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Liban - Décryptage

Un gouvernement avant le 22 novembre

Même si les négociateurs restent discrets sur les détails de la formation du nouveau gouvernement, les responsables se déclarent optimistes. Apparemment, les principales tractations sont effectuées par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et le chef du cabinet du Premier ministre, Nader Hariri. Chacun des deux hommes en réfère directement au chef de l'État et au président du Conseil, ainsi qu'au conseiller du président de la Chambre, le ministre des Finances Ali Hassan Khalil, et au Hezbollah en la personne du conseiller politique du secrétaire général, Hussein Khalil. Les discussions sont pratiquement ininterrompues et selon les milieux qui suivent ce dossier, il n'y aurait pas d'obstacles majeurs, même si certaines exigences entravent la naissance rapide du gouvernement et exigent des discussions plus poussées. Ce qui est désormais certain, c'est que le gouvernement sera formé de 30 ministres, 24 avec des portefeuilles et six ministres d'État.

Jusqu'à présent, il semble clair que la part du CPL au sein du gouvernement sera la suivante : les ministres actuels Gebran Bassil et Élias Bou Saab ainsi que le coordinateur du parti, Pierre Raffoul. M. Bassil resterait probablement aux Affaires étrangères ou alors un ministère d'État chargé de la Coordination entre la présidence et le gouvernement pourrait être créé et lui être confié. Dans ce cas, Élias Bou Saab prendrait en charge la diplomatie. Rien n'est encore tranché à ce sujet.

 

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Concernant la part du chef de l'État, elle serait de trois ministres, Issam Farès qui prendrait en charge le ministère de la Défense et la vice-présidence du Conseil, ainsi que Fayçal Karamé. Le nom de la troisième personnalité n'a pas encore été révélé, ainsi que les portefeuilles qui seront attribués. L'ancien vice-président du Conseil Issam Farès, qui est spécialement revenu au Liban après plusieurs années d'absence pour féliciter le président Aoun à la suite de son élection, aurait donné hier son accord pour prendre en main la Défense. Le nom du général Chamel Roukoz qui avait été avancé pour ce maroquin a donc été finalement écarté, sachant que ce dernier souhaite se présenter aux élections législatives prévues en mai.

Les Forces libanaises devraient avoir trois ministres, l'un d'eux étant le ministre du Tourisme, Michel Pharaon. On parle aussi de Melhem Riachi à la Culture et de Ghassan Hasbani à l'Énergie. À ce sujet, il faut préciser que les Forces libanaises avaient commencé par réclamer un portefeuille régalien. Elles se sont ensuite rétractées, après avoir essuyé une forte opposition, non pas tant à cause de l'existence de vetos mais plutôt parce que le partage des portefeuilles régaliens est difficile à remettre en cause dans le contexte actuel : deux au chef de l'État, la Défense et les Affaires étrangères, un au courant du Futur, l'Intérieur, et un au mouvement Amal, les Finances.

 

(Lire aussi : S. Gemayel : Meerab bloque le cabinet pour nous en écarter)

 

Les Kataëb auraient un ministre ainsi que le courant des Marada (on parle ici de Bassam Yammine). Les tractations sont quelque peu ardues, car chaque partie demande un portefeuille « important », surtout à la veille des législatives.

Du côté du Futur, il semble acquis que le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk restera à son poste, alors que l'ancien député Ghattas Khoury et le député Samir Jisr devraient faire partie de la nouvelle équipe, ainsi que Mohammad Choucair, président de la Chambre d'industrie et de commerce de Beyrouth. D'autres sources parlent d'Ahmad Hariri mais il n'y a pas de confirmation claire. Ce qui semble sûr, c'est que ni Ahmad Fatfat, ni Fouad Siniora, ni Mohammad Kabbani ne seront au gouvernement. Le Premier ministre voudrait aussi désigner un ministre chiite. Ce qui signifierait que le tandem Amal-Hezbollah devrait de son côté disposer d'un ministre sunnite.

Les deux grandes formations chiites devraient donc choisir 4 chiites sur six, deux au Hezbollah, deux à Amal, le dernier chiite devant aller au PSNS. Les noms n'ont pas encore été divulgués mais on parle du maintien de Mohammad Fneich, alors que le second nom du Hezbollah pourrait changer. Concernant Amal, aucun nom n'a été confirmé et il se pourrait même que le ministre des Finances ne soit pas Ali Hassan Khalil, même s'il sera désigné par le président de la Chambre, Nabih Berry. Le sunnite désigné par Amal et le Hezbollah pourrait bien être l'ancien ministre Abdel Rahim Mrad.

Chez les druzes, il n'y a plus de suspense : Walid Joumblatt a choisi donc Marwan Hamadé et Ayman Choucair alors que Talal Arslane pourrait désigner Marwan Kheireddine. Il reste encore à identifier les deux ministres arméniens (un proche du courant du Futur et un autre choisi par le Tachnag), le quatrième grec-orthodoxe et deux maronites. Mais l'équipe commence à prendre forme, même si les tiraillements se poursuivent sur la distribution des portefeuilles.

Le suspense ne devrait pas trop se prolonger car les sources proches de Baabda et du Sérail continuent à se déclarer optimistes sur la formation du gouvernement avant la fête de l'Indépendance le 22 novembre.

 

 

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commentaires (4)

Une honte! Tout cela donne l'impression que les politiciens sont entrain de se partager un fromage. La part du President, la part de Istez Nabeuh, la part des FL etc etc. Vraiment une democratie a envier......

IMB a SPO

20 h 25, le 11 novembre 2016

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Commentaires (4)

  • Une honte! Tout cela donne l'impression que les politiciens sont entrain de se partager un fromage. La part du President, la part de Istez Nabeuh, la part des FL etc etc. Vraiment une democratie a envier......

    IMB a SPO

    20 h 25, le 11 novembre 2016

  • C'est incroyable ce qui se passe chez nous...nous pouvons vraiment être fiers ! Dans d'autres pays ceux qui ont échoué dans leur mission démissionnent ou sont renvoyés. Au Liban, on reprend toujours les mêmes incapables, uniquement pour contenter celui-ci, ou ceux-là, qui eux, n'en ont rien à faire du salut de leur patrie. On accepte même un vieillard de 79 ans pour assurer notre "Défense" ??? Ils ont aussi sans aucune hésitation vendu notre patrie à une puissance étrangère décriée et obscurantiste... Et dans 11 jours nous fêterons l'indépendance du Liban ??? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 38, le 11 novembre 2016

  • Un probable ministère composé notamment d'Issam Farès,79 ans, à la Défense; un ministre au PSNS, parti qui a fait deux coups d'Etat; deux portefeuilles à Gébran Bassil, l'éminence grise du chef de l'Etat et j'en passe... Cela me rappelle la fin triste du mandat de Béchara el-Khoury le 18/9/1952 suite à une grève contre la corruption généralisée imposée par son éminence grise, son frère Salim el-Khoury surnommé le "Sultan Salim". Je cite cela pour l'exemple.

    Un Libanais

    14 h 27, le 11 novembre 2016

  • Ce qui semblait être insurmontable hier se réalise sous nos yeux. Le gouvernement , comme pressenti par Scarlett semble assez fair, les ministères régaliens aux forces qui comptent, celles qui ont mouillé la chemise comme on dit , et les autres ne sont pas oubliées non plus . Le tourisme pour moi c'est régalien, le Liban devrait renouer avec sa situation sexy qui fait sa spécificité. Les choses sérieuses seront prises en main par les forces qui ont pris des risques et pour lesquelles elles seront gratifiées , tout ce qui reste au Liban c'est de s'offrir une bonne fête d'indépendance sous la bienveillance du Phare Aoun, membre de la résistance à qui on sait tous.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 23, le 11 novembre 2016

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