Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Irak: la moitié des habitants de Mossoul privés d'eau

Des centaines de milliers d'habitants de Mossoul-Est sont privés d'eau, a-t-on appris mardi de sources concordantes, faisant craindre une crise sanitaire de grande ampleur dans la ville en proie aux combats entre forces irakiennes et jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les raisons de l'interruption du réseau de distribution n'étaient pas claires dans l'immédiat mais de nombreux résidents des quartiers Est de la ville affirment ne plus avoir d'eau courante depuis des jours et devoir se fournir dans des puits.
"Il y a une importante pénurie d'eau dans de nombreux quartiers de Mossoul-Est", où vivent quelque 600.000 personnes, a déclaré à l'AFP Basma Bassim, du conseil municipal de Mossoul, lors d'un entretien téléphonique.
Certains habitants imputent cette pénurie d'eau aux frappes aériennes de la coalition emmenée par Washington, qui auraient endommagé le pipeline venant de la rive ouest du Tigre.

Basma Bassim suggère elle que l'EI a intentionnellement coupé l'alimentation en eau des quartiers Est, où progressent actuellement les forces irakiennes.
"Des efforts sont en cours pour fournir des camions-citernes d'eau aux quartiers qui ont été repris" aux jihadistes, a-t-elle souligné.

Depuis le lancement d'une vaste offensive le 17 octobre contre le dernier bastion irakien de l'EI, les unités d'élite irakiennes se sont emparées de plusieurs quartiers de l'est de Mossoul.
Plus de 70.000 personnes ont fui les combats, mais plus d'un million de personnes habitent toujours la deuxième ville du pays.

Le manque d'eau potable, qui vient s'ajouter à une pénurie de vivres, pourrait toutefois entraîner un exode massif hors de Mossoul.
L'hôpital de Gogjali, à la sortie est de Mossoul, commence à voir arriver "des cas de diarrhées et de crampes intestinales, surtout chez les enfants, à cause de l'eau non potable" consommée dans la ville, rapporte une source médicale.

"Nous risquons un désastre humanitaire et sanitaire", prévient Abdelkarim al-Obaidi, membre d'une ONG locale, dans un entretien téléphonique à l'AFP. "Les gens sont forcés de boire de l'eau des puits qui est impropre à la consommation".
"Il n'y a pas d'eau, on boit celle du puits mais elle est très salée, il faut la faire bouillir pour la rendre potable", témoigne Oum Ahraf, 45 ans, une habitante du quartier récemment libéré de Khadraa.
"L'eau est encore plus importante que l'électricité, parce que les générateurs ont besoin d'eau pour fonctionner", souligne Abou Ali, résident d'un autre quartier de l'est de Mossoul, en espérant le retour de l'eau courante "avant l'apparition d'épidémies".

Selon lui, certains habitants vont désormais s'approvisionner dans le Tigre et rapportent des bidons sur leur dos, en l'absence de moyen de transport faute de carburant.
"Les engins explosifs disséminés par Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) et les bombardements de la coalition ont détruit les réservoirs d'eau sur les toits des maisons qui contenaient les stocks des familles en cas de coup dur", affirme Abou Saif, obligé de partir en quête d'eau malgré les combats.
"J'avais peur de sortir à cause des tirs et des bombardements, mais ma famille a besoin d'eau pour boire et cuire des aliments. Une nuit, je suis parti en chercher et j'ai trouvé de l'eau chez des gens qui vivent à un kilomètre de chez moi", raconte ce père de quatre enfants.

Des centaines de milliers d'habitants de Mossoul-Est sont privés d'eau, a-t-on appris mardi de sources concordantes, faisant craindre une crise sanitaire de grande ampleur dans la ville en proie aux combats entre forces irakiennes et jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Les raisons de l'interruption du réseau de distribution n'étaient pas claires dans l'immédiat mais de nombreux...