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À La Une - Repère

Ce qui divise Chypre

Les terres spoliées, les troupes turques et la ville de Varosha au menu des discussions entre Chypriotes grecs et turcs qui se tiendront lundi en Suisse.

Le mont Kyrenia sur lequel sont peints le drapeau de la République turque de Chypre nord et celui de la Turquie, le 14 juin 2015. AFP / PATRICK BAZ

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon lance lundi en Suisse des pourparlers de paix entre Chypriotes grecs et turcs en vue de mettre fin à la division de l'île méditerranéenne. Au menu des discussions, d'épineux dossiers comme les droits de propriété ou la présence des troupes turques.

 

Les propriétés spoliées
Lors de l'invasion turque de 1974, quelque 200.000 personnes ont fui du jour au lendemain, les Chypriotes grecs vers le sud et les Chypriotes turcs vers le Nord, abandonnant derrière eux leurs biens, maisons et terrains.

Nombre de propriétés chypriotes grecques dans le Nord sont désormais occupées par des Chypriotes turcs, des colons turcs ou des étrangers. C'est ainsi qu'un couple britannique a été sommé en 2010 par la justice de son pays de démolir la maison qu'il avait construite sur un terrain acheté illégalement et de rendre ce terrain à son propriétaire légitime, un Chypriote grec.

Dans le sud, le gouvernement administre les maisons appartenant aux Chypriotes turcs, en attribuant certaines aux réfugiés chypriotes grecs. Des infrastructures comme l'aéroport de Larnaca ont été construites sur des terres appartenant à des Chypriotes turcs. Les propriétaires légitimes réclament pour certains la restitution de leur bien, pour d'autres une indemnisation.

De plus en plus de propriétaires chypriotes grecs, désespérant de retrouver un jour leurs biens ou à court de fonds, se tournent vers la commission mise en place par la Turquie pour les indemniser au cas par cas. Cette démarche irrite les autorités chypriotes grecques, pour qui cela revient à baisser les bras en bradant les biens spoliés.

 

(Lire aussi : Pourparlers interchypriotes: le leader de Chypre-Nord appelle au "réalisme")

 

Les soldats et colons turcs
La République de Chypre estime que plus de 160.000 colons venus des régions les plus pauvres de Turquie, attirés par la promesse de logements et de terres, sont actuellement installés sur l'île, devenant majoritaire au sein de la population du Nord.

Le recensement effectué par les autorités chypriotes turques en 2011 montre que sur les 286.000 habitants, 118.000 (soit 40%) - sont des ressortissants turcs. Ces chiffres ne tiennent pas compte des troupes déployées par Ankara, actuellement au nombre de 30.000 selon les autorités chypriotes turques.

 

La ville fantôme de Varosha
En 1974, lorsque les Chypriotes grecs ont fui Varosha, qui était alors le Saint-Tropez de l'île, l'armée turque a entouré de barbelés ses maisons cossues et ses hôtels, interdisant tout retour. Cette vaste station balnéaire est devenue une ville fantôme, dont le souvenir hante ses 40.000 anciens occupants.

En raison de l'embargo imposé à la République turque de Chypre nord (RTCN), entité autoproclamée que seul Ankara reconnaît, le commerce direct est impossible avec l'étranger. Les navires ne peuvent utiliser le port de Famagouste (est) et les avions l'aéroport d'Ercan qui sont sous l'administration de la RTCN.  Passagers et marchandises doivent transiter par la Turquie.
Le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci a relancé la possibilité d'une restitution de Varosha en échange d'une légalisation du port de Famagouste et de l'aéroport d'Ercan.

Les mines
L'Onu a annoncé en 2010 avoir déminé la quasi totalité de la zone tampon qu'elle administre depuis la division de l'île en 1974. Mais le manque de cartes détaillées des zones minées avant 1974 a empêché les Nations unies d'achever le déminage du reste de l'île.

 

 

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