Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

La Franco-Libanaise Rima Raad décroche une 5e étoile pour son hôtel à Bayeux

Crise des déchets, attentats, coupures d'électricité, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Rima Raad Hebert et son mari dans leur hôtel cinq étoiles, le Villa Lara, à Bayeux, en France. Photos Eric Marie.

C'est un peu un rêve qui se réalise. Mais Rima Raad Hebert, sobre, préfère parler de la « consécration d'un travail bien fait, à un moment donné ». Son hôtel, Villa Lara, vient de décrocher sa 5e étoile, devenant ainsi le premier hôtel de ce standing à Bayeux, petite ville médiévale normande de 15.000 habitants, située à 15 minutes des plages du Débarquement. « Cet hôtel, c'est notre bébé, notre deuxième enfant, un hôtel que mon mari et moi avons construit de A à Z, se réjouit la Franco-Libanaise contactée par L'Orient-Le Jour. L'obtention de cette étoile conforte notre choix de miser sur le luxe, surtout dans ce petit coin de Normandie, loin des palaces parisiens. »

L'hôtel Villa Lara, du nom de la fille unique de Rima Raad et son mari François Hebert, a été construit en 2012, sur un terrain vague municipal utilisé comme parking, en plein centre-ville. « A deux pas de la cathédrale du 11e siècle, à deux minutes du musée de la Tapisserie, un quart d'heure des plages du Débarquement... Ce terrain était une opportunité à saisir », se rappelle l'hôtelière tout juste cinquantenaire qui a investi avec son mari "plusieurs millions d'euros" dans le projet.

« Ce n'était pas facile de construire à cet emplacement car le centre-ville étant classé, les architectes des Bâtiments de France ont un droit de regard sur la construction », raconte-t-elle. Les difficultés surmontées, l'hôtel, dont l'architecture d'intérieur est signée Michel Homsy, oncle de Mme Raad Hebert, propose 28 chambres, dont 5 suites, pour un tarif allant de 280 à 550 euros la nuit.

« Nous avons choisi comme style le classicisme français, en utilisant des matériaux nobles, comme le chêne et le marbre. Nous n'avons pas voulu de l'esprit zen dans l'air du temps, car ça ne correspond pas aux attentes de nos clients. Ceux-ci sont là pour vivre à la française, avec des articles made in France, » précise l'hôtelière. Près de 90% des clients de Villa Lara sont américains. « Pour un Américain, c'est un devoir de mémoire de visiter les lieux du Débarquement de juin 1944, les plages, les cimetières. Ça fait partie de leur circuit en France. Ils font Paris, le Mont Saint-Michel et passent par chez nous », note Mme Raad. La demande américaine est tellement importante que le couple d'hôteliers a acquis l'année dernière l'ancien tribunal de commerce de la ville, autrefois pensionnat de jeunes filles, situé juste à côté de Villa Lara. L'objectif est de transformer le bâtiment qui date de la fin du XVIIe siècle en hôtel avec des suites de 80-100 m2.

 

"L'hospitalité libanaise se ressent"
Si Rima Raad est convaincue que la recette du succès consiste à faire les choses avec passion et satisfaire le client dans la mesure du possible, elle apporte un soin particulier à la réputation en ligne de son établissement. Villa Lara a ainsi obtenu la 5e place dans le classement des meilleurs hôtels en France et à Monaco du magazine Condé Nast Traveler, et figure en bonne place (2 et 3e place) dans le top 25 des hôtels français du site de voyage Tripadvisor, dans les catégories meilleur service et meilleur petit hôtel. Et pour faire le buzz, l'hôtelière vient de lancer un concours : pour fêter les 5 ans de l'hôtel et l'obtention de la 5e étoile, elle offre une nuit à cinq personnes prénommées Lara. 

« Je suis convaincue que l'hospitalité libanaise se ressent dans ma façon de faire et d'être, explique la native de Chbanieh-Baabda qui, à l'hôtel, s'occupe des relations clients alors que son époux gère la partie administrative et financière. Ce côté chaleureux fait partie de notre culture et de la façon dont on reçoit. J'aime le contact avec les gens. »

Derrière ces succès se trouve aussi tout le savoir-faire et les compétences acquises au cours des plus de 25 ans de carrière de Rima Raad et son mari, aux quatre coins du monde. La vie de Rima Raad Hebert s'étale sur trois continents. Elle naît en 1965 dans le pays du cèdre dans une famille d'expatriés en Afrique. Elle passe donc son enfance entre la Sierra Leone et le Liban, qu'elle quitte à 18 ans pour étudier en France. « J'ai perdu mon père en 1982. Ma mère ne supportait plus la situation. En 1983, elle a décidé sur un coup de tête de faire nos valises et partir en France. » A Paris, Rima Raad étudie la littérature anglaise et obtient une maîtrise de gestion immobilière.

Par amour pour l'Afrique, elle s'envole en 1989 pour le Sierra Leone pour travailler dans un hôtel. Elle y rencontre son mari, François Hebert. « Nous nous sommes alors lancé dans des aventures hôtelières un peu partout », raconte-t-elle. Les Antilles, Saint Martin, l'île Maurice, Istanbul, l'ancien Zaïre... Les expériences s'enchaînent dans des hôtels de grandes chaînes internationales ou chez des hôteliers indépendants. Jusqu'en 2003, lorsque l'occasion se présente d'acquérir un hôtel à Bayeux, d'où est originaire François Hebert. Rima Hebert et son mari posent alors leurs valises en Normandie et, après près de 20 ans dans le métier, réalisent enfin leur rêve d'avoir leur propre hôtel, l'hôtel Churchill. Neuf ans et une opportunité plus tard, le couple achète le terrain où sera construit la Villa Lara et vend l'hôtel Churchill dans la foulée. « Dans la vie ce sont les opportunités, les rencontres, qui font qu'un projet aboutit », soutient Rima Raad. La Franco-Libanaise envisage ainsi de revenir au Liban dans une dizaine d'années, « si elle trouve un bel endroit à réhabiliter. »

 

Dans la même rubrique

Une agence de taxis pour handicapés voit le jour au Liban

La « Tramontane » du Libanais Vatche Boulghourjian emporte le Festival du film de Namur

Nivine Khachab, la nouvelle star libanaise de la chimie

Ai Weiwei dédie son prix Lennon-Ono à une ONG libanaise

Un gros pas en avant réalisé contre le trafic de félins au Liban

C'est un peu un rêve qui se réalise. Mais Rima Raad Hebert, sobre, préfère parler de la « consécration d'un travail bien fait, à un moment donné ». Son hôtel, Villa Lara, vient de décrocher sa 5e étoile, devenant ainsi le premier hôtel de ce standing à Bayeux, petite ville médiévale normande de 15.000 habitants, située à 15 minutes des plages du Débarquement. « Cet hôtel,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut