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Liban - Gouvernement

Échanges à fleurets mouchetés entre Hariri et Berry

« Celui qui bloque la formation du gouvernement est connu », affirme le Premier ministre désigné. « C'est celui qui viole la Constitution, les usages et les règles », riposte le président de la Chambre.

Photo souvenir pour Saad Hariri et Michel Aoun devant « le drapeau du peuple ».

Si le moindre doute persistait au sujet des difficultés sur lesquelles bute la naissance du gouvernement, il a été balayé par l'échange aigre-doux hier entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le président de la Chambre, Nabih Berry.
M. Hariri s'est rendu dans la matinée au palais de Baabda pour les consultations d'usage avec le président de la République, Michel Aoun, autour de l'évolution des pourparlers concernant la composition de son équipe. Répondant aux questions de la presse après une photo souvenir prise aux côtés de M. Aoun devant le « drapeau du peuple » dans le hall du palais présidentiel, M. Hariri a fait état d'une convergence de vues avec le chef de l'État « sur tous les sujets ». « Certaines entraves persistent mais nous espérons pouvoir les aplanir », a-t-il affirmé.
Prié de dire si la naissance du gouvernement est pour bientôt, Saad Hariri a répondu laconiquement: « Celui qui bloque est connu. C'est à lui qu'il faut poser la question », dans une allusion évidente au président de la Chambre, Nabih Berry, farouchement attaché aux portefeuilles des Finances et des Travaux publics, et opposé à la nomination d'un ministre chiite proche de Michel Aoun.
Nabih Berry n'a pas tardé à réagir. « Ce n'est pas une réponse que j'apporte au Premier ministre Saad Hariri, mais plutôt une clarification », a-t-il souligné d'emblée dans une déclaration, avant de préciser : « Ceux qui bloquent (la formation du nouveau gouvernement) sont ceux qui violent la Constitution, les coutumes et les principes régissant la formation d'un gouvernement, et non pas ceux qui mettent en garde contre cela. » Il a dans le même temps émis des craintes quant à un maintien de la loi électorale actuelle : « L'objectif à terme serait de maintenir la loi de 1960 », sans expliquer le rapport entre une éventuelle conservation de ce texte, dans la perspective des législatives de mai, et les efforts pour mettre en place un nouveau gouvernement. Ses propos révèlent cependant que le bras de fer entre les trois pôles du pouvoir va au-delà du dossier gouvernemental.

Samy Gemayel à Baabda
Celui-ci a été également au menu de la conversation entre le président Aoun et le leader des Kataëb, Samy Gemayel, qui a remis au chef de l'État une invitation à participer à la messe qui sera célébrée demain à la basilique Notre-Dame de Harissa pour le dixième anniversaire de l'assassinat de son frère, le ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel. Le chef des Kataëb a fait part de son soutien au régime, plus tard dans une déclaration à la presse, exprimant l'espoir d'un démarrage en force « qui permettra d'ouvrir une nouvelle page avec tous et de donner une chance à toutes les parties pour une action commune ».
Le président de la République a reçu ensuite successivement des délégations du Conseil d'État et des douanes, conduites respectivement par le juge Chucri Sader et le général Nizar Khalil, avant de recevoir la présidente du Children's Cancer Center of Lebanon, Nora Joumblatt, accompagnée d'une délégation du conseil d'administration. Mme Joumblatt a invité le général Aoun et son épouse au dîner de gala qui sera organisé au profit du CCC le 3 décembre prochain au Biel. Elle lui a exposé les activités et le fonctionnement du centre.

Si le moindre doute persistait au sujet des difficultés sur lesquelles bute la naissance du gouvernement, il a été balayé par l'échange aigre-doux hier entre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le président de la Chambre, Nabih Berry.M. Hariri s'est rendu dans la matinée au palais de Baabda pour les consultations d'usage avec le président de la République, Michel Aoun, autour...

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