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À La Une - Liban

Présidentielle : Joumblatt apporte son soutien à Aoun

Hariri affirme ne pas commettre de "suicide" politique en soutenant le chef du Bloc du changement et de la réforme.

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt (à gauche), tenant un point de presse en compagnie du candidat favori à l'élection présidentielle, Michel Aoun (à sa gauche), à Clemenceau, le 28 octobre 2016. Photo Marwan Assaf

Le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a conforté jeudi soir son statut de favori à la présidence de la République, après avoir obtenu le soutien du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt.

"J'annonce mon soutien à la candidature de Michel Aoun", a déclaré le leader druze, à l'issue d'un bref entretien avec le général Aoun à Clemenceau, en début de soirée. "La majorité des membres du Rassemblement démocratique et du PSP sont favorables à la candidature de M. Aoun", a souligné M. Joumblatt, annonçant une réunion de son bloc parlementaire demain, samedi, afin de "coordonner les positions".

M. Joumblatt n'a toutefois pas annoncé le retrait de la candidature du député Henri Hélou, qui bénéficiait jusque-là du soutien du leader druze.

"Il est temps de sortir du cercle vicieux dans lequel nous vivons", a ajouté M. Joumblatt, en allusion à la vacance de la présidence qui dure depuis le 25 mai 2014. Il a également confirmé que le prochain président sera "fait au Liban".

Michel Aoun a pour sa part remercié le chef du PSP pour son soutien et affirmé qu'il œuvrera avec lui durant son éventuel mandat afin "d'améliorer la situation du Liban et les conditions de vie des Libanais".

Le fondateur du CPL bénéfice également du soutien du Hezbollah, des Forces libanaises et du courant du Futur et sera ainsi vraisemblablement élu chef de l'Etat le 31 octobre.

 

Hommage à Berry

Plus tôt dans la journée, M. Joumblatt avait été reçu à Aïn el-Tiné par le président de la Chambre, Nabih Berry.

"J'ai expliqué au président Berry ma position concernant l'élection présidentielle prévue lundi", a déclaré M. Joumblatt à l'issue de l'entretien. Il a également fait savoir qu'il existe des "divergences" entre sa position et celle de M. Berry. Malgré cela, il a rendu hommage au chef du Parlement, affirmant que M. Berry "est l'homme d'Etat qui tient le plus à la marche des institutions et à la stabilité".

Michel Aoun avait été reçu au même moment au Grand Sérail par le chef du gouvernement, Tammam Salam, mais les deux hommes n'ont fait aucune déclaration à l'issue de leur entretien.

En fin d'après-midi, c'est le Bloc du futur de Saad Hariri qui a réitéré son soutien à son chef qui votera pour Michel Aoun. "Le soutien de Saad Hariri à la candidature du chef du Bloc du changement et de la réforme (Michel Aoun) à la présidence a permis à l'Etat de rétablir son prestige et sa capacité à rester à l'écart des conflits régionaux (...)", a affirmé le bloc à l'issue de sa réunion hebdomadaire.

Le bloc a rappelé que ses députés "ont assisté à toutes les séances électorales et s'engagent à assister à la prochaine réunion". Malgré le refus de certains députés de la formation haririenne de voter en faveur de Michel Aoun, le bloc a affirmé qu'il "soutient le choix de Saad Hariri".

 

"Pas de suicide"

En soirée, M. Hariri s'est défendu contre tout "suicide" politique en soutenant la candidature de Michel Aoun. "Je ne commets pas de suicide (politique) mais au contraire, je me suis entendu avec le général Aoun et je sais parfaitement qu'il n'y a aucune opposition régionale concernant le soutien que je lui ai apporté", a-t-il déclaré, en allusion à son allié saoudien.

"Nous attendons la séance électorale (de lundi) afin de finaliser tous les aspects de la question, notamment la présidence du gouvernement", a également déclaré M. Hariri, lors d'une émission politique télévisée sur la chaîne LBCI. Le leader sunnite est pressenti pour diriger le prochain gouvernement.

L'ancien Premier ministre a également critiqué le Hezbollah, affirmant que "son candidat était la vacance présidentielle". Le parti chiite a pourtant clairement annoncé récemment qu'il votera pour Michel Aoun lors du scrutin de lundi.

Le chef du courant du Futur a également exprimé son soutien au chef du Parlement, Nabih Berry, qui est contre l'élection de Michel Aoun. "Je respecte le président Berry qui est un ami et un frère, et nous avons été à ses côtés et nous le serons toujours. Il n'a pas de problèmes avec moi". Interrogé sur l'existence d'éventuelles divergences entre M. Berry et le Hezbollah, Saad Hariri s'est contenté de répondre que "cela est possible".

