Pour le Hezbollah, « la vacance a pris fin grâce au triptyque armée-peuple-résistance »

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a assuré mardi que « le Hezbollah est soucieux de bâtir l'État et ses institutions » et a réaffirmé que c'est ce même parti qui « a pavé la voie à l'élection du général Michel Aoun à la présidentielle et qui, aujourd'hui, facilite la formation du gouvernement, dans l'esprit que les différentes forces politiques y participent, l'enjeu étant de redresser le Liban et de dédommager les citoyens de tout ce qu'ils ont eu à subir au cours de la période antérieure ». Le numéro deux du Hezbollah a également ajouté que « c'est la victoire contre Israël et les takfiristes qui a créé l'atmosphère propice à la stabilité et la relance institutionnelle, en immunisant le pays des crises qui l'entourent ». L'essentiel dès lors serait que les Libanais restent « focalisés sur ce combat (ndlr : contre les takfiristes), unis autour du triptyque armée-peuple-résistance, et alertes face à des possibles complots israélo-américains », a ajouté le cheikh Kassem, qui recevait une délégation du Congrès populaire libanais, emmenée par son président Kamal Chatila, en présence du membre du conseil politique du Hezbollah, Mahmoud Comaty.
Pour sa part, M. Chatila n'a pas manqué de saluer la position du président de la République sur la nécessité de « trouver un plan de mise en œuvre de Taëf ». Il a en même temps valorisé « le maintien de l'équilibre de dissuasion entre l'armée et la résistance, d'une part, et l'ennemi sioniste, de l'autre, cet équilibre étant ce qui protège l'unité, la stabilité et l'arabité du Liban ».
La référence au triptyque armée-peuple-résistance a également intégré le discours du président du conseil chérié du Hezbollah, le cheikh Mohammad Yazbeck, qui parrainait hier à Bir Hassan une cérémonie d'oraison funèbre organisée par le Hezbollah à la mémoire de Ali Hassan Rachid Mokdad, tué il y a une semaine. « La commémoration de l'Indépendance est chère à tous les Libanais. Et il existe une équation qui équivaut à cette indépendance, qui est l'armée, le peuple et la résistance. C'est grâce à cette formule que le Liban a récupéré son indépendance, de même qu'il a mis un terme à une crise de plus de deux ans. » Dans cet esprit, le cheikh Yazbeck a « souhaité qu'on facilite la formation d'un cabinet national fédérateur, qui ne soit pas vindicatif ou exclusiviste ». Et d'ajouter : « C'est par l'entente, le dialogue, l'unité et la complémentarité que se construisent les États. Nous avons une chance à ne pas rater et nous demandons à toutes les parties de faire en sorte que le nouveau mandat initie la politique de la main tendue de tous à tous. »
Le cheikh Yazbeck a stigmatisé enfin les propos de l'émissaire de l'Onu en Syrie, Staffan de Mistura, qui évoquait la veille la perspective d'une solution russo-américaine en Syrie. Cette déclaration ferait écho, selon le responsable chiite, à « l'approche d'une victoire (ndlr : en faveur du Hezbollah) à Alep que Washington veut prévenir en suspendant la guerre pour repositionner les terroristes et les groupes armés ».