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Moyen Orient et Monde - Syrie

Des groupes rebelles rejettent une proposition de retrait d’Alep-Est

Moscou et Pékin ont imposé leur veto à une résolution portant sur l'instauration d'une trêve de sept jours dans la deuxième ville de Syrie.

Un soldat russe inspecte les dommages causés par des tirs de rebelles contre un hôpital à Alep. Georges Ourfalian/AFP

Pour la sixième fois depuis le début du conflit en 2011, Moscou a imposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu concernant la Syrie. Ce texte, qui demandait une trêve d'au moins sept jours dans la deuxième ville de Syrie, a également fait l'objet d'un veto chinois. La Russie a toutefois affirmé hier qu'elle devait discuter avec les États-Unis cette semaine du départ de « tous les rebelles » d'Alep-Est où le régime syrien ne cesse de gagner du terrain. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a expliqué qu'il s'agit de « mettre en place tous les moyens pour faire partir tous les rebelles d'Alep-Est » ainsi que de « se mettre d'accord sur l'itinéraire » et « les délais » de leur retrait. Une fois ces questions réglées, alors « une trêve entrera en vigueur » à Alep, a-t-il dit. À New York, l'ambassadeur russe Tchourkine a affirmé qu'il « y a un accord sur les éléments de base » de cette initiative. Mais l'ambassadrice adjointe américaine à l'Onu, Michele Sison, a au contraire dit qu'il n'y avait « pas de percée » dans les discussions américano-russes « parce que la Russie veut conserver ses gains militaires ». « Nous ne laisserons pas la Russie embobiner le Conseil », a-t-elle lancé.

« Dernière goutte de sang »
Deux groupes rebelles ont d'emblée rejeté totalement l'idée d'une évacuation. « Les révolutionnaires ne quitteront pas Alep-Est, ils combattront l'occupation russe et iranienne jusqu'à la dernière goutte de sang », a affirmé Abou Abdel al-Rahmane al-Hamoui, un responsable du groupe Jaich al-Islam, en référence aux alliés du régime. « C'est aux Russes de quitter Alep », a averti Yasser al-Youssef, de l'influent groupe Noureddine al-Zinki. Le nombre de combattants antirégime dans Alep-Est était estimé, avant l'offensive gouvernementale lancée le 15 novembre, à 8 000 selon l'Onu et 15 000 selon l'OSDH, dont environ 900 jihadistes du Front Fateh el-Cham (ex-el-Qaëda en Syrie). Un départ des rebelles d'Alep représenterait la plus grande victoire du régime de Bachar el-Assad dans le conflit, qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011. Les insurgés, eux, ne garderaient plus le contrôle que de la province d'Idleb, voisine de celle d'Alep, et de quelques poches près de Damas et dans le sud du pays. Des évacuations de combattants avaient été négociées par le passé par le régime et les insurgés. En 2014, les rebelles et leurs familles avaient ainsi été évacués de Homs, troisième ville du pays, après deux ans de siège, sous la supervision de l'Onu. D'autres évacuations ont été menées près de Damas mais ont été critiquées par des ONG et l'Onu qui les qualifient de « forcées ».

Le régime contrôle 70 % des quartiers rebelles
Après avoir tenu quatre ans à Alep, les groupes rebelles n'arrivent plus à résister à la puissance de feu aérienne et terrestre des forces prorégime et des combattants étrangers, notamment iraniens et du Hezbollah. « Le régime assèche les combattants rebelles en munitions en ouvrant de nombreux fronts à la fois », indique Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH qui dispose de nombreux informateurs en Syrie. Pour les habitants d'Alep-Est, la vie est de plus en plus difficile et beaucoup d'entre eux ont passé une nuit sans sommeil, terrifiés par des bombardements incessants des forces gouvernementales, a témoigné un correspondant de l'AFP. Sur le terrain, les combats se sont intensifiés hier, notamment dans le quartier stratégique de Chaar, dont la conquête permettrait aux forces prorégime de prendre le contrôle de 70 % de la partie est de la métropole divisée, qui était aux mains des rebelles depuis 2012. L'agence officielle syrienne Sana a rapporté hier la mort de huit personnes dans la partie ouest d'Alep, sous contrôle gouvernemental, dans des bombardements rebelles. Un correspondant de l'AFP a pour sa part fait état de violents bombardements faisant trembler des immeubles. Dans le même temps, deux médecins russes ont été tués et un autre blessé, ainsi que des civils syriens, dans le bombardement par les rebelles d'un hôpital de campagne à Alep, a annoncé hier le ministère russe de la Défense. Le général a en outre fustigé les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France pour leur soutien aux rebelles à Alep, la grande ville du nord de la Syrie, les accusant d'avoir « sur leurs mains le sang » des militaires russes.

(Source : AFP)

Pour la sixième fois depuis le début du conflit en 2011, Moscou a imposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu concernant la Syrie. Ce texte, qui demandait une trêve d'au moins sept jours dans la deuxième ville de Syrie, a également fait l'objet d'un veto chinois. La Russie a toutefois affirmé hier qu'elle devait discuter avec les États-Unis cette semaine du...

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