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Liban - Nations unies

Sigrid Kaag reçoit le Carnegie Wateler Peace : Chercher des mesures de confiance parallèlement au respect des résolutions

Sigrid Kaag recevant son prix.

Lors d'une cérémonie solennelle qui s'est déroulée le 16 novembre à la grande salle de Justice du Palais de la paix à La Haye, siège de la Cour internationale de justice (CIJ), le président de la Fondation Carnegie, M. Bernard Bot, a remis à Sigrid Kaag, diplomate néerlandaise de premier plan et coordonnatrice spéciale du secrétaire général de l'Onu au Liban, le prestigieux prix Carnegie Wateler Peace Prize 2016, pour ses efforts et les dangereuses missions qu'elle a menées en Syrie, au Liban et au Moyen-Orient.

D'octobre 2013 à septembre 2014, Mme Kaag a dirigé avec succès, en faisant preuve d'un remarquable leadership, la mission conjointe de l'OIAC (l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) et de l'Onu sur l'élimination des armes chimiques syriennes, et a joué un rôle dans la prévention des conflits. Au Liban, la coordonnatrice spéciale du secrétaire général supervise l'ensemble du travail de la famille des Nations unies dans ce pays et conduit la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité visant à établir un cessez-le-feu permanent entre le Liban et Israël. La mission de la diplomate néerlandaise s'étend de la prévention des conflits à la diplomatie, au leadership stratégique sur les questions humanitaires, de développement et de sécurité. En lui décernant le prix de la paix, le conseil d'administration de la Fondation Carnegie salue ainsi son dévouement et son courage, son approche personnelle et son talent de rassembleuse, car, comme le souligne le président de la fondation, M. Bernard Bot, « Mme Kaag ne pense pas aux problèmes, mais encourage les parties à agir ».


(Pour mémoire : Sigrid Kaag à « L’OLJ » : Il est crucial de reconnaître l’action de l’armée dans ces circonstances difficiles)

 

Philanthropie stratégique
Créé il y a cent ans, le Carnegie Wateler Peace Prize, d'une valeur de 35 000 euros, porte le nom du banquier néerlandais Johan Wateler qui, à l'instar d'Alfred Nobel, est « devenu philanthrope de paix lorsque la philanthropie était associée à des activités caritatives. Avec sa fondation Carnegie, John Wateler s'est engagé personnellement à soutenir la paix et les efforts de paix », rappelle Sigrid Kaag dans son discours. Ce prix est décerné tous les deux ans par le conseil d'administration de la Fondation Carnegie à une personne ou à une institution qui œuvre pour la paix internationale, « de quelque manière que ce soit, sous forme d'action internationale, de littérature ou des arts ». Ce prix a été décerné pour la première fois en 1931 et tout récemment au diplomate Lakhdar Brahimi, en 2014, et à War Child, en 2012, une organisation non gouvernementale fondée au Royaume-Uni en 1993 qui fournit une assistance aux enfants dans les zones en conflit et conséquences de conflits.

Sigrid Kaag : « Quête de paix »
Dans son discours d'acceptation concentré sur sa « compréhension personnelle des moyens pour réaliser la paix internationale », Mme Sigrid Kaag exprime sa gratitude à la Fondation Carnegie, et rend hommage à ses collègues, aux Casques bleus de maintien de la paix, aux travailleurs humanitaires et aux défenseurs des droits humains qui risquent leur vie dans l'exercice de leurs fonctions. « Ce prix est avant tout une reconnaissance de leur rôle crucial. Je suis leur collègue et fière de l'être. Le Palais de la paix incarne notre rêve partagé de paix. Il reflète des valeurs partagées », note la diplomate.

(Pour mémoire : Kaag en faveur de la mise en place d’une vision commune pour les réfugiés syriens)

 

Promouvoir les valeurs de la paix
Mais les défis à la paix se multiplient, « dans une nouvelle période historique d'instabilité et d'incertitude », avec l'intensification de la vague d'extrémisme et de terreurs violentes, surtout en Afrique et au Moyen-Orient. « Au quotidien, nous sommes confrontés à la tragédie humaine, la souffrance, les atrocités indescriptibles, la brutalité incompréhensible des conflits modernes... Nous vivons dans un monde toujours plus global, intégré et connecté. Pourtant, l'espace pour le dialogue semble se rétrécir et les valeurs fondamentales des droits de l'homme et l'acceptation mutuelle sont menacées, relève Mme Kaag dans son allocution. La paix et la justice ont besoin de champions pour contrer le récit de l'inévitabilité des conflits, des luttes et d'intérêts concurrents. Nous devons nourrir, promouvoir et protéger les valeurs de la paix, et s'unir derrière des politiques qui favorisent l'unité et l'inclusion, » suggère la diplomate.

À son avis, « les valeurs de la paix – la dignité humaine, la justice, la tolérance, l'empathie et le pardon – sont essentielles à la réalisation et au maintien de la paix durable. Ce sont les attitudes ainsi que les institutions et les structures qui créent et soutiennent la paix, et permettent de construire des sociétés pacifiques. Il s'agit de nos valeurs personnelles, du rôle du gouvernement et de la capacité du système multilatéral à tenir ses promesses, assure la responsable onusienne. Pour parvenir à la paix, il faut une approche holistique qui couvre tout le spectre du développement, du partage du pouvoir et des questions de sécurité. Il faut du temps, de l'argent et du leadership pour établir des sociétés bien gouvernées... Un effort commun ne peut se faire sans un leadership fort et moral, » poursuit-elle.

(Pour mémoire : Kaag à Aïn el-Héloué : Nous œuvrons pour financer les aides aux réfugiés)

 

Gagner la paix
Sigrid Kaag souligne que « la paix ne peut être gagnée que par un effort patient, déterminé, par tâtonnements, et en sachant que des revers se produiront. Parfois, on ne peut faire face aux moments de crise, précisément parce qu'on est incapable de progresser sur les questions difficiles. Considérons, par exemple, la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité dont le but est d'assurer un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme au conflit israélo-libanais. Il est essentiel de continuer à chercher des possibilités de mesures de confiance, parallèlement au respect des résolutions », souligne-t-elle.

« La paix ne peut être gagnée que par l'engagement, le courage et le dévouement. Nous avons tous un rôle à jouer : les individus, les communautés touchées, la société civile, les politiciens, les États membres, le système multilatéral, le secteur privé et les philanthropes de la paix, non seulement en tant que bénéficiaires ou fournisseurs de services et de soutien, mais en tant que partenaires à part entière. Il n'y a pas de stabilité et de développement sans posséder le chemin vers la paix », insiste Mme Kaag.

Concernant le monde d'aujourd'hui, la diplomate néerlandaise estime que les « arguments en faveur d'un système international de normes, d'institutions et d'accès à la justice sont plus pressants que jamais. Mais face à la dure réalité des conflits modernes, le système multilatéral et la communauté internationale devront s'adapter ».
Et Mme Kaag de conclure : « Au final, beaucoup plus doit être fait pour promouvoir les valeurs fondamentales de la paix, localement et internationalement. Nous devons travailler sans relâche à cet égard et nous devons être plus intelligents quant à la façon de communiquer. La paix n'est pas pour les naïfs et les rêveurs, la paix est une exigence fondamentale pour notre humanité partagée. »

 

Pour mémoire
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Lors d'une cérémonie solennelle qui s'est déroulée le 16 novembre à la grande salle de Justice du Palais de la paix à La Haye, siège de la Cour internationale de justice (CIJ), le président de la Fondation Carnegie, M. Bernard Bot, a remis à Sigrid Kaag, diplomate néerlandaise de premier plan et coordonnatrice spéciale du secrétaire général de l'Onu au Liban, le prestigieux prix...

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