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Économie - Zone euro

Dette grecque : l’Eurogroupe reste en désaccord avec le FMI

Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, et le ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos. Emmanuel Dunand/AFP

Les ministres des Finances de la zone euro ont accordé hier à la Grèce un léger toilettage de sa dette, une avancée encore bien trop mince pour convaincre le FMI de rejoindre le troisième plan d'aide à Athènes.
Ces mesures dites « de court terme auront un impact très important sur les années et les décennies à venir », a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. Il s'agit d'améliorations assez techniques sur les taux d'intérêt et la maturité de certaines dettes, prévues de longue date et dont l'adoption ne faisait guère de doute. Sans rien coûter au contribuable européen, leur effet reste très incertain, de l'aveu même de Klaus Regling, le directeur général du mécanisme européen de stabilité (MES), qui supervise les prêts de la zone euro à la Grèce.

Elles pourraient en fait n'avoir qu'un impact limité sur les quelque 315 milliards (336 milliards de dollars) de la dette grecque en 2016, ce qui représente environ 180 % du PIB malgré trois plans successifs de soutien financier par l'UE et le Fonds monétaire international (FMI) depuis 2010.

 

(Pour mémoire : Athènes veut négocier un taux fixe pour une partie de sa dette)

 

 

Différend avec le FMI
Trop léger pour faire avancer le différend qui oppose depuis plusieurs mois le FMI et la zone euro sur la manière d'extraire la Grèce de six ans de crise financière, économique et sociale. D'un côté, le premier plaide pour un coup de pouce rapide et décisif sur la dette, sans quoi il refuse de participer financièrement au troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros (92 milliards de dollars), accordé en juillet 2015. De l'autre, l'Allemagne, premier créancier parmi les pays de la zone euro, reste campée sur son orthodoxie budgétaire et renvoie à 2018 un règlement de fond sur la dette, après ses élections législatives prévues en septembre 2017.
Seul point de convergence possible, faute d'allègement profond de la dette : faire porter tous les efforts par les Grecs, avec de nouvelles mesures d'austérité, y compris après la fin du programme en 2018. Une approche jusqu'alors « irréaliste » pour le FMI, mais qu'il n'exclut plus, selon une source européenne. « Le FMI joue les pyromanes pour montrer que c'est impossible », explique cette source.

Ces âpres négociations ont cependant poussé hier le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à insister sur l'objectif budgétaire d'Athènes pour 2018 et « les années suivantes » : un excédent primaire (sans la charge de la dette) de 3,5 % du PIB, qui imposerait d' « importantes réformes structurelles ». « Absurde », répondent dans un communiqué les services du Premier ministre grec, qui dénoncent les « demandes extrémistes du FMI ».
Selon M. Dijsselbloem, ce n'est pourtant qu'une fois qu'un accord aura été conclu sur ces réformes que le FMI décidera de participer ou non financièrement au programme d'aide. Et « il reste du travail à faire », notamment sur la réforme du marché du travail, a-t-il dit.

 

 

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