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À La Une - Syrie

La vie continue sous terre à Douma, ville syrienne bombardée

"Nous avons creusé nous-mêmes pendant 15 jours pour faire cet abri car il n'y a pas d'autres endroits pour nous protéger des bombardements".

 

Les filles de Abou Omar dans leur abri à Douma, le 30 octobre 2016. AFP / Sameer Al-Doumy

Dormir, aller à l'école ou faire ses courses: la vie quotidienne se déroule en partie sous terre dans la ville syrienne rebelle de Douma pour échapper aux bombardements du régime.

Les jours où aucune menace ne vient du ciel, le cours des choses est relativement normal dans cette ville de plus de 100.000 habitants, la plus importante de la banlieue de Damas. Les enfants se rendent en bande à l'école et les marchands de quatre saisons déploient leurs étals sur les marchés à ciel ouvert.
Mais lorsque commencent les bombardements, les familles se réfugient dans les abris. Elles se cachent durant la nuit et parfois jusqu'à l'aube si le pilonnage se poursuit sans répit sur cette ville assiégée depuis 2013 par les forces du président Bachar el-Assad.

Une vie s'organise alors sous terre, avec des salles creusées avec les moyens du bord et transformées en écoles improvisées, en salles de jeu, en boulangeries ou même en hôpitaux de fortune.
Abou Omar a construit sous son domicile un abri à quatre mètres de profondeur. Il est éclairé par une ampoule, les murs sont à nu. Sur le sol reposent des tapis, sur lesquels Abou Omar a déposé son service à café aux décorations dorées. "Nous avons creusé nous-mêmes pendant 15 jours pour faire cet abri car il n'y a pas d'autres endroits pour nous protéger des bombardements", explique à l'AFP Abou Omar, le visage émacié.

 

(Lire aussi : Douma enterre ses morts dans un cimetière de fortune)

 

Pas d'école
Les matins où les déflagrations causées par les raids se font entendre, ses neveux et nièces empruntent une échelle en bois branlante pour se rendre dans l'abri. "Nous allons habituellement à l'école, mais ça a été impossible ces derniers jours en raison des bombardements", témoigne Mohammad, scolarisé en classe primaire. Ces jours-là, les enfants peuvent passer plusieurs heures sous terre. Ils s'occupent en faisant leurs devoirs ou en inventant des jeux.

Les bombardements matinaux empêchent également les agriculteurs de se rendre sur leurs terres à la lisière de Douma pour récolter des légumes. Les commerçants n'auront donc rien à offrir sur leurs étals et les familles rien à cuire. Ces jours-là, les rues de Douma sont désertes, à l'exception d'ambulances qui foncent vers les lieux touchés par les raids.

Ces frappes sont menées dans le cadre de l'offensive lancée il y a six mois par les forces du régime. Elle leur a permis de reprendre des villages et des fermes de la Ghouta orientale, une vaste région à l'est de Damas qui est une des places fortes des rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces progouvernementales ne se trouvent plus actuellement qu'à deux kilomètres au nord de Douma, selon cette ONG.

Fief du puissant groupe islamiste Jaich al-Islam, Douma est assiégée depuis 2013 par les forces gouvernementales. En juin dernier, des organisations humanitaires ont pu, pour la première fois en trois ans, y distribuer de l'aide alimentaire et médicale.

 

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