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Liban - La situation

Le gouvernement pourrait voir le jour rapidement

Le ministère des Finances resterait aux mains de Berry.

Nabih Berry, Michel Aoun et Saad Hariri au palais de Baabda, hier. Anwar Amro/AFP

Après la déferlante orange qui a suivi l'élection de Michel Aoun, place à la déferlante bleue qui s'est manifestée hier aux quatre coins du pays pour célébrer la désignation, avec un score plus que respectable, du chef du courant du Futur, Saad Hariri, à la tête du prochain gouvernement.

Si l'effervescence qui a suivi l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République est venue entériner une « légitimité chrétienne » et « une représentativité notoire » dont se prévalait le Courant patriotique libre rejoint par les FL, la liesse populaire qui a gagné la rue sunnite devait illustrer le chemin inverse : à savoir un regain de légitimité pour le courant du Futur, pour Saad Hariri plus précisément. Les manifestations de joie qui se sont étendues au Akkar, en passant par Tripoli, où le Premier ministre désigné a connu au printemps dernier un échec cinglant aux municipales, auront sans aucun doute contribué à redorer son image de marque et sa popularité qui se trouvait sur une pente descendante.

Seul manquait à ce tableau d'euphorie générale la partition de la composante chiite, plus particulièrement dans son volet représenté par Amal. Car si le Hezbollah continue d'afficher sa « victoire » après l'élection à la tête de l'État de son candidat favori, bénissant, bon gré mal gré, la coalition surprenante qui a eu lieu entre le CPL, les FL et le courant du Futur à l'origine de cette victoire, ce n'est pas tout à fait le cas pour le mouvement Amal, qui a boudé Michel Aoun par le biais des bulletins blancs.

 

(Lire aussi : Le tandem chiite déterminé à affronter Hariri, mais sans embarrasser Aoun, l'éclairage de Philippe Abi-Akl)

 

En acceptant de désigner Saad Hariri à la tête du gouvernement, envers lequel « il s'est acquitté de sa dette », comme il a dit, son chef, Nabih Berry, a rattrapé le train en marche non sans clamer haut et fort sa place dans la locomotive, en sa qualité de copilote aux côtés des deux pilotes chrétien et sunnite.

« J'ai déjà annoncé mon soutien à M. Hariri, qu'il ait tort ou raison », a-t-il dit hier à l'issue des consultations parlementaires, laissant entrevoir la possibilité qu'il passe dans l'opposition s'il n'est pas satisfait de la composition du futur gouvernement. M. Berry a tenu d'ailleurs à faire une distinction claire entre la désignation du futur Premier ministre et « la formation du cabinet qui est une autre paire de manches », faisant clairement remarquer que la bataille pour le gouvernement n'est pas encore gagnée. S'abstenant de désigner le chef du courant du Futur, le Hezbollah a exprimé sa solidarité entière avec M. Berry, même s'il faut le rejoindre dans l'opposition.

Cette hypothèse ne serait, semble-t-il, que de pure forme, aucun gouvernement n'étant considéré comme viable sans l'aile chiite. D'autant que le nouveau président et le chef du courant du Futur n'ont cessé d'insister, tour à tour, sur le principe d'un gouvernement d'entente nationale qui « dépasserait les divergences politiques et miserait sur l'unanimité exprimée par toutes les parties à l'égard du discours d'investiture », a dit M. Hariri.
Le tandem chiite a-t-il d'ailleurs intérêt à bloquer la formation d'un gouvernement dont la durée de vie ne dépassera pas les six mois, soit jusqu'à la veille des législatives qu'il est censé organiser d'ici à juin prochain ? À ce jour, la volonté d'ouverture et de coopération exprimée par l'ensemble des protagonistes montre le contraire. L'entretien qu'a eu hier M. Berry avec le chef de l'État laisse croire que la crise devrait se résorber sans trop de difficultés, les blocages, sous toutes leurs formes, s'étant avérés improductifs, voire destructifs pour le pays.

 

(Lire aussi : Berry ferait monter les enchères à la demande du Hezbollah pour monter Hariri contre Aoun)

 

« On peut tout au plus s'attendre à des obstacles traditionnels, au niveau de la répartition des portefeuilles ministériels, mais il n'y aura plus de bataille politique », a assuré à L'OLJ le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, lors d'une réception donnée par M. Hariri à la Maison du Centre.

De sources concordantes, on apprenait également d'ailleurs que le nœud gordien du ministère des Finances, que convoitent Amal aussi bien que les FL, finira probablement par être octroyé au premier, histoire de rétablir les pouvoirs entre le trio sunnite-chiite-chrétien au sein de l'exécutif.
Sans vouloir pour autant contredire les propos du chef de sa formation qui a clairement laissé entendre que le ministère des Finances devrait revenir aux chrétiens, une source proche des FL a confié à L'OLJ que le débat est « ouvert à la discussion ». Autrement dit, les Forces libanaises pourraient se contenter d'un autre ministère régalien, sachant que le ministère des Télécoms leur aurait déjà été promis. Il sera très probablement confié à Ghassan Hasbani, un ingénieur télécoms formé aux États-Unis, assure la source.

Quant à la fameuse déclaration ministérielle, qui a souvent constitué l'un des principaux facteurs d'obstruction lors de la formation des gouvernements précédents, elle serait déjà prête, dit-on de sources concordantes. C'est le discours d'investiture de M. Aoun qui sera repris, sinon à la lettre, du moins dans l'esprit, et adopté comme déclaration, la majorité des parties en présence ayant déjà avalisé l'idée. Ce texte fera l'unanimité, estime un responsable politique qui a requis l'anonymat, et pour lequel il n'y a aucune raison pour que le Hezbollah le rejette.

C'est le député Marwan Hamadé qui a le mieux exprimé la mission du futur gouvernement hier, en affirmant, dans une déclaration à L'OLJ, que « le prochain gouvernement sera un conseil d'administration qui va s'occuper de la logistique des législatives et de l'administration intérieure du pays ». Autant de défis qui ne sauraient être remportés en dehors d'une politique d'inclusion de toutes les formations en présence, « même ceux qui n'ont pas voté pour moi », a signalé le chef du courant du Futur.

Un optimisme que partage une majorité des membres de son bloc présents hier à la Maison du Centre, qui s'est dit confiante que le gouvernement sera mis sur pied très prochainement, « peut-être même avant le 22 novembre, comme l'espèrent MM. Aoun et Hariri », indique M. Machnouk.

 

 

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commentaires (10)

Il faut juger après 100 jours attendez un peu et vous verrez !! Il n'y a pas un camps qui a vaincu l'autre comme nous laisse entendre les autres médias, mais si on veut voire la réalité des choses maintenant tout est en marche et surtout des pays qui nous avait tourner le dos sont revenue vers nous !!

Bery tus

15 h 25, le 04 novembre 2016

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Commentaires (10)

  • Il faut juger après 100 jours attendez un peu et vous verrez !! Il n'y a pas un camps qui a vaincu l'autre comme nous laisse entendre les autres médias, mais si on veut voire la réalité des choses maintenant tout est en marche et surtout des pays qui nous avait tourner le dos sont revenue vers nous !!

    Bery tus

    15 h 25, le 04 novembre 2016

  • Comment pouvons-nous croire à de réels changements...quand on remet les mêmes INCAPABLES, qui, mis à part s'être honteusement rempli les poches, n'ont rien fait de valable pour notre pays ??? Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 32, le 04 novembre 2016

  • Il y a un début pour tout. Nous en avons bien marre des querelles anciennes délavées fichues et toxiques qui n'ont mené qu'au desastre, et des recettes traditionnelles échouées et plats amers et insipides et menus jetés tels quels aux poubelles...Ce trio des plus surprenant pour bon nombre de libanais dont moi est une vraie « Cohabitation » au sens constitutionnel du terme. Il me fait penser à une nouvelle recette de gâteau qui j'espère montera bien et sera apprécié de tous! Laissons faire et voyons venir!

    Bibette

    11 h 42, le 04 novembre 2016

  • Photo pathétique, no comment.

    Christine KHALIL

    10 h 01, le 04 novembre 2016

  • ET LES SURPRISES ET DESILLUSIONS AU MENU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 59, le 04 novembre 2016

  • Si ce sont les FL qui vont prendre en charge le ministère des télécoms, le Liban aura enfin un système digne de ce nom. Nous pourrons parler sans voir les lignes se couper plus de 10 fois avant de terminer une conversation et les communications concernant les crimes en investigation seront enfin remises a la justice pour élucider les mystères (Qui ne le sont pas vraiment) encore en instance. Les autres, tous les autres, vaqueront tristement a leurs occupations traditionnelles, celles de dévaliser les caisses de l’état et de le faire envahir par un surplus d’employés et de coûts additionnels pour gagner des voies aux prochaines élections législatives.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 49, le 04 novembre 2016

  • Afin d'arriver a une solution et un mise a execution du probleme pétrolier lequel pourrait combler nos deficites financiers, je suggère la formation d'un Ministère du Pétrole qui prendrait exclusivement en charge ce dossier important.

    Assioun Gabriel

    09 h 03, le 04 novembre 2016

  • Profitons tous de ce tableau d'euphorie pour voir enfin un nouveau gouvernement digne du Liban .

    Sabbagha Antoine

    08 h 09, le 04 novembre 2016

  • Si après avoir pris connaissance de tous ces faits on ne veut tjrs pas admettre l'évidence, c'est qu'on est bouché à vie.

    FRIK-A-FRAK

    06 h 13, le 04 novembre 2016

  • LES TROIS MOUSQUETAIRES QUI PARTAGENT LE GÂTEAU. ON LES PREND ET ON RECOMMENCE À NOUVEAU.

    Gebran Eid

    03 h 23, le 04 novembre 2016

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