Cachemire : le Pakistan se défend de toute "faiblesse"

Le Pakistan a sommé mardi l'Inde de ne pas confondre sa "réserve" sur la question de la région disputée du Cachemire avec de la "faiblesse", lors d'une cérémonie d'intronisation du nouveau chef de son armée.

Le chef d'état-major sortant, le très populaire général Raheel Sharif, s'est exprimé lors de la passation de pouvoirs à son successeur, le général Qamar Javed Bajwa, au quartier-général de l'armée pakistanaise à Rawalpindi, près de la capitale Islamabad.

"Malheureusement, ces derniers mois, un terrorisme d'Etat croissant au Cachemire occupé (par l'Inde) et les mesures agressives mises en oeuvre par l'Inde ont menacé la paix dans la région", a-t-il déclaré.
"Je veux dire clairement à l'Inde qu'il serait dangereux pour elle de prendre notre politique de réserve pour de la faiblesse", a-t-il ajouté. "La réalité est qu'en Asie du Sud, une paix et un progrès durables sont impossibles sans une solution au problème du Cachemire. Pour cela, une attention spéciale de la communauté internationale est nécessaire", a-t-il poursuivi.

Ce discours intervient alors que deux soldats indiens ont été tués mardi dans une attaque contre une base militaire au Cachemire indien, selon la police indienne.
Ce nouvel épisode se produit après plusieurs mois de vives tensions entre les deux pays, ravivées par l'attaque d'une autre base militaire indienne au Cachemire en septembre. New Delhi accuse des extrémistes basés au Pakistan d'avoir commis cet attentat, qui s'était soldé par la mort de 19 soldats indiens.
L'Inde avait riposté par une opération initialement présentée comme des "frappes chirurgicales" en territoire pakistanais. Islamabad a démenti une telle incursion.

Le général Bajwa succède à partir de mardi au général Sharif pour un mandat de trois ans. L'armée joue un rôle prépondérant dans la vie politique du Pakistan, pays doté de l'arme nucléaire, où le pouvoir civil est souvent perçu comme corrompu et inefficace.