parti Tachnag, le député Hagop Pakradounian, à la tête d'une délégation du comité central du parti, pour un entretien axé essentiellement sur la participation de la communauté arménienne au gouvernement. « Le Tachnag aspire à une naissance rapide du nouveau cabinet pour l'organisation de l'action des institutions », a indiqué le député à l'issue de la rencontre.
Le chef de l'État a par ailleurs reçu l'ancien ministre Maurice Sehnaoui, une délégation de l'association caritative du cheikh Abou Hassan Aref Halaoui, une délégation du Mouvement de la terre présidée par M. Talal Doueihy, et le bâtonnier de l'ordre des avocats, Antonio Hachem, à la tête du jury du prix Louis Delamare. Devant les membres du jury, M. Aoun a rendu hommage à la mémoire de l'ambassadeur assassiné en septembre 1981, qui a « œuvré depuis son arrivée à Beyrouth jusqu'à son martyre en faveur de la consolidation des relations libano-françaises et qui a mené plusieurs initiatives pour instaurer la stabilité au Liban ».