Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Une fleur rouge, un samovar, des cacahuètes, et le rai de lumière de Maryam Tabatabaei

Entre le dehors et le dedans, les autres et soi, une fenêtre. Grande ouverte. Elle fait l'objet, avec de la lumière à profusion, d'une exposition de l'artiste iranienne à la galerie Art Lab.

« In the name of window » (« Au nom de la fenêtre ») numéros 1, 3 et 5, huiles sur toile de Maryam Tabatabaei.

« Je te regarde à travers la fenêtre. Tu es un souffle. Je t'appelle espoir. Tout est mieux. Tout est lumière. » C'est en quelques mots que l'artiste iranienne Maryam Tabatabaei, habituée de la galerie Art Lab, explique son travail qui se concentre sur cette ouverture vers le monde, sorte de liaison entre l'univers intérieur et extérieur. En Iran, une fleur rouge posée près de la fenêtre représente l'amour. Un samovar posé sur l'encadrement symbolise une invitation. Une photo-portrait renvoie à la perte d'une personne chère. Un bol de cacahuètes évoque le retour d'une famille, mais il y a également d'autres significations à la fenêtre, surtout en ce qui concerne la direction de la lumière et comment celle-ci peut bénir la maison.

 

Est-ce réel ?
Dans l'espace blanchâtre (presque brumeux) de Tabatabaei, entre cette femme debout face au cadre de la fenêtre, ou celle qui tient une lettre, et cet homme qui joue du piano, une seule différence. Certes, les deux premières sont presque en noir et blanc et la dernière en couleurs, mais si les deux femmes sont dans l'attente, l'homme est dans l'action. « En attente d'un message, d'un espoir, chacun de nous a une histoire enfouie en soi, un secret souvent douloureux, il faudrait se laisser porter par l'espoir et s'ouvrir comme cette fenêtre. Et si mes toiles précédentes étaient plus teintées de souffrances et de pessimisme, aujourd'hui, cette petite lumière grandit et s'installe dans mes œuvres. » Elle se reflète dans le drap blanc, quoique froissé, posé devant la fenêtre, dans cette enveloppe blanche que tient une femme et enfin dans le simple t-shirt blanc d'un autre personnage, immaculé et propre. Dehors, la ville vibre, même si elle est à l'arrière-plan. Elle continue à vivre et à interagir avec cet homme assis à sa fenêtre qui écrit, cet autre qui joue du piano et même ces natures mortes très contemporaines (crayons, téléphone portable ou autres objets). Tous ces extraits du quotidien racontent l'intérieur des hommes et des femmes qui se penchent vers l'extérieur pour s'abreuver de lumière. Maryam Tabatabaei précise qu'elle aime travailler en temps réel, c'est-à-dire en début de matinée. « Pour reproduire avec justesse la lumière du jour. »

C'est avec une finesse et une grande délicatesse que l'artiste raconte des bribes d'histoires intimes sans pour autant pécher par voyeurisme. Car si pour l'Occident la fenêtre a toujours été considérée, dans les œuvres filmiques ou livresques, comme un prétexte à la curiosité, un vouloir de violer le cadre, dans la culture persane, elle est plutôt considérée comme une interaction en filigrane entre le dedans et le dehors. Une fine passerelle qui invite à la contemplation, à la méditation. Il y a une lumière envahissante chez Maryam Tabatabaei. Elle est presque onirique. Comme un rêve. Ou plutôt comme ce « peut-être » aux frontières du non-abouti et de l'abouti. Ce peut-être qui ouvre la fenêtre. « Celui qui n'a pas connu la souffrance ne peut mesurer le vrai sens de l'espoir. Comme ce petit rai de lumière qui s'infiltre peu à peu dans son intime et tend à s'élargir avec le temps. »

 

Pour mémoire

« Persian Maxis », ou l’art en héritage

« Je te regarde à travers la fenêtre. Tu es un souffle. Je t'appelle espoir. Tout est mieux. Tout est lumière. » C'est en quelques mots que l'artiste iranienne Maryam Tabatabaei, habituée de la galerie Art Lab, explique son travail qui se concentre sur cette ouverture vers le monde, sorte de liaison entre l'univers intérieur et extérieur. En Iran, une fleur rouge posée près de la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut