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Liban : Report du débat sur l'article permettant au violeur d'échapper à sa condamnation

"Nous sommes ici pour représenter des femmes qui ont été violées et obligées d'épouser leur violeur. Elles sont violées tout au long de leur vie après qu'elles aient été violées une première fois!", déclare une représentante de l'ONG Abaad devant le Parlement.

 

 

L'ONG Abaad mène actuellement une campagne en faveur de l'annulation de l'article 522. Capture d'écran d'une vidéo postée par Abaad.

La commission parlementaire de l'Administration et de la Justice s'est réunie mercredi au Parlement libanais avec à son ordre du jour la proposition de loi, présentée par le député Elie Keyrouz, visant à annuler un article du code pénal libanais stipulant qu'un violeur peut échapper à sa peine en épousant la victime. La commission a décidé de poursuivre le débat mercredi prochain.

Selon un communiqué rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), la commission a écouté l'avis du ministère de la Justice ainsi que celui de l'ordre des avocats avant de débattre de l'article 522 du code pénal libanais. Selon cet article, "si l'auteur d'une des infractions prévues au présent chapitre (viol et rapt, ndlr) et sa victime contractent un mariage régulier, la poursuite ainsi que l’exécution de la peine qu'il encoure seront suspendues(...)."

La séance de la commission a ensuite été levée. Cette commission, présidée par le député Robert Ghanem, est composée des députés Samir Jisr, Nehmatallah Abi Nasr, Nawaf el-Moussaoui, Élie Keyrouz, Ali Khreiss et Emile Rahmé. Le député Ghassan Moukheiber était présent à la réunion en tant que rapporteur.

A leur arrivée au Parlement, ces députés ont été accueillis par des membres de l'ONG Abaad qui mène actuellement une campagne en faveur de l'annulation de l'article 522. Une vidéo a d'ailleurs été postée mardi sur les réseaux sociaux de l'ONG. On y voit une femme en train de se faire panser ses blessures. Elle finit par apparaître habillée en mariée.

 

 

 

Diana Hayek, l'une des membres de l'ONG Abaad se trouvait devant le Parlement, à la place de l’Étoile. "Nous avons voulu adresser un message clair aux députés libanais et surtout à ceux qui font partie de cette commission parlementaire pour leur dire que l'article 522 doit être annulé entièrement parce que toute modification ne fera qu'empirer les choses", a affirmé Mme Hayek à la presse. "Nous sommes ici pour représenter des femmes qui ont été violées et obligées d'épouser leur violeur, a-t-elle ajouté. Elles sont violées tout au long de leur vie après qu'elles aient été violées une première fois!".

Le député Élie Keyrouz, qui a lui même présenté la proposition d'annuler cet article, a affirmé avoir présenté cette proposition pour que "l'article 522 soit annulé entièrement". "Le président de la Chambre, Nabih Berry, a transmis ma proposition à la commission afin qu'elle l'étudie et c'est ce qui nous avons déjà fait durant 3 séances et c'est ce que nous continuerons à faire lors des prochaines séances jusqu'à ce que l'article soit annulé", a-t-il assuré.

 

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La commission parlementaire de l'Administration et de la Justice s'est réunie mercredi au Parlement libanais avec à son ordre du jour la proposition de loi, présentée par le député Elie Keyrouz, visant à annuler un article du code pénal libanais stipulant qu'un violeur peut échapper à sa peine en épousant la victime. La commission a décidé de poursuivre le débat mercredi...

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