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À La Une - France

Le sort des jeunes migrants de Calais en voie de règlement

L'Onu tire la sonnette d'alarme en appelant la France à "offrir un hébergement approprié" aux exilés encore présents.

De jeunes migrants à Calais, patientent avant de monter à bord d'un bus censé les emmener vers un centre d'accueil, le 28 octobre 2016. Photo AFP / PHILIPPE HUGUEN

Une centaine de migrants, parmi les derniers présents dans la "Jungle" démantelée de Calais, ont embarqué vendredi pour des centres d'accueil ailleurs en France, dont une moitié de mineurs qui avaient auparavant été l'objet d'échanges aigres-doux entre Londres et Paris.

De lundi à mercredi, les autorités françaises ont vidé l'immense bidonville situé en face des côtes britanniques: quelque 4.500 adultes ont été évacués en autocar vers des centres disséminés dans toute la France et environ 1.500 mineurs logés dans des structures adaptées.

Actant "la fin" de la Jungle, des pelleteuses ont entamé jeudi le déblaiement du camp, malgré la présence sur le site de dizaines de personnes passées à côté des procédures d'évacuation. Une centaine d'adolescents et de jeunes hommes ont ainsi passé la nuit de jeudi à vendredi dans des abris de fortune, notamment dans une église et une mosquée restées debout sur le site.

L'Onu a tiré la sonnette d'alarme en appelant la France à "offrir un hébergement approprié" aux exilés encore présents et demandé que "des arrangements spéciaux soient pris pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants".

A la mi-journée, leur cas semblait en passe de se régler. Une cinquantaine d'entre eux, dont beaucoup de Soudanais, a embarqué à bord d'un car à destination d'un centre dédié aux mineurs, a constaté un journaliste de l'AFP. Un autre bus est parti une demi-heure plus tard, avec 34 autres jeunes - majeurs cette fois. Un autre car était également prêt à partir pour embarquer une quinzaine de migrants faisant partie du même groupe. Les autres, de 20 à 30, ne se sont pas présentés pour le départ.

 

(Lire aussi : Ultimatum des autorités aux derniers migrants de la « Jungle » de Calais)

 

Vélo et foot
Symbole de la difficulté de l'Europe à faire face à la crise migratoire, le plus grand bidonville de France abritait encore la semaine dernière entre 6.400 et 8.100 personnes selon les estimations, principalement venues du Soudan, d'Erythrée et d'Afghanistan.

Parmi ces migrants, les mineurs ont été l'objet de plusieurs passe d'armes entre la France et le Royaume-Uni, dont la dernière jeudi soir.

Les autorités britanniques ont pressé Paris de "protéger comme il se doit" les mineurs toujours bloqués dans la zone. Le gouvernement français a rétorqué que ces personnes "poursuivaient un projet migratoire d'installation au Royaume-Uni" et a de nouveau demandé à Londres de prendre "ses responsabilités".

Depuis la mi-octobre, 1.451 mineurs du camp de Calais ont ainsi été "mis à l'abri" en France, tandis que le Royaume-Uni a ouvert ses portes à 274 mineurs isolés, a fait valoir le gouvernement français.
En vertu des règles européennes sur le regroupement familial, les mineurs ayant un proche en Grande-Bretagne peuvent espérer y être accueillis. Une disposition britannique sur les migrants "vulnérables" concerne les autres.

Vendredi, des agents britanniques étaient présent dans un centre de conteneurs jouxtant la Jungle où ont été logés les mineurs isolés. Ils examinaient leