Les « Transformers » sont parmi nous...

Organisé une fois par an, le festival Idea R&D permet aux ingénieurs de Hyundai et de Kia de « se lâcher ». Depuis cinq ans, ce festival organisé par Hyundai/Kia, le plus important constructeur automobile coréen, exige des ingénieurs qu'ils concoctent des moyens de transport aussi hallucinants qu'intéressants pour la mobilité future.
Pendant plusieurs mois, les équipes techniques travaillent sur des prototypes de leur cru, sans frontière ni limite imposées. Le fruit de leur labeur, d'abord dévoilé devant les patrons et les collègues, peut être assez délirant. Certains concepts sont si insensés qu'ils ne seront jamais sous les feux de la rampe. Mais d'autres prototypes, retenus pour leur créativité, leurs innovations technologiques et leur pertinence se retrouvent dans les salons automobiles.
Les habitués des shows de belles mécaniques sont ainsi très récemment tombés sur... les « Transformers » (en chair et en os, si l'on peut s'exprimer ainsi). Le Length and Width de Kia, un véhicule aux dimensions variables directement inspiré du film réalisé par Michael Bay – qui met en scène des voitures se transformant en robots –, se replie à la verticale ou à l'horizontale, histoire de pouvoir se faufiler dans les espaces étroits. Le Car-Meleon de Hyundai est, lui, conçu pour se transformer en trois types de véhicule : une berline, un camion et un véhicule récréatif. Mais même les grands boss de Hyundai l'avouent, il s'agit là de la création la plus affreuse du lot. Est également sortie du lot la voiture volante à multirotor, qui peut s'élever au-dessus de la mêlée.
Affreuses ou pas, toutes ces innovations ont cependant abouti au dépôt d'une soixantaine de brevets. Finiront-elles un jour sur des lignes de production ? Nul ne le sait, d'autant que de précédentes inventions du constructeur coréen n'ont toujours pas été commercialisées.

Japon et Turquie
En Asie, Hyundai/Kia n'est pas le seul à vouloir créer des voitures « modulables ». Des ingénieurs japonais ont déjà conçu un robot Transformer. Haut de 3,5 mètres, il peut marcher à 10 km/h et rouler à 60 km/h. Un prototype de ce robot, baptisé J-Deite Ride, avait été montré à Tokyo en octobre 2014. Sans Shia LaBeouf ni Megan Fox, cette créature, qui semble tout droit sortie de la science-fiction, s'apprête à déferler sur le Japon : elle devrait voir le jour en 2017 et être fabriquée par deux firmes tokyoïtes – Brave Robotics et Asratec (une filiale du géant des télécoms SoftBank, qui a de grandes ambitions dans la robotique). « Il lui faudra moins de 10 secondes pour passer du statut d'humanoïde à celui d'automobile », assurent ses concepteurs. En configuration véhicule, l'engin fera 3,8 mètres de long. Poids plume (700 kg), il pourra embarquer deux personnes et être piloté soit depuis le cockpit, soit depuis l'extérieur par télécommande sans fil.
Les Japonais ont une passion pour les robots en tout genre, qu'ont amplifiée les mangas et dessins animés avec des séries cultes comme Gundam, UFO Robot Grendizer (Goldorak) ou la série américaine Transformers, qui a donné lieu à une collection de jouets homonymes. Selon sa biographie officielle, Kenji Ishida, le créateur de J-Deite Ride, travaillerait sur un robot transformable depuis l'adolescence.
Plus proche de nous géographiquement, une entreprise turque s'est également vouée au développement de robots « Transformer ». Des ingénieurs de cette firme, Letvision, ont modifié une BMW pour qu'elle soit capable de se convertir, à l'instar des « autobots ». Dans une vidéo de présentation sur YouTube, on peut voir un homme de la compagnie jouer de la télécommande pour entamer le processus de métamorphose de l'engin, baptisé Letrons. Si Letvision affirme que le robot est capable de bouger les bras, les mains, les poignets et la tête à 120 degrés, elle concède cependant qu'il ne peut pas avancer une fois déployé ni contenir de passagers. En mode voiture en revanche, la BMW série 3 E92 peut rouler, bien que l'on ne dispose pas de ses performances. L'entreprise prévoit également de créer quatre autres modèles (Bizmut, Argon, Wolfman et Tantal), « qui seront mis en vente si le projet de l'acheteur et l'utilisation qu'il veut en faire correspondent aux critères de (son) équipe ».

(Source : rédaction)