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Liban - Plage de Ramlet el-Baïda

Les opposants au complexe balnéaire privé forcent l’arrêt des travaux pour quelques heures

La municipalité assure qu'elle protégera l'accès à la plage publique.

Rassemblés sur la corniche, les manifestants appellent à la protection des plages publiques.

« Écoutez-nous bien, Achour! » hurlent les activistes qui militent pour la protection de la plage de Ramlet el-Baïda, dont ils défendent le statut public, face au chantier du complexe balnéaire de l'entreprise Eden Rock. En chœur, ils reprennent, enragés : « Ramlet el-Baïda n'est pas à vendre ».

La manifestation organisée hier soir par le collectif « Nous réclamons des comptes » pour protester une fois de plus contre le projet de complexe balnéaire entrepris par le promoteur Mohammad Achour a donné lieu à des disputes verbales et quelques rares actes violents entre des activistes et des ouvriers du chantier.
Avec les flambeaux qu'ils tiennent en main et les pancartes sur lesquelles on peut lire « Beyrouth sans littoral », les manifestants tournent leurs visages et leurs haut-parleurs vers les ouvriers, leur demandant d'arrêter immédiatement leurs activités sur le site.

« Vous êtes des nôtres. Nous sommes là pour nous, pour vous et pour vos enfants qui vous demanderont des comptes un jour », lance Hassan Qoteiche à un ouvrier. La querelle est déclenchée, et M. Qoteiche finira par recevoir à l'épaule une pierre lancée par un travailleur. Il est légèrement blessé.
La détermination des activistes n'est cependant pas affectée. Au contraire, ils s'étaient fixé un objectif pour leur manifestation : ne pas quitter les lieux avant d'être sûrs que les travaux se sont arrêtés, qu'aucune machine ne fonctionne plus et qu'aucun moteur ne vrombit.

Les promesses faites à contrecœur par les travailleurs n'étant pas suffisantes, les hommes et quelques jeunes femmes se précipitent pour démonter les tuyaux liés aux pompes qui déversent les eaux. Des cris de joie s'élèvent lorsqu'un tuyau est démonté. Puis retentissent des cris assourdissants lorsque les activistes arrivent à démonter la plupart des tuyaux, dont le tuyau principal.


(Lire aussi : Ramlet el-Baïda en proie aux promoteurs, la société civile se débat)

 

Non à la privatisation des biens publics
Pour la militante Nehmat Badreddine, cette manifestation est symbolique. « Nous savons que dès que nous tournerons le dos, les travaux reprendront, mais nous sommes là pour exprimer notre refus catégorique de tout empiétement sur les biens publics », précise-t-elle.
Et de poursuivre : « Cette manifestation n'est pas la première et ne sera certainement pas la dernière. Nous avons eu recours à la justice, et l'instance judiciaire est en cours. Tant que ce projet est illégal, et quoi que dise la municipalité de Beyrouth, le complexe balnéaire ne verra pas le jour puisque la loi libanaise interdit toute privatisation des biens publics. »

 

(Lire aussi : Les travaux se poursuivent... et le sable disparu est irremplaçable !)

 

Le groupe « Nous réclamons des comptes » compte publier aujourd'hui un communiqué dans lequel il reviendra de manière exhaustive sur le statut juridique des biens publics, notamment de Ramlet el-Baïda, en réponse au communiqué publié hier par la municipalité de Beyrouth. Celle-ci revient sur la question en affirmant que le site sur lequel la construction du projet Eden Rock est entreprise est un « terrain privé » et en assurant qu'elle veillera à « la protection d'un accès à la plage publique ainsi qu'aux autres biens publics ».

« Si la municipalité veille réellement à la protection des autres propriétés publiques, comment justifie-t-elle le blocage de la rue qui accède au chantier ? Comment le terrain privé sur lequel le projet devrait être construit a-t-il été transformé en un terrain rectangulaire alors qu'à l'origine il était triangulaire ? Comment l'accès à la plage publique devient-il un don de la municipalité alors qu'il s'agit d'un droit du citoyen libanais ? » rétorque Raja Noujaim, responsable de l'Association de protection du patrimoine libanais.

 

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« Écoutez-nous bien, Achour! » hurlent les activistes qui militent pour la protection de la plage de Ramlet el-Baïda, dont ils défendent le statut public, face au chantier du complexe balnéaire de l'entreprise Eden Rock. En chœur, ils reprennent, enragés : « Ramlet el-Baïda n'est pas à vendre ».
La manifestation organisée hier soir par le collectif « Nous réclamons des...

commentaires (2)

Continuez à vous rassembler, à lutter pour cette super cause et tant d'autres car l'union fait la force ! BRAVO aux manifestants, aux opposants et aux organisateurs de la protection de nos biens. L'Etat nous vole, il est tant qu'on l'arrête !

T Myriam

11 h 35, le 17 novembre 2016

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Commentaires (2)

  • Continuez à vous rassembler, à lutter pour cette super cause et tant d'autres car l'union fait la force ! BRAVO aux manifestants, aux opposants et aux organisateurs de la protection de nos biens. L'Etat nous vole, il est tant qu'on l'arrête !

    T Myriam

    11 h 35, le 17 novembre 2016

  • Ils sont très malins quant au choix du timing. Tout le monde déserte les plages en novembre. Ils pensaient passer inaperçus ?! quelle catastrophe pour la côte....

    lila

    12 h 48, le 16 novembre 2016

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