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Liban - Loisirs

Un nouveau circuit pour dynamiser le tourisme alternatif entre Jbeil et Batroun

De nombreuses guides locales ont été formées grâce à l'association Prodes ces six dernières années, afin d'encourager le développement de l'économie locale.

À Haqel, la famille Nohra tient un musée de poissons fossilisés.

Aller chercher soi-même des poissons fossilisés à Haqel, faire un tour à cheval à Maad, ou encore découvrir l'église Notre-Dame de Smar Jbeil en ruine sont quelques-unes des multiples activités insoupçonnées réalisables dans les petits villages perchés à quelques kilomètres à l'est de Jbeil et Batroun. L'association Prodes, « Promotion et développement social », travaille depuis 2009 à la mise en valeur du potentiel touristique de cette région rurale.

La concrétisation de ce travail s'incarne dans le projet « Routes rurales entre Jbeil et Batroun », qui se matérialise par la création d'une brochure recensant tous les hébergements, restaurants, ou encore lieux à visiter de ces villages. Elle contient aussi des contacts utiles, en particulier de guides locaux pour tous les touristes potentiels. L'inauguration de ces routes rurales aura lieu en février, en collaboration avec le ministère du Tourisme, partenaire du projet.

Naturelles, historiques, architecturales, religieuses... les attractions de ces villages sont multiples, accessibles aux groupes comme de manière individuelle, en bus, en voiture ou même à pied. Au fil des sinueuses routes de montagne, il est possible de marcher dans les pas de sainte Rafqa, de déjeuner face au beau panorama des montagnes, ou encore de se fournir en produits typiques. La région bénéficie d'un important potentiel touristique, jusque-là sous-exploité.

 

(Pour mémoire : Une marche hantée pour découvrir Deir el-Qamar)

 

Les habitants de village, acteurs d'un tourisme alternatif
L'intérêt particulier de ce projet est qu'il implique pleinement les locaux, selon Nour Farra-Haddad, professeure d'histoire à l'Université Saint-Joseph et consultante touristique. « Il s'agit de promouvoir un tourisme alternatif, par exemple dormir dans un couvent plutôt qu'à l'hôtel. Notre initiative est basée sur les gens des villages, qui apportent beaucoup à la visite. Nous avons pour but de travailler avec les communautés locales afin que toutes les parties soient prenantes », explique-t-elle.

Dans un premier temps, l'association avait fait installer des panneaux dans la plupart des localités, détaillant toutes les informations à connaître. Nour Farra-Haddad raconte à L'Orient-Le Jour comment la préparation du projet s'est déroulée : « Toutes les informations ont été récoltées dans les villages, notamment pour recueillir les traditions locales. Nous avons également fait un important travail bibliographique. » Prodes a pu réaliser des fiches techniques recensant ces informations, que les guides ne parlant que l'arabe pourront montrer aux touristes étrangers.

 

(Pour mémoire : Les maisons d’hôte, fer de lance du tourisme rural au Liban ?)

 

Un projet pourvoyeur d'emplois locaux
Pleinement tournée vers les femmes, l'association a œuvré à la formation d'habitantes des vingt localités depuis 2009, afin qu'elles puissent faire découvrir leur village à tous les touristes désireux de sortir des sentiers battus. Jeanne-Claude, habitante de Smar Jbeil, a bénéficié du soutien de Prodes. « J'ai voulu devenir guide locale car j'aime beaucoup mon village. Sa citadelle est très importante, et je veux que tout le monde connaisse son histoire », raconte celle qui fait désormais partie des sept guides de Smar Jbeil.

La mise en avant de ces routes touristiques vise particulièrement à aider au développement de ces villages enclavés des cazas de Jbeil et Batroun. « Notre projet répond à une problématique de manque d'emplois, nous voulons créer un pôle d'attraction pour dynamiser la région », explique Juliana Najm, présidente de Prodes. Grâce au soutien de l'association, Layla Hashhash, habitante de Mayfouk, a pu créer chez elle une chambre d'hôte, capable d'accueillir une famille dans sa demeure perchée dans la montagne.

Ces formations et la création de la brochure détaillée ont pu être réalisées grâce au soutien du projet LIVCD, pour « Chaîne de développement de la valeur de l'industrie libanaise », financé par l'agence des États-Unis pour le développement international (USAid). Par la suite, c'est la municipalité de Jbeil qui prendra en charge le coût financier. « Notre stratégie est la synergie avec les autorités locales, explique Caroline Daher, chef de projet à la LIVCD. Nous lançons l'initiative, mais c'est la municipalité qui va assurer sa durabilité. » L'ensemble s'intègre dans le cadre de la Maison du tourisme de Jbeil, un centre d'accueil de formations touristiques qui ouvrira ses portes prochainement.

Basée à Maad, Prodes travaille désormais aussi sur la réalisation de projets similaires dans plusieurs endroits du Liban, notamment dans la région de Bécharré.

 

 

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