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Lifestyle - Événement

Le Liban a accueilli à bras ouverts les trophées francophones du cinéma, cuvée 2016

La fête de la grande famille du 7e art en français a eu lieu samedi soir sous le chapiteau du Casino du Liban.

Tout ce beau monde sur scène pour clôturer une cérémonie pleine d’émotions.

La soirée de clôture de la quatrième édition des trophées francophones du cinéma s'est déroulée en présence d'un parterre de personnalités libanaises et étrangères du monde de la culture et du cinéma, notamment le ministre libanais sortant de la Culture Rony Arayji, l'ambassadeur de France Emmanuel Bonne, le PDG de la SGBL Antoun Sehnaoui, le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, président de l'Association des Trophées francophones du Liban, et Adama Ouane, administrateur de l'Organisation internationale de la francophonie.

Cette cérémonie vient couronner une année de sélections et de présélections, une année d'efforts conjugués entre le Liban et la France. Mais la fête samedi soir au Casino était aussi celle de la francophonie, sous la houlette de la comédienne libanaise Rita Hayek, maîtresse de cérémonie enjouée, tout en élégance et en charme. La soirée était également ponctuée de musique et de rires qui ont accompagné les apparitions du second maître de cérémonie, l'humoriste canadien Reda Saoui. Le cinéaste franco-grec Costa Gavras, président de cette édition des trophées francophones du cinéma, a donné le coup d'envoi de l'événement qui n'avait rien à envier aux cérémonies internationales.

Une trentaine de longs et courts métrages sélectionnés par le jury, et dont plusieurs ont été primés samedi, ont pu être visionnés au cinéma Montaigne de l'Institut français du Liban, entre le 22 novembre et le 1er décembre. Dix-sept pays francophones étaient représentés dans le cadre de ces trophées: l'Algérie, l'Arménie, la Belgique, le Canada (Québec), le Congo, la Côte d'Ivoire, la France, le Gabon, la Guinée, le Liban, le Luxembourg, le Maroc, la Roumanie, le Sénégal, la Suisse, la Tunisie et le Vietnam.
Si Mir-Jean Bou Chayaa, (absent de la soirée) n'a rien obtenu pour son film Ktir Kbeer, pourtant tant attendu, ni même Ely Dagher, palme d'or du court métrage en 2015, le réalisateur libanais Hady Zaccak, lui, a été consacré pour son long métrage documentaire, Kamal Joumblatt, témoin et martyr.

 

(Pour mémoire : Le cinéma francophone rassembleur à Beyrouth)

 

Des pleurs et des rires
Ovation debout pour l'actrice marocaine Loubna Abidar qui a reçu, non sans quelques larmes, le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans Much Loved, du Franco-Marocain Nabil Ayouch, dans lequel elle incarne une prostituée. Ce rôle qui l'a récompensée du Valois de la meilleure actrice au Festival du film francophone d'Angoulême et le Bayard d'or au Festival de Namur, lui a aussi valu l'irritation de son pays. Accusé de porter atteinte aux valeurs morales du royaume, le film avait en effet été interdit au Maroc. L'actrice a même été agressée à Casablanca en novembre 2015 et a depuis trouvé refuge en France.

Visiblement émue lors de la réception de son prix, Loubna Abidar a tenu à adresser un message aux journalistes de son pays, leur demandant de ne pas oublier qu'elle est actrice avant tout. « Je suis contente d'être au Liban, terre d'ouverture et de tolérance, et je profite pour dire à la presse marocaine que je ne suis pas une prostituée, je suis une actrice. »

Le trophée du second rôle masculin est allé à Simon Abkarian pour Une histoire de fou. Rappelons que le film de Robert Guédiguian avait été tourné en grande partie au Liban. Le comédien d'origine arménienne s'est adressé au public par satellite: « Je salue les Libanais et surtout les Libanaises, et je les remercie pour ce prix qui me tient à cœur », a-t-il déclaré. Et c'est la très talentueuse Rachida Brakni qui a reçu le prix du second rôle féminin pour le film Maintenant ils peuvent venir. La part belle est revenue au film Le tout nouveau testament, qui a décroché deux prix: celui de l'interprétation masculine, décerné à l'acteur belge Benoît Poelvoorde, et celui du scénario signé Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig. Le trophée de la réalisation a été attribué à Christophe Wagner pour Demain, après la guerre.

Congo, un médecin pour sauver les femmes, d'Angèle Diabang, a été sacré meilleur court métrage. La réalisatrice s'est vu remettre le trophée à forme d'oiseau par notre collègue Colette Khalaf, également membre du jury. La réalisatrice y rend hommage à Denis Mukwege, gynécologue célèbre pour avoir soigné des milliers de femmes victimes de viols lors des conflits armés en Afrique. Angèle Diabang a signé un film sans pathos, malgré la grande douleur de ces femmes violées, préférant « privilégier aux pleurs leur combat plein d'espoir ». Enfin le trophée du long métrage de fiction a clôturé la soirée. Le président Costa-Gavras a remis le prix, non à Leyla Bouzid réalisatrice de À peine j'ouvre les yeux, qui était absente, mais à la jeune actrice principale.

Enfin, un trophée d'honneur a été décerné à la cinéaste libanaise Jocelyne Saab pour l'ensemble de son œuvre. Un moment de forte émotion après le visionnage du petit film qui retraçait son parcours de militante du cinéma. Hania Mroué (directrice de l'association Metropolis) a reçu le prix à sa place et a lu un mot écrit par Jocelyne Saab, adressé au public. Mayssa Issa (France médias monde) a elle aussi précisé: « Jocelyne incarne à sa manière le vrai cinéma francophone, celui qui interroge le concept de la francophonie en l'amenant à se fondre dans une vraie démarche de questionnement identitaire. »

À noter que deux master class ont été organisés au cinéma Metropolis, dans le cadre des trophées francophones du cinéma, un avec Abderrahmane Sissako et un autre avec Costa-Gavras. Sissako, qui a présenté le prix de l'interprétation féminine, a tenu à rendre hommage au ministre de la Culture, Rony Arayji, qu'il a décrit comme l' « ami de la culture et des artistes ».
Deux bourses, de 2 000 dollars chacune, ont été remises à deux étudiantes de l'Institut d'études scéniques et audiovisuelles de l'USJ et de l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba) de l'Université de Balamand.

 

 

 

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