Le renouvellement de l’exécutif libanais va doper la croissance, selon l’Ifi

« L'élection d'un nouveau président de la République » et « la formation d'un gouvernement d'unité dans les prochaines semaines va améliorer la confiance du marché » et contribuer à la « relance de l'économie », a estimé l'Institut de la finance internationale (Ifi), une association mondiale de grandes banques créée en 1983, dans son dernier rapport sur le Liban.
L'élection, lundi, de Michel Aoun à la présidence de la République, a mis fin à une vacance présidentielle qui durait depuis le 25 mai 2014. Ce dernier doit entamer dès aujourd'hui les consultations parlementaires pour former un nouveau gouvernement.
Dans ce contexte, l'Ifi estime ainsi que la croissance libanaise pourrait atteindre 3,3 % en 2017, contre 1,4 % cette année, grâce à une « légère reprise de l'investissement privé dans le secteur privé, ainsi que des exportations de biens et de services », a analysé Garbis Iradian, économiste en chef à l'Ifi, chargé des économies de la zone Mena, dans un communiqué publié hier. « La réouverture des routes vers la Syrie et l'Irak (...) et l'amélioration des relations entre le Liban et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) » pourraient également contribuer à relancer les exportations et permettre au Liban d'atteindre plus de 4 % de croissance en 2017, estime M. Iradian.
Ce dernier considère toutefois que « le nouveau gouvernement devra affronter d'importants défis » liés notamment à la gestion du déficit budgétaire – qui devrait atteindre 8,6 % du PIB en 2016, selon les projections de l'Ifi – et de la dette publique – l'Ifi estime que le ratio dette publique sur PIB va continuer d'augmenter en 2016 pour atteindre 144 %, contre 138 % en 2015. « Des mesures fiscales et des réformes structurelles doivent être mises en place pour réduire le déficit et créer les conditions favorables à une croissance forte et durable », affirme encore M. Iradian.
L'Ifi indique enfin que la formation d'un nouveau gouvernement dans les prochaines semaines va envoyer « un signal positif aux investisseurs étrangers » et va contribuer à « accélérer la croissance des dépôts ». L'organisation prévoit également la stabilité de la livre par rapport au dollar, grâce à « des réserves officielles de devises (détenues par la Banque du Liban) d'environ 40 milliards de dollars » et des « réserves en or évaluées à 11 milliards de dollars ».