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Économie - Focus

L’Égypte laisse flotter sa devise pour faire face à la crise monétaire

Dans le sillage des réformes entreprises pour répondre aux attentes du FMI, le pays a pris une décision « historique », selon la Banque centrale égyptienne.

À partir de dimanche, chaque banque égyptienne aura le contrôle total sur la façon de fixer ses taux de change, une décision qualifiée d’« historique » par le gouverneur de la banque centrale, Tarek Amer. Khaled Desouki/AFP

L'Égypte a décidé hier de laisser flotter sa devise pour répondre à une crise monétaire aiguë qui affecte son économie et menace de relancer l'instabilité politique plus de cinq ans après la révolution de 2011. Cette décision devrait provoquer de fait une forte baisse, de près de 50 %, de la valeur de la livre face au dollar. Le dollar s'échangeait hier à 14 livres égyptiennes contre 8,8 jusqu'à présent au taux officiel, qui se rapproche ainsi du taux sur le marché noir.
La décision intervient alors que le Fonds monétaire international (FMI) s'alarme de la « crise » monétaire que traverse l'Égypte, deuxième économie du monde arabe après l'Arabie saoudite. Sa directrice générale Christine Lagarde avait suggéré la semaine dernière une dévaluation rapide de la livre et la poursuite des réformes économiques.
Le chef de mission du FMI au Caire, Chris Jarvis, a d'ailleurs salué la décision prise hier qui « va améliorer la compétitivité extérieure de l'Égypte, soutenir les exportations, le tourisme et attirer l'investissement étranger ».
Le gouverneur de la Banque centrale, Tarek Amer, a précisé hier soir lors d'une conférence de presse qu'à partir de dimanche, chaque banque aura le contrôle total sur la façon de fixer ses taux de change, une décision qu'il a jugée « historique ».
La Bourse du Caire a salué la mesure, son principal indice ayant bondi de plus de 8 % après l'ouverture. Mais le contexte est difficile pour le gouvernement, confronté au risque de manifestations de masse dans un pays où 27,8 % de la population vit sous le seuil de pauvreté selon les chiffres officiels, et où l'inflation atteint 14 %.
La décision de la banque centrale (CBE) s'inscrit dans un ensemble de réformes liées à l'obtention d'un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans du FMI pour soutenir l'économie égyptienne. La politique d'austérité, condition de l'obtention du prêt, inclut des réformes comme la réduction des subventions publiques et l'imposition d'une nouvelle TVA.

« Protéger les pauvres »
Mais M. Amer a précisé hier soir que le gouvernement allait continuer à subventionner certains produits alimentaires pour « protéger les pauvres de la montée des prix ». La banque centrale a également annoncé hier une hausse de trois points des taux d'intérêt, à 14,75 %. Elle a expliqué que la « libéralisation » du taux de change faisait « partie d'un ensemble plus large de réformes qui assureront la stabilité macroéconomique ».
L'Égypte a vu ses réserves de dollars fondre ces dernières années, à 19,6 milliards en septembre, soit 50 % de moins qu'en 2011. Une grande partie de ces sommes a servi à soutenir la livre égyptienne face au billet vert, avec des dévaluations occasionnelles.
La défense de la livre a contribué à la pénurie de dollars, affectant ainsi la capacité des importateurs à faire entrer dans le pays les matières premières ou les produits alimentaires de première nécessité.
Ainsi, le pays a dû faire face ces derniers mois à des pénuries de sucre, de riz, d'huile de cuisine, de lait infantile ou encore de médicaments.
Avec la mesure annoncée hier, la CBE espère réduire l'écart entre le taux officiel et celui du marché noir, une problématique au cœur de la crise monétaire. Sur le marché noir, le billet vert était monté jusqu'à 18 livres cette semaine avant de redescendre autour de 14 livres dès mercredi en anticipation d'une possible mesure de la CBE.
Selon Mohammad Abu Basha, un économiste de la banque d'investissement EFG Hermes, « la livre était surévaluée et les gens se sont tournés vers un marché parallèle », a-t-il estimé, ajoutant que les dollars ont été amassés en dehors du système bancaire.
Selon Hisham Ibrahim, professeur de finances et investissements à l'Université du Caire, « la décision intervient au moment opportun. La situation aurait empiré si on avait attendu ». Elle « va avoir un impact positif » car elle va créer « une atmosphère meilleure pour les investissements ».

(Source : AFP)

L'Égypte a décidé hier de laisser flotter sa devise pour répondre à une crise monétaire aiguë qui affecte son économie et menace de relancer l'instabilité politique plus de cinq ans après la révolution de 2011. Cette décision devrait provoquer de fait une forte baisse, de près de 50 %, de la valeur de la livre face au dollar. Le dollar s'échangeait hier à 14 livres égyptiennes...

commentaires (1)

Enfin!!! Ca va faire mal les premiers temps, mais l'Egypte gagnera enormement en competitivite et retrouvera une bien meilleure sante economique! Faudrait seulement que les egyptiens pensent et acceptent de controler leur croissance demographique!

Bibette

11 h 50, le 04 novembre 2016

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Commentaires (1)

  • Enfin!!! Ca va faire mal les premiers temps, mais l'Egypte gagnera enormement en competitivite et retrouvera une bien meilleure sante economique! Faudrait seulement que les egyptiens pensent et acceptent de controler leur croissance demographique!

    Bibette

    11 h 50, le 04 novembre 2016

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