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À La Une - France

Fillon-Juppé : deux visions de la famille au coeur du duel à droite

Les catholiques pratiquants représentent 15% de l'électorat de la primaire.

L'un, François Fillon, entend supprimer le droit d'adoption pour les homosexuels. L'autre, Alain Juppé, prône une conception plus moderne de la famille: deux visions de société sont au coeur du duel à la primaire de la droite française. Photos AFP

L'un, François Fillon, entend supprimer le droit d'adoption pour les homosexuels. L'autre, Alain Juppé, prône une conception plus moderne de la famille: deux visions de société sont au coeur du duel à la primaire de la droite française.

A cinq jours du second tour dimanche, pour lequel M. Fillon est le grand favori, les questions liées au couple, à l'avortement et, fait rare dans la politique française, au pape, ont nourri les premières passes d'arme entre les deux anciens Premiers ministres. M. Juppé, 71 ans, divorcé et remarié, a fustigé "la vision extrêmement traditionaliste, pour ne pas dire un petit peu rétrograde sur le rôle des femmes, sur la famille, sur le mariage" de son adversaire, 62 ans.

M. Fillon, marié et père de cinq enfants, a combattu la loi sur le mariage homosexuel adoptée en 2013 par le gouvernement socialiste. Pour la primaire, il a reçu le soutien de "la Manif pour tous", association d'opposants au mariage gay qui a mobilisé dans la rue des dizaines de milliers de Français, dont de nombreuses familles catholiques. M. Juppé a indiqué qu'il ne reviendrait pas sur cette loi. Son rival veut la réécrire pour supprimer l'adoption pleinière pour les couples homosexuels.

 

(Lire aussi : François Fillon, l’éternel second enfin émancipé)

 

Interrogé cet été dans la presse, M. Juppé jugeait: "Il faut regarder le monde tel qu'il est (...), marcher avec son temps". Il rejoint cependant son rival sur l'interdiction de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et sur la gestation pour autrui.

Le pape a même été invoqué dans le débat. "Je dis à mes co-religionnaires catholiques que moi, je suis plus proche de la parole du Pape François que de la Manif pour tous!", a lancé Alain Juppé qui se définit comme un "catholique agnostique".
"Je ne suis pas sûr qu'il ait totalement écouté et lu le Pape François (...)" qui sur la plupart des sujets polémiques "dit la même chose que moi", a répondu son adversaire, catholique pratiquant.

Pour le politologue Jérôme Fourquet, la primaire réunit un "segment particulier" où les catholiques pratiquants représentent 15% de l'électorat, alors que la France en compte 10%. "Ces électeurs sont nettement moins abstentionnistes que la moyenne, leur poids s'en trouve donc rehaussé", dit-il.

 

(Lire aussi : Le FN s’interroge sur la dangerosité de Fillon pour Marine Le Pen)

 

La famille, critère de vote
Pour l'électorat de droite, les sujets sociétaux sont déterminants. "Je vote Fillon pour ses positions sur la famille, l'homosexualité", résume Camille Roullier, Parisienne de 38 ans, qui n'a pas regardé le reste de son programme. "Avec Juppé, il y a quand même plus de mollesse", estime cette mère de famille rencontrée devant l'établissement catholique Stanislas, dans un quartier bourgeois de la capitale.

"Il y a deux visions qui s'affrontent : l'une très traditionaliste, l'autre plus +smooth+", souligne un enseignant de ce lycée, 59 ans. "Moi je suis pour vivre et laisser vivre. L'autre vision, c'est du dogmatisme", estime ce pro-Juppé, qui se présente par son prénom, Amedeo.

François Fillon est "incontestablement" plus "réac" qu'Alain Juppé, a jugé mardi la ministre des Familles et des Droits des femmes, Laurence Rossignol. "Sa conception de la famille n'est pas fondée sur une famille moderne avec des femmes qui travaillent. Sa politique familiale est bien davantage tournée vers les allocations que vers les modes de garde" permettant aux deux parents d'avoir une activité, selon elle.

Pour Mathilde, 31 ans, qui travaille au lycée Stanislas, le critère de vote à la primaire dépendait uniquement de la position de chacun sur le mariage gay et la "bioéthique". "Fillon, c'est celui qui correspond le plus à mes idées mais ce n'est pas parce que je suis contre une loi que je suis traditionaliste ou extrémiste", dit cette jeune femme croyante. "Je suis mère de famille, le mariage homosexuel, ça m'atteint énormément".

M. Juppé a aussi exhorté mardi son rival à "clarifier" ses positions sur l'avortement. Son rival avait déclaré en juin que "philosophiquement et compte tenu de (sa) foi personnelle", il ne pouvait pas "approuver l'avortement". En octobre, il a dit différencier ses "convictions et l'intérêt général". "Est-ce qu'une seule fois j'ai pris une position contraire à l'avortement ?, a-t-il dit mardi. On me peint sous les traits d'un réactionnaire moyenâgeux. Tout ça est ultra-grotesque".

 

 

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commentaires (3)

Il est temps que la français élisent une personne qui n'utilise pas la démagogie pour gouverner mais la logique le bon sens et l'humanisme. La France, malgré qu'elle devenue moins qu'une puissance moyenne et dernière de classe de l'union européenne, elle garde un bon potentiel pour influencer dans le bon sens. Mr Fillion parait le plus adéquat pour la présidence..

DAMMOUS Hanna

14 h 54, le 23 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • Il est temps que la français élisent une personne qui n'utilise pas la démagogie pour gouverner mais la logique le bon sens et l'humanisme. La France, malgré qu'elle devenue moins qu'une puissance moyenne et dernière de classe de l'union européenne, elle garde un bon potentiel pour influencer dans le bon sens. Mr Fillion parait le plus adéquat pour la présidence..

    DAMMOUS Hanna

    14 h 54, le 23 novembre 2016

  • Tout ça c'est pour noyer le poisson. Le vrai defi est si les français vont enfin élire un français qui va parler au nom des français et pour le compte de la France ou un corrompu de 70 ans qui ne sera là que pour assurer la continuité du système au service de qui on sait. Hyllarie a été démasquée, juppe le sera t-il ? NOUS LE SOUHAITONS AU NOM DE LA LIBERTÉ DES PEUPLES À S'AUTOADMINISTRER.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 19, le 23 novembre 2016

  • Quelques remarques: - Les manifestations de la "Manif pour tous" n'ont pas mobilisé "des dizaines de milliers de Français", mais des centaines de milliers. - "Supprimer l'adoption plénière pour les couples homosexuels", entre dans la logique:"le bien des enfants passe avant pe plaisir des adultes". Une étude sérieuse (la seule, à ce jour, à ma connaissance", montre (ce que le simple bon sens permettait de prévoir)que les enfants élevés par un couple homosexuel ont beaucoup plus de difficult◙s à construire leur identité. Ce qui se traduit, l'âge adulte à une difficulté à trouver sa plae dans la société. 69% des enfants issus de familles "homoparentales" lesbiennes dépendent des prestations sociales, pour 17% de ceux issus de couples mariés. - Le mot "réac" ne devrait pas être pris comme une injure. Réagir est un droit (celui de légitime défense), et parfois un devoir, lorsque des valeurs fondamentales de la société, comme celles de la famille sont attaquées.

    Yves Prevost

    07 h 25, le 23 novembre 2016

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