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Liban - discours

Aoun : Personne ne sera plus au-dessus de la Constitution

Le président promet de renforcer l'union nationale et d'éradiquer la corruption.

Michel Aoun devant ses partisans, au palais de Baabda, hier. Photo Ibrahim Tawil

À l'occasion de la journée populaire organisée hier par la présidence de la République au palais de Baabda, le président Michel Aoun a prononcé un discours devant la foule venue le féliciter pour son élection à la magistrature suprême lundi dernier.
« Chers frères et bien-aimés, vous avez l'habitude de me voir dans un autre uniforme, mais sachez que la parole et la pensée sont demeurées les mêmes. Peuple glorieux du Liban, vous avez toujours été glorieux et aujourd'hui vous l'êtes bien plus encore. Sur cette même place nous nous sommes retrouvés dans des circonstances extrêmement difficiles. Mais nous étions fiers, nous avions cette fougue, mais nous avons aussi éprouvé cette grande douleur lorsque nos martyrs sont tombés et nous continuons à nous souvenir. De nombreuses personnes ont disparu et aujourd'hui nous ignorons toujours le sort de nombre d'entre elles, qu'elles soient militaires ou civiles, c'est pourquoi il n'est pas permis de ne pas se rappeler d'elles lors des grandes occasions nationales (...). Nous nous rappellerons toujours de nos martyrs, mais la vie va continuer et nous bâtirons l'avenir », a déclaré le président.
Et de poursuivre : « C'est sur cette place que je vous ai connus deux années durant et malgré tout, dans les pires moments, vous ne l'avez jamais abandonnée. Hélas, le jeu des nations a été plus fort et il a eu raison de nous. Il a aussi permis aux troupes étrangères d'envahir notre pays. » M. Aoun a également rappelé que lorsqu'il a pris les rênes du pouvoir, « le Liban était partagé en 20 portions, le Liban syrien, le Liban des Forces libanaises, le Liban du Parti socialiste progressiste, le Liban du mouvement Amal et le Liban palestinien. Il y avait plusieurs Liban, mais nous n'avons jamais voulu combattre les Libanais, et notre objectif n'a jamais été le pouvoir. Nous voulions donner à la guerre son véritable sens, en luttant pour la liberté, la souveraineté et l'indépendance du Liban ». Et d'expliquer que c'est cette idée-force qui l'a conduit à ne pas « forcer les lignes de démarcation ». « Parce que sur notre terre, il n'y avait que des Libanais, tant à Souk el-Gharb qu'à Beyrouth (...). Nous n'avons jamais perquisitionné de maison ni de terrain car nous étions conscients que le conflit ne pourrait s'achever que par le biais du dialogue (...). » « Le pays est resté désuni en dépit de notre guerre pour la souveraineté, la liberté et l'indépendance. L'étranger a tiré profit de la situation pour poursuivre sa guerre contre nous. »
Michel Aoun a précisé : « Je ne me souviens que de l'aviation et de la manière dont les avions de chasse se protégeaient les uns les autres. Je ne nommerai personne aujourd'hui, car je n'ai plus de raison de nommer qui que ce soit. »
Pour lui, sa sortie du palais de Baabda « n'était pas humiliante » car il a perdu « une bataille » mais il n'a pas été « anéanti ». « Nous sommes restés debout, la tête haute. Nous avons voyagé, nous nous sommes éloignés de ce lieu, mais nous avons continué à travailler pour le Liban, nous nous sommes battus, et c'est là que l'étape du combat armé s'est terminée au profit d'une lutte pacifique avec les étudiants et les Libanais auxquels j'ai toujours demandé de protester pacifiquement. C'est ainsi qu'en 15 ans de militantisme, aucun d'eux n'a jamais brisé une vitre (...). » Michel Aoun a ensuite martelé : « Nombreux sont ceux qui ont cru qu'ils pouvaient nous brimer (...) », rappelant que la fierté est le propre du peuple libanais et que personne ne peut « venir à bout de ce qui constitue désormais un héritage », à savoir « l'union nationale ».
Le président de la République a ajouté que le pays se trouve « à l'orée d'un grand projet ». « Notre but n'est pas d'accéder à la présidence mais bien de nous atteler à l'édification d'un État fort fondé sur l'unité nationale. Une nation forte est celle qui s'appuie sur un État fort fondé sur la Constitution. Une Constitution que tout le monde respecte. Plus personne ne pourra malmener la Constitution à partir d'aujourd'hui. » Citant Michel Chiha, Michel Aoun a rappelé que « celui qui tente de dominer une communauté essaie d'annihiler le Liban ». « Le pays a été bâti sur le principe de l'union nationale et c'est de là que nous puiserons notre force et que nous nous engagerons pour la défense de notre territoire et notre indépendance », a martelé le président avant de promettre la mise en place de forces de l'ordre impartiales non affiliées à une quelconque partie politique afin que l'expression « dormir la porte ouverte ne soit plus seulement un dicton ». Il a également soutenu qu'il allait s'attaquer sans tarder aux problèmes sociaux auxquels sont confrontés les citoyens, en s'appuyant notamment sur les ressources naturelles dont dispose le pays et qui demeurent jusqu'à l'heure inexploitées. « Ces points-là doivent se concrétiser urgemment (...) afin que le Liban retrouve sa prospérité et son ouverture sur le monde, surtout le monde arabe », a-t-il affirmé.
À la fin de son allocution, Michel Aoun a rappelé qu'il se tenait à égale distance de toutes les parties régionales et que « l'indépendance et la souveraineté du pays ne doivent pas être perçues comme un signe d'animosité envers les autres pays ». Et d'ajouter que « la corruption va être éradiquée (...) et nous allons créer un environnement propre, quel que soit le prix à payer pour cela ».

À l'occasion de la journée populaire organisée hier par la présidence de la République au palais de Baabda, le président Michel Aoun a prononcé un discours devant la foule venue le féliciter pour son élection à la magistrature suprême lundi dernier.« Chers frères et bien-aimés, vous avez l'habitude de me voir dans un autre uniforme, mais sachez que la parole et la pensée sont...

commentaires (3)

Un homme d'une grande maturité politique . Son retour gagnant au pays laissera un goût amer dans la gorge de ses détracteurs malgré les revirements faciles qu'on lit ici ou là, juste pour cacher ses fausses prévisions.

FRIK-A-FRAK

16 h 14, le 07 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • Un homme d'une grande maturité politique . Son retour gagnant au pays laissera un goût amer dans la gorge de ses détracteurs malgré les revirements faciles qu'on lit ici ou là, juste pour cacher ses fausses prévisions.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 14, le 07 novembre 2016

  • JOUR APRES JOUR... DECLARATIONS APRES DISCOURS... PACTE NATIONAL, CONSTITUTION ET APPARTENANCE ARABE DU LIBAN CONFIRMES... BOUSSOLE ET VOCABULAIRES CHANGES... ON EST TOUS AVEC LE CHEF DE L,ETAT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 36, le 07 novembre 2016

  • apres l'avoir lui meme pietinee...mesdames et messieurs, le grand barnum a commence...

    George Khoury

    10 h 25, le 07 novembre 2016

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