Rechercher
Rechercher

Liban - Diplomatie

Bassil réclame une nouvelle approche des aides internationales au Liban

Stéphane Dion reçu à Baabda, à Aïn el-Tiné, Mousseitbé et au palais Bustros.

M. Aoun a invité les autorités canadiennes à reprendre les vols directs entre Montréal et Beyrouth.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, clôturera aujourd'hui une visite officielle de cinq jours à Beyrouth, où il a eu une série d'entretiens avec les officiels libanais, des dignitaires religieux, des experts écologiques et visité des camps de réfugiés palestiniens et syriens, selon ses explications à la presse.
Hier, le chef de la diplomatie canadienne, accompagné d'une délégation de parlementaires, a été reçu successivement par le chef de l'État, Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Tammam Salam, ainsi que par le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Les relations bilatérales et surtout le dossier des réfugiés syriens ont été au centre des entretiens. C'est ce qui est d'ailleurs apparu lors de la conférence de presse conjointe que MM. Dion et Bassil ont tenue au palais Bustros.
M. Bassil a directement demandé devant son hôte que les aides internationales fournies au Liban soient destinées à financer des projets de développement et qu'elles passent, par voie de conséquence, par le gouvernement. « Compte tenu des pertes subies par l'économie libanaise du fait de la crise syrienne et qui avaient dépassé en 2012 le seuil des 13 milliards de dollars, nous réclamons une nouvelle approche de l'assistance fournie, de sorte que les aides humanitaires deviennent des aides au développement », a affirmé le ministre sortant des AE avant d'ajouter : « Nous insistons sur un dialogue et un soutien directs avec le gouvernement. »
Le chef de la diplomatie a applaudi à une réinstallation des déplacés syriens dans un pays tiers. « Bien qu'il s'agisse d'un règlement utile dans certains cas, il reste cependant partiel dans le cas du Liban et peut représenter un danger pour la composition démographique de la région, en ce sens qu'une telle solution risque de vider la Syrie de ses habitants, a déclaré Gebran Bassil. Nous nous opposons fermement à une recomposition sociale qui pourrait ébranler la région et nous réclamons plus de transparence dans la sélection des personnes admises dans le programme de réinstallation » des réfugiés, a-t-il insisté.

« Solution politique sous commandement syrien »
Selon M. Bassil, la seule solution possible en Syrie est « d'ordre politique, sous commandement syrien, de manière à protéger l'unité et la souveraineté du pays ». Il a estimé que le dossier des réfugiés syriens « devrait faire partie intégrante d'une solution politique, voire l'anticiper », une solution en faveur de laquelle le général Michel Aoun a également plaidé lors de son entretien avec le ministre canadien. « Nous avons insisté sur un retour sécurisé des réfugiés syriens et nous souhaitons que le Canada comprenne le cas très spécial du Liban », a encore dit M. Bassil, avant d'exposer d'autres sujets évoqués avec son hôte, notamment l'aide à l'armée et à la délimitation de la zone économique exclusive dans le cadre de la prospection pétrolière et gazière en Méditerranée.
Il convient de souligner que Stéphane Dion a entendu le même discours à Baabda où le président Aoun a fait remarquer que « la présence d'un grand nombre de réfugiés syriens et palestiniens a aggravé la crise économique, d'autant que les capacités du pays sont limitées et que la densité démographique est à la base importante ». M. Aoun a en outre insisté sur la nécessité d'aider les Syriens à rester chez eux et relevé que « la reconstruction de la Syrie est extrêmement importante pour rétablir la stabilité dans la région ».
Stéphane Dion, qui a fait part de la volonté du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, d'aider le Liban à « réussir », a jugé que le Liban doit « réussir en montrant au monde qu'il doit cesser de scruter les idéologies de la peur et de ne pas avoir confiance dans la coexistence entre les communautés ». Il a souligné l'importance de la diversité, aussi bien pour le Canada que pour le Liban. « La diversité est synonyme de force, et le Liban la vit dans un contexte beaucoup plus difficile que le Canada. Il s'agit d'une bataille que nous devons vaincre et les Canadiens se doivent, pour cela, de se tenir aux côtés du Liban », a fait valoir le chef de la diplomatie canadienne en se disant persuadé que si ce modèle réussit dans un pays tiers, « une vague d'optimisme déferlera sur le monde ». « Aussi, avons-nous décidé avec M. Trudeau d'aider le Liban », a-t-il insisté, en faisant état d'une convergence de vues avec ses interlocuteurs sur l'importance d'une « solution fondée sur la sécurité et la stabilité en Syrie pour que les réfugiés puissent regagner leurs foyers ». « Entre-temps, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider le Liban à gérer ce nombre impressionnant de réfugiés qui représentent le tiers de la population libanaise », a-t-il soutenu, avant d'exprimer l'espoir d'une formation rapide du gouvernement.

« Aide aux terroristes en prison »
Stéphane Dion a par ailleurs annoncé que son pays envisage d'assister les personnes incarcérées pour terrorisme « à travers des programmes sur lesquels nous travaillons et qui leur seront consacrés ». Ces programmes seront remis aux services libanais de sécurité, a-t-il expliqué.
À Baabda, il a transmis les vœux du Premier ministre canadien au président Aoun, mettant l'accent sur « l'attachement du gouvernement canadien à approfondir les relations bilatérales et à généraliser la coexistence entre chrétiens et musulmans au Liban, en tant qu'exemple à suivre ». « Le Premier ministre canadien qualifie le Liban de clé de la région et du monde, notamment en matière de diversité », a-t-il expliqué, affirmant que son pays est prêt à aider le Liban à supporter le fardeau des réfugiés syriens.
« Une aide canadienne est prévue aux forces armées libanaises, ainsi qu'une assistance dans les domaines éducatif et économique, sans oublier le programme d'appui aux réfugiés palestiniens que l'ex-gouvernement canadien avait suspendu », a-t-il ajouté. Et de conclure : « Le Canada soutient le Liban stable, démocratique et prospère. »
M. Aoun a de son côté insisté sur le fait que « les facteurs de stabilité et de sécurité sont désormais assurés au Liban », avant d'inviter le Canada à « reprendre les vols directs entre Montréal et Beyrouth ».

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, clôturera aujourd'hui une visite officielle de cinq jours à Beyrouth, où il a eu une série d'entretiens avec les officiels libanais, des dignitaires religieux, des experts écologiques et visité des camps de réfugiés palestiniens et syriens, selon ses explications à la presse.Hier, le chef de la diplomatie canadienne,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut