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Dans l'ombre de la coalition, l'aviation irakienne mobilisée contre l'EI

D'après le ministère irakien de la Défense, les hélicoptères des forces irakiennes effectuent un total de "60 à 70 sorties par jour" pour soutenir les troupes déployées au sol.

D'après le ministère irakien de la Défense, les hélicoptères des forces irakiennes effectuent un total de "60 à 70 sorties par jour" pour soutenir les troupes déployées au sol. AFP / THOMAS COEX

 Le pilote irakien Houssam Jassim fait virer de bord son hélicoptère alors que le Mi-35 volant à ses côtés tire sur une cible jihadiste. Une explosion éclaire un village niché dans le désert, avant de soulever un nuage de sable et de poussière.

"C'était un 4x4 équipé d'un fusil mitrailleur", expliquera plus tard Houssam Jassim en sortant du cockpit, de retour à la base militaire de Qayyarah, à 50 km au sud de Mossoul. "Il y avait une dizaine de combattants à bord".

Au sol, les forces irakiennes livrent un âpre combat urbain pour reprendre au groupe Etat islamique (EI) la ville de Mossoul, conquise en juin 2014 et devenue depuis le bastion de l'organisation sunnite ultraradicale en Irak.
Dans le ciel, d'importants moyens aériens sont mobilisés pour les soutenir, au premier rang desquels figurent les avions de chasse, les hélicoptères et les puissants drones de la coalition internationale anti-EI emmenée par Washington. Dans leur ombre, avec des moyens bien plus modestes, l'aviation irakienne participe elle aussi à la bataille. Sur la base de Qayyarah stationnent une douzaine d'appareils: des hélicoptères d'attaques russes Mi-28 et Mi-35, des appareils de reconnaissance américains Bell et des EC635 européens.

D'après le ministère irakien de la Défense, les hélicoptères des forces irakiennes effectuent un total de "60 à 70 sorties par jour" pour soutenir les troupes déployées au sol.
Mission accomplie ce matin pour Golan Salim, pilote d'hélicoptère de l'armée de Terre, de retour sur la base après avoir neutralisé un groupe de combattants équipés de lance-roquettes. "On a détruit les cibles. On les a brisées", dit-il. La veille, il a dû opérer une manoeuvre d'évitement alors que son appareil essuyait des tirs de mitrailleuse depuis le sol.

 

(Lire aussi : Les forces irakiennes augmentent la pression sur l’EI à Mossoul)

 

Ecran de fumée
Dépourvu d'aviation, l'EI a dressé plusieurs obstacles pour se protéger des attaques aériennes.

A l'horizon, d'épaisses colonnes de fumée noire toxique s'échappent de puits de pétrole incendiés par l'EI en août. Objectif des jihadistes: ralentir l'avancée des forces gouvernementales et compliquer la tâche des pilotes lancés à sa poursuite. "C'est très difficile. Une fois je n'ai pas pu décoller" à cause des fumées, raconte Golan Salim.

Autre frein, majeur, à la campagne aérienne menée à Mossoul: la présence dans la deuxième ville d'Irak de centaines de milliers de civils, parfois utilisés comme boucliers humains par les jihadistes pour couvrir leurs déplacements et positions. "Cela limite nos opérations", concède le commandant Mouthanna Hanoun.

Dans le cadre de la lutte contre l'EI, les autorités irakiennes ont par le passé été accusées de larguer des barils d'explosifs sur des zones habitées. Les frappes de la coalition ont elles aussi fait des victimes parmi les civils. Mais les pilotes de l'armée irakienne jurent faire leur maximum pour éviter les dommages collatéraux. En outre, pour l'heure, leurs interventions sont concentrées sur le zones désertiques peu peuplées à l'extérieur de Mossoul.

Avec la coalition, la répartition des tâches est claire. Les forces irakiennes assurent être capables de s'attaquer à la plupart des cibles, soit avec leurs hélicoptères soit avec les chasseurs F-16 et les Soukhoï de leur armée de l'Air. Mais elles se tournent vers la coalition internationale pour les objectifs de grande envergure ou les frappes à longue distance. 
"Si nous n'avons pas les capacités, on appelle la coalition pour qu'elle gère", résume le commandant Hanoun.

Les forces aériennes irakiennes ont entamé leur déclin pendant la Première guerre du Golfe, avant d'être presque intégralement détruites lors de l'invasion américaine de 2003. Depuis, le pays reconstitue ses capacités et envoie la plupart de ses pilotes se former aux Etats-Unis.

 

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