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Économie - Finance

Face à l’onde de choc Trump, la débâcle des marchés n’a pas eu lieu

Le plongeon attendu des Bourses en cas de victoire du milliardaire républicain à la présidentielle a finalement cédé la place à un rebond spectaculaire, Wall Street flirtant même avec des records.

Les images de l’élection du président américain Donald Trump diffusées dans la salle de marché ETX Capital, hier, à Londres. Daniel Leal-Olivas/AFP

Faisant fi des craintes initiales suscitées par l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis (lire en pages 10 à 13), les marchés financiers ont repris le dessus hier, dans la foulée de Wall Street, dont l'indice vedette s'est offert le luxe de flirter avec des records.
Pour la finance mondiale, l'histoire a bégayé hier. Comme en juin, où les investisseurs s'étaient couchés confiants avant le référendum britannique et s'étaient réveillés avec un Brexit, ils ont rêvé durant la nuit d'Hillary Clinton présidente, perçue comme un gage de continuité, pour découvrir hier matin que ce sera Donald Trump. Cependant, si les places financières ont connu une phase d'ajustement, avec de nettes baisses, notamment à l'ouverture des Bourses européennes, non seulement elles n'ont pas cédé à la panique mais elles ont réussi à remonter la pente au fil de la journée, changeant même de cap grâce aux marchés américains.
Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 256,95 points à 18 589,69 points, à une cinquantaine de points de son record de clôture, et le Nasdaq, à dominante technologique, 57,58 points à 5 251,07 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 23,70 points, soit 1,11 %, à 2 163,26 points. Le dollar est lui aussi parvenu à inverser la tendance, remontant face à l'euro. Vers 23h15 (à Beyrouth), l'euro s'échangeait à 1,0915 dollar, contre 1,1020 dollar mardi vers minuit.
La Bourse de Paris a basculé dans le vert juste au moment où Wall Street ouvrait, terminant même sur une progression confortable de 1,49 %. Le jour de l'annonce du vote en faveur du Brexit, la cote parisienne avait perdu plus de 8 % à la clôture. Francfort a de son côté finalement gagné 1,56 % contre un recul de 2,87 % à l'ouverture, tandis que Londres a pris 1,00 %. La Bourse de Moscou n'a pas non plus caché son plaisir : l'indice RTS, libellé en dollars, a fini en hausse de 1,82 % et le Micex, en roubles, de 2,22 %.
Les marchés asiatiques ont, eux, davantage souffert. À Tokyo, l'indice vedette Nikkei, pourtant confiant en début de matinée, a chuté de 5,36 %. Sydney a fini en recul de près de 2 % et Hong Kong de 2,20 %.

« On est fixés »
« Pendant la nuit, les marchés ont plus fortement accusé le coup, mais, une fois la stupeur passée, le fait qu'Hillary Clinton ne conteste pas la victoire et que le premier discours de Donald Trump soit perçu comme davantage fédérateur que diviseur a aidé les investisseurs à ne pas basculer dans la panique comme après le vote en faveur du Brexit », explique à l'AFP Alain Zeitouni, directeur des gestions pour Russell Investments France, basé à Londres. « On est désormais fixés... Même si beaucoup d'investisseurs ne sont pas satisfaits du vainqueur », a résumé Sam Stovall de S&P Global Market Intelligence. « C'est une bonne occasion de passer à l'achat. Beaucoup de gens avaient recommandé de profiter de la baisse », a-t-il ajouté.
Le mouvement de repli vers le refuge traditionnel des marchés obligataires, observé à l'ouverture du marché européen, s'est également tassé, les taux se retendant même en fin de séance en Europe.
Les cours du pétrole ont eux aussi terminé en légère hausse. Le contrat janvier sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 29 cents, soit 0,64 %, à 45,27 dollars le baril, après avoir cédé jusqu'à 4 % en début de séance. Au moment de la clôture du Nymex, le Brent prenait 28 cents (+0,63 %) à 46,33 dollars. À court terme, « le brut va rester à la merci de l'humeur de l'ensemble des marchés », a estimé Matt Smith de ClipperData.

Le jour d'après
« Maintenant, le marché va surveiller avec beaucoup d'attention la manière dont il va mettre en place sa politique », relève auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France. Il y aura donc certainement une « phase d'attente et d'observation qui va suivre sur le programme et les réactions mondiales ».
« C'est une étrange journée, politiquement et financièrement. Nous avons enduré des chocs politiques massifs, mais les marchés se demandent si le président Trump sera autant une menace pour l'économie américaine quand il sera en poste que pendant sa campagne », observe aussi Kathleen Brooks, directrice de la recherche de City Index. Et si le programme annoncé par Donald Trump pendant la campagne (lire en page 9) se concrétise, « les changements économiques risquent d'être radicaux », estime Alain Zeitouni.
Au final, si un terme domine chez les analystes, c'est « l'incertitude » représentée par la présidence Trump, d'autant qu'il est difficile de déterminer à quel point il pourra bénéficier du soutien de son propre Parti républicain, sorti vainqueur des élections législatives mardi, mais méfiant sur bien des points du programme du futur chef d'État.
« L'OLJ », avec agences

Faisant fi des craintes initiales suscitées par l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis (lire en pages 10 à 13), les marchés financiers ont repris le dessus hier, dans la foulée de Wall Street, dont l'indice vedette s'est offert le luxe de flirter avec des records.Pour la finance mondiale, l'histoire a bégayé hier. Comme en juin, où les investisseurs s'étaient...

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