 

(Lire aussi : Les chances de Michel Aoun se précisent, mais pas encore celles d'un nouveau gouvernement)

 

Les concertations du ministre d'Etat saoudien

Dans ce contexte, l'émissaire saoudien, Samer el-Sabhan, ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères, arrivé jeudi soir à Beyrouth, a poursuivi vendredi sa tournée auprès des responsables libanais. Les discussions ont porté sur les récents développements sur la scène locale et régionale, notamment sur le dossier de la présidentielle libanaise.

Après avoir rencontré les anciens chefs de gouvernement, Saad Hariri, Fouad Siniora et Nagib Mikati, l'ancien président Amine Gemayel, le chef du PSP, Walid Joumblatt, et le mufti de la République Abdellatif Deriane, M. Sabhan s'est entretenu à Rabieh avec Michel Aoun.

Le diplomate saoudien a ensuite été reçu par le patriarche maronite, Béchara Raï, au siège patriarcal de Bkerké. Il a également rencontré le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, avant de se rendre à Meerab pour un entretien avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.

Samer el-Sabhan n'a fait aucune déclaration à l'issue de ses entretiens successifs avec le prélat maronite, M. Aoun, le cheikh Kabalan, et M. Geagea.

A l'issue de la rencontre avec M. Gemayel, Samer el-Sabhan avait souligné "la solidarité du royaume" avec le Liban et son peuple.

Il doit encore rencontrer samedi le président de la Chambre et le chef des Marada, Sleiman Frangié. M. Sabhan pourrait également s'entretenir avec le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi.

Sur un autre plan, le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, a annoncé que les écoles et les universités privées et publiques fermeront leurs portes lundi 31 octobre, jour de la séance consacrée à l'élection présidentielle. "Lundi ne sera pas un jour ordinaire, mais un jour historique. Nous avons donc décidé de fermer les écoles et universités privées et publiques en raison des mesures de sécurité qui vont être prises et de la mobilisation populaire", a déclaré le ministre, qui est partisan du général Aoun.

 

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Le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a conforté jeudi soir son statut de favori à la présidence de la République, après avoir obtenu le soutien du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt.
"J'annonce mon soutien à la candidature de Michel Aoun", a déclaré le leader druze, à l'issue d'un bref entretien avec le général Aoun à Clemenceau, en début de...

commentaires (6)

bien que j'etais pro aoun car dans sa guerre contre la presence syrienne il a dit : "c'est bien la premiere fois que les libanais vont ecrire leur histoire de leur propres mains". helas avec ses alliances ce n'est plus le cas. neanmoins une lecon à retenir, c'est bien la premiere fois qu'1 president de la republique a une assise parlementaire de 22 deputés, vu que ses progatives sont limitées, esperons que la dynamique de la presidentielle va federer d'autres deputés, mais helas le fameux tryptique armée, peuple resistance restera comme un khazouk, empechant l'edification d'un etat de droit.

Élie Aoun

12 h 16, le 29 octobre 2016

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Commentaires (6)

  • bien que j'etais pro aoun car dans sa guerre contre la presence syrienne il a dit : "c'est bien la premiere fois que les libanais vont ecrire leur histoire de leur propres mains". helas avec ses alliances ce n'est plus le cas. neanmoins une lecon à retenir, c'est bien la premiere fois qu'1 president de la republique a une assise parlementaire de 22 deputés, vu que ses progatives sont limitées, esperons que la dynamique de la presidentielle va federer d'autres deputés, mais helas le fameux tryptique armée, peuple resistance restera comme un khazouk, empechant l'edification d'un etat de droit.

    Élie Aoun

    12 h 16, le 29 octobre 2016

  • Ils veulent fermer les ecoles et universites? Journee de deuil, bien sur!

    Michel Fayad

    03 h 13, le 29 octobre 2016

  • Réalisme, tu nous sauveras de nos "velléités et fantasmes" Inchallah!

    Chammas frederico

    23 h 53, le 28 octobre 2016

  • DONC JOUMBLATT, IL A EU CE QU'IL VOULAIT, C'EST CLAIR. BERRY JOUE AU FAIRE SEMBLANT. ON VERRA BIEN D'OÙ VONT SURGIR LES SURPRISES À PARTIR DE MAINTENANT.

    Gebran Eid

    23 h 27, le 28 octobre 2016

  • - Mon conseil de propulser le generalissime sur la chaise de ses reves est largement suivi... - Bien qu,il ne peut faire les declarations requises de changement de boussole et de vocabulaires... menageant les allergiques... il est a noter que revent ceux qui croient pouvoir le teleguider ! - Les malveillances des sallets vont tomber sur la tete de Hariri et frustrer la communaute Sunnite !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 41, le 28 octobre 2016

  • Voilà ...la découverte de 2016 ...La startup Joumblatt invente la girouette à flux ajustable...tant pis pour Eole....!

    M.V.

    21 h 24, le 28 octobre 2016

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