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Lifestyle - Liban Pop

Sévine, coquine, mutine et multiple

« Je grandis » est son premier album, concocté avec Mike Massy. La jeune chanteuse libanaise le présentera au public le jeudi 3 novembre, à 20h30, à la crypte Saint-Joseph, dans le cadre d'un miniconcert.

Photo Sandra Chidiac

En lançant son premier album, Sévine Abi Aad, de son nom de scène Sévine, voulait prouver non pas qu'elle savait chanter, mais qu'elle pouvait créer. Ce bébé musical, elle l'a longtemps attendu et longtemps élaboré (quatre ans, avec l'aide de Mike Massy). Aujourd'hui, c'est avec une « grande joie » qu'elle le dévoile à tous ceux qui aiment la belle mélodie, en recul devant la variété pop. La jeune brunette, au sourire frais, qui a poussé la chansonnette depuis l'âge de quinze ans, vient de retourner au Liban, après un long séjour au Qatar, pour enfin composer cet album comportant dix titres, en français pour la plupart. En 1999, elle collabore avec un saxophoniste, Nizam Tanim, qui l'initie au jazz, suit des cours particuliers de vocalises et se fait connaître et acclamer grâce au personnage de Fantine qu'elle interprète dans une adaptation musicale des Misérables, mise en scène par le ténor libanais Edgar Aoun. « J'ai toujours eu envie de chanter et de jouer la comédie. Mary Poppins, Chantal Goya, la petite fille du film The Piano de Jane Campion ou d'autres personnages me faisaient rêver. Mais j'étais naïve à l'époque. Je croyais qu'on allait me découvrir, me repêcher et me lancer. Je ne réalisais pas que dans ce milieu, il fallait bosser dur pour arriver. »

Une nouvelle page
En 2006, Sévine quitte le Liban après être devenue un visage et une voix familiers dans les mariages, les événements et différents concerts, dont ceux de Heatbeat et Béta. Elle est allée faire carrière sous d'autres cieux plus cléments qui pourraient croire en son identité musicale. « C'est dommage mais, au Liban, on a tendance à mettre tout le monde dans le même panier. » Elle fréquente le Lincoln Jazz Center à Doha, un institut qui dépend de l'école Julliard de New York. C'est là qu'elle rencontre les grands noms du jazz, comme Dominik Farinacci, Richard Johnson, ou encore Ulysses Owen et, sur cette même scène, elle va tenter de promouvoir la chanson française et sa couleur musicale aux différentes teintes. « Je ne me cloître pas dans un genre. Mes compositions s'apparentent à la world fusion avec un plus pour la nouvelle chanson française. » Elle rajoute : « Entre 2013 et 2015, j'ai vécu l'expérience la plus enrichissante de ma vie. » La chanteuse retourne alors à son pays natal accompagnée de son époux, dans le seul but, cette fois, de lancer un album. Une page était tournée dans la vie de Sévine. Elle allait enfin pouvoir s'affirmer plus librement.
« Non, je ne regrette rien. Je ne regrette pas de ne pas être rattachée à un label. Je me sens plus indépendante quant au choix de mes chansons et de mon orientation musicale. D'autre part, Mike Massy a su comprendre à la perfection mes paroles en leur donnant un très bel écrin. J'ai eu un très beau coup de foudre artistique pour ce compositeur », confie-t-elle.

L'album J'ai grandi s'adresse à un public de mélomanes qui sait discerner les belles mélodies, quelle que soit leur nationalité. « Mes titres sont en français avec deux chansons en arabe. Les thèmes s'articulent autour de problèmes quotidiens, comme les ruptures amoureuses ou le troisième âge, avec cette peur de vieillir qui hante en général les femmes. Il y a aussi un hommage à la Martinique, le pays natal de mon époux. Mais aussi deux titres qui sont spécifiquement adressés aux Libanais et Libanaises. » Sévine parle en gestes larges, amoureusement, passionnément, de ce travail musical qui lui tient à cœur. Son visage s'éclaircit. S'avouant de nature anxieuse, elle ne le montre pourtant pas. Ses yeux se plissent en laissant entrevoir des étincelles. « Je peux être coquette, coquine et amusante, car j'aime devenir plusieurs personnages à la fois. La scène sera mon laboratoire où je dévoilerai mon côté multiple. »

Grave sans être sérieuse, légère sans être superficielle, Sévine Abi Aad aime, de sa belle voix, s'adresser à son public. La soirée de jeudi serait donc une première rencontre amoureuse qu'elle leur consacre tendrement et joyeusement.

 

En lançant son premier album, Sévine Abi Aad, de son nom de scène Sévine, voulait prouver non pas qu'elle savait chanter, mais qu'elle pouvait créer. Ce bébé musical, elle l'a longtemps attendu et longtemps élaboré (quatre ans, avec l'aide de Mike Massy). Aujourd'hui, c'est avec une « grande joie » qu'elle le dévoile à tous ceux qui aiment la belle mélodie, en recul devant la...

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