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Économie - Liban - Conférence

Lancement d’une cartographie de l’entrepreneuriat social au Liban

Une initiative de l'Unesco et de plusieurs ONG pour encourager le secteur privé à s'investir davantage dans le social.

Marianne Bitar Karam, directrice de DOT Liban, hier à Berytech. Photo Michel Sayegh

La branche libanaise de l'ONG canadienne Digital Opportunity Trust (DOT) a lancé hier, dans les locaux de l'incubateur Berytech, une cartographie de l'entrepreneuriat social au Liban. L'initiative est financée par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à hauteur de 4 400 dollars, et appuyée par d'autres ONG et associations (MakeSense, Tahaki, Lebanese league for women in business et Berytech). Le but de cette cartographie est de répertorier et soutenir les entreprises qui s'engagent à trouver des solutions à des problématiques d'ordre social là où les structures d'aide traditionnelle – gouvernementales ou humanitaires – ont échoué, explique celle qui a présenté les résultats du projet, la consultante Hania Chahal.
Deux cartes sont hébergées sur le site Internet spécialisé dans la cartographie à vocation civique et sociale, Tahaki. L'une détaille les 56 entreprises sociales recensées au Liban à ce jour, et l'autre 185 institutions qui fournissent du soutien – financier ou non – à ce type d'entreprise. « Dans dix jours, le site sera ouvert au public et ceux qui le souhaitent peuvent s'enregistrer dans la base de données, après un processus de validation que nous prendrons en charge », indique Marianne Bitar Karam, directrice de DOT Liban. Les entreprises retenues par DOT doivent répondre à plusieurs critères précis, selon Hania Chahal, comme le fait d'embaucher ou de favoriser l'autonomisation des personnes vulnérables ou de proposer des solutions innovatrices et durables pour la communauté (notamment en matière de protection de l'environnement ou de traitement des déchets, etc.). Enfin, même si elles adoptent une stratégie de responsabilité sociale des entreprises (RSE), les entreprises à vocation purement commerciale ne sont pas retenues. Cité par plusieurs intervenants, l'exemple le plus représentatif de l'entreprise sociale à succès au Liban est Cedar Environmental, spécialisée dans le recyclage et le compostage.

Secteur « embryonnaire »
« L'idée de l'entrepreneuriat social n'est pas nouvelle, mais il est important de mettre en avant les entreprises qui sont spécialisées dans ce domaine afin qu'elles puissent recevoir des offres de services adaptés à leurs besoins », observe Alain Daou, professeur à l'Université américaine de Beyrouth, venu assister au lancement des cartes. Selon lui, ces initiatives génèrent plus de dépenses à leurs débuts que les entreprises commerciales, car les entrepreneurs doivent notamment investir davantage dans la formation de leurs employés. « On assiste aujourd'hui au Liban et au Moyen-Orient au marketing du concept, une étape nécessaire afin de renforcer sa visibilité », s'enthousiasme pour sa part Thomas Vailleux, qui prépare un documentaire à ce sujet.
Selon Hania Chahal, le secteur est encore embryonnaire au Liban car peu visible du fait de l'inexistence du statut légal « d'entreprise sociale ». De fait, les entreprises doivent soit s'enregistrer en tant qu'entreprise à but commercial, soit s'enregistrer en tant qu'ONG. Près d'une vingtaine des entreprises sociales recensées sur les cartes n'ont toujours pas défini leur statut, souligne Hania Chahal, tandis que la majorité d'entre elles a choisi d'opter pour celui d'ONG. La plupart des entreprises se concentrent sur les problématiques liées aux jeunes, aux femmes ou aux réfugiés. « En général, elles se mettent en place après avoir remporté un prix récompensant leur concept », note la consultante.
Cette catégorie d'initiative s'est multipliée au Liban ces dernières années, avec par exemple l'organisation de la Global Social Venture Competition par Berytech et l'Université Saint-Joseph depuis 2011. « Il existe cependant peu de structures de soutien pour l'entrepreneuriat social en dehors de la région de Beyrouth, ainsi qu'à l'extérieur des zones urbaines », poursuit Hania Chahal. Selon elle, ces résultats mettent en lumière les problématiques actuelles et fournissent plusieurs pistes de réflexion, comme la nécessité d'encourager l'installation de structures de soutien dans les régions marginalisées, ou encore le fait qu'elles aient besoin d'être davantage spécialisées.

La branche libanaise de l'ONG canadienne Digital Opportunity Trust (DOT) a lancé hier, dans les locaux de l'incubateur Berytech, une cartographie de l'entrepreneuriat social au Liban. L'initiative est financée par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à hauteur de 4 400 dollars, et appuyée par d'autres ONG et associations (MakeSense, Tahaki,...

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