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Économie - Focus

Les start-up poussent en Cisjordanie malgré les check-points

Salariés palestiniens de Red Crow, start-up de Ramallah qui surveille les incidents et les violences rapportés à travers Israël et la Cisjordanie, le 17 août 2016. Abbas Momani/AFP

Au premier abord, Mashvisor est un des milliers de sites Internet spécialisés dans l'immobilier américain. Mais il a une spécificité : ses concepteurs l'ont créé en Cisjordanie et c'est du territoire palestinien occupé par Israël qu'ils fournissent leurs services.
« Ce qui est génial avec les start-up, c'est qu'on peut travailler de n'importe où », explique à l'AFP Peter Abou al-Zolof, qui a fondé Mashvisor il y a plus d'un an avec son ami Mohammad Jabrini.
En octobre 2015, alors qu'Israéliens et Palestiniens s'engageaient dans un nouveau cycle de violences, Mohammad Jabrini s'est retrouvé bloqué dans sa ville de Hébron, distante de 45 kilomètres de Ramallah où sont installés les bureaux de Mashvisor. « Il était coincé à Hébron, moi à Ramallah, mais on ne s'est pas arrêté de travailler », raconte M. Abou al-Zolof, Américano-Palestinien rentré vivre en Cisjordanie où les check-points israéliens quadrillent le territoire et rallongent, voire empêchent des trajets même courts.

« Faire du profit »
Avant de percer, ces jeunes entrepreneurs ont débuté chez Leaders, un incubateur d'entreprises à Ramallah. Shadi Atshan dirige Leaders et, pour lui, les start-up sont aussi une solution pour une jeunesse qui représente le gros des 27 % de chômeurs dans les Territoires.
« C'est un marché qui se développe rapidement et surtout, sur ce marché, il n'y a pas de chômage contrairement aux autres », dit-il. « Dans les start-up, si tu as de bonnes compétences, tu peux faire du profit et même du très gros profit », assure-t-il.
Encore faut-il trouver une mise de départ. Mais comme le secteur est en plein boom dans les territoires occupés, des hommes d'affaires palestiniens y investissent des millions. Le fonds d'investissements Ibtikar a pris le risque. Selon Ambar Amleh, directrice exécutive, ce fonds alimenté par des businessmen palestiniens a déjà investi 800 000 dollars dans dix start-up.
Selon Mme Amleh, les Israéliens, eux, bénéficient d'« investissements et d'un immense soutien de l'État », ce qui n'est pas le cas dans les territoires occupés où le secteur prend encore son essor. L'objectif, assure-t-elle, est de générer en moins de cinq ans « des dizaines de millions de dollars. » « Cela va changer la façon dont les gens voient l'entrepreneuriat », veut-elle croire. Car, « pour le moment, les gens se disent que c'est un énorme risque ». Créer une start-up « n'a rien à voir avec ce qui est fait ailleurs en Palestine », dit-elle. Les entraves liées à l'occupation, Hussein Nassereddine et Leïla Aqel en ont fait le point de départ de leur idée. Ils ont créé Redcrow, un site Internet qu'ils gèrent dans leur bureau à Ramallah. Ils surveillent les incidents et les violences rapportés à travers Israël et la Cisjordanie, qu'ils répertorient et répercutent à leurs clients. Parmi leurs abonnés figurent des agences onusiennes, des diplomates ou des organisations qui ajustent leurs programmes de sécurité en fonction des événements.

Shatha YAISH / AFP

Au premier abord, Mashvisor est un des milliers de sites Internet spécialisés dans l'immobilier américain. Mais il a une spécificité : ses concepteurs l'ont créé en Cisjordanie et c'est du territoire palestinien occupé par Israël qu'ils fournissent leurs services.« Ce qui est génial avec les start-up, c'est qu'on peut travailler de n'importe où », explique à l'AFP Peter Abou...

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