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À La Une - France

Politique étrangère, immigration, emploi... : les différences entre Juppé et Fillon

Les deux candidats de la primaire de la droite s'affronteront dans la soirée lors d'un débat télévisé avant le second tour.

Le favori de la primaire de la droite pour la présidentielle française, François Fillon, affronte son rival Alain Juppé lors d'un duel télévisé très attendu, jeudi soir, dans un climat électrique avant l'échéance du second tour dimanche. Photo AFP

Le favori de la primaire de la droite pour la présidentielle française, François Fillon, affronte son rival Alain Juppé lors d'un duel télévisé très attendu, jeudi soir, dans un climat électrique avant l'échéance du second tour dimanche.

L'enjeu pour les deux anciens Premiers ministres est crucial puisque le futur champion de la droite sera, selon les sondages, bien placé pour l'emporter en mai face à l'extrême droite au second tour de la présidentielle et succéder au président socialiste François Hollande, qui bat des records d'impopularité.

Pour rattraper son retard, Alain Juppé (28,6% des voix) a attaqué tous azimuts son concurrent (44%) au point que plusieurs ténors de son camp ont appelé à la fin des hostilités de peur des risques de fracture. "Je me battrai pour dire qu'il y a deux sensibilités, une droite clivante et une droite de rassemblement", dit-il dans un entretien au journal Le Parisien, jeudi.

Voici les principales différence entre les programmes du maire de Bordeaux et de l'ancien Premier ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy : 

 

 

ÉCONOMIE

Face à une économie morose et un taux de chômage de 10%, les deux candidats promettent de faire sauter la limite de 35 heures hebdomadaires pour le temps de travail, d'instaurer la dégressivité des allocations chômage et de reculer l'âge de la retraite à 65 ans contre 62 ans actuellement.

 

 

 

 

François Fillon prévoit un retour aux 39 heures pour les fonctionnaires et entend laisser à la négociation la durée du temps de travail dans les entreprises, quand Alain Juppé parle d'un retour aux 39 heures dans le privé.

Ils s'engagent tous deux à supprimer l'impôt sur la fortune (ISF) et à réduire la fiscalité des entreprises, à procéder à des coupes budgétaires drastiques et à augmenter la TVA (d'un point pour Alain Juppé, du double pour son adversaire).

François Fillon chiffre les économies possibles dans les dépenses publiques à 100 milliards d'euros en cinq ans, Alain Juppé entre 85 et 100 milliards.

François Fillon, partisan d'un choc libéral, veut réduire de 500.000 le nombre de fonctionnaires, quand son adversaire parle de la suppression de 200.000 à 300.000 emplois publics.

Alain Juppé a mis en cause la crédibilité et la "brutalité" du programme "ultra-libéral" de son adversaire. Aux accusations de brutalité, François Fillon rétorque dans le Figaro: "Ce qui est brutal aujourd'hui, c'est le chômage (...), l'insécurité, c'est la pauvreté en hausse".

 

(Lire aussi : L’économie au cœur de la campagne de François Fillon)


 

SUJETS DE SOCIÉTÉ

A trois jours du second tour dimanche, pour lequel M. Fillon est le grand favori, les questions liées au couple et à l'avortement ont nourri les premières passes d'armes entre les deux anciens Premiers ministres.

 

Mercredi, M. Juppé, qui prône une conception plutôt moderne de la famille, a demandé à son adversaire de justifier ses positions sur l'avortement, critiquant "sa vision extrêmement traditionaliste, pour ne pas dire un petit peu rétrograde" de la société.

En cause, une sortie du favori des sondages qui avait expliqué en juin que "philosophiquement et compte tenu de (sa) foi personnelle", il ne pouvait pas "approuver l'avortement". Interrogé sur le sujet fin octobre, il distinguait toutefois ses "convictions et l'intérêt général". "Jamais personne et certainement pas moi ne reviendra sur l'avortement", tranchait Fillon.

Le maire de Bordeaux, 71 ans, divorcé et remarié, a également fustigé "la vision extrêmement traditionaliste, pour ne pas dire un petit peu rétrograde sur le rôle des femmes, sur la famille, sur le mariage" de son adversaire, 62 ans.

François Fillon entend supprimer le droit d'adoption pour les homosexuels. Marié et père de cinq enfants, il a combattu la loi sur le mariage homosexuel adoptée en 2013 par le gouvernement socialiste. Pour la primaire, il a reçu le soutien de Sens commun, émanation politique d'une association, Manif pour tous, qui avait mobilisé des centaines de milliers de personnes en 2013 contre l'ouverture du mariage aux homosexuels.

Alain Juppé a indiqué qu'il ne reviendrait pas sur cette loi. Son rival veut la réécrire pour supprimer l'adoption plénière pour les couples homosexuels.

 

(Lire aussi : Fillon-Juppé : deux visions de la famille au coeur du duel à droite)

 

SÉCURITÉ ET IMMIGRATION

François Fillon compte "rétablir l'autorité de l'Etat" en accordant 12 milliards d'euros supplémentaires pour la police et la justice et défend l'idée d'une police municipale armée. Il veut empêcher le retour en France des jihadistes partis combattre à l'étranger et leur retirer la nationalité française, tout en expulsant les étrangers "appartenant à la mouvance terroriste".
Alain Juppé, lui, compte mettre 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain, "expulser les condamnés étrangers radicalisés" et assigner à résidence les individus radicalisés et jugés dangereux.

La mise en place de quotas pour l'immigration, jugée trop importante, est inscrite dans les deux programmes. Alain Juppé y ajoute un durcissement des conditions d'obtention de la nationalité française, quand François Fillon veut limiter l'accès des étrangers aux prestations sociales.

 

 

POLITIQUE ÉTRANGÈRE

 

 

François Fillon souhaite opérer un rapprochement avec la Russie en Europe, lever les sanctions à son encontre et s'associer à elle dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie. Sur la Russie, François Fillon tranche avec la ligne de la diplomatie française et celle de son camp. La presse russe a salué "l'ami François", le candidat "prorusse", au lendemain de son score triomphal au premier tour de la primaire de la droite. Le président russe Vladimir Poutine a lui-même loué ses qualités de "grand professionnel".

Alain Juppé estime qu'"il n'y aura pas de retour à la paix en Syrie avec Bachar el-Assad au pouvoir", reprochant à son adversaire "une complaisance excessive vis-à-vis de Poutine". "Il faut parler avec la Russie. Mais le dialogue doit être franc".  "En Syrie", estime M. Juppé, "je suis bien d'accord pour dire que la priorité des priorités, c'est l'éradication de l'État islamique, mais j'attends de la Russie une solution pour sortir de la crise. Cette solution, ce n'est pas l'alliance russo-iranienne que semble envisager François Fillon. L'Iran joue un rôle de grande déstabilisation au Yémen, en Irak, en Syrie, au Liban. Le Hezbollah est un Hezbollah qui menace toujours Israël".

Alain Juppé veut redéfinir les règles entre les pays de l'Union européenne et Bruxelles et renforcer les contrôles aux frontières. François Fillon propose pour sa part de mettre un gouvernement à la tête de l'UE.

 

 

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Le favori de la primaire de la droite pour la présidentielle française, François Fillon, affronte son rival Alain Juppé lors d'un duel télévisé très attendu, jeudi soir, dans un climat électrique avant l'échéance du second tour dimanche.
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commentaires (2)

En ma qualité d'ancien du RPR, j'appelle à la fin tout de suite des hostilités stériles entre Alain Juppé et François Fillon. Il y a un risque grave sur la probable élection du candidat émanant du parti "Les Républicains" en 2017.

Un Libanais

15 h 29, le 24 novembre 2016

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Commentaires (2)

  • En ma qualité d'ancien du RPR, j'appelle à la fin tout de suite des hostilités stériles entre Alain Juppé et François Fillon. Il y a un risque grave sur la probable élection du candidat émanant du parti "Les Républicains" en 2017.

    Un Libanais

    15 h 29, le 24 novembre 2016

  • De la poudre aux yeux tout ça . L'un veut redonner la France aux français par une indépendance dans le mode de pensée. L'autre chauve à 70 ans veut maintenir cette France sous le joug des lobyistes prédateurs de l'Europe et des usa.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 29, le 24 novembre 2016

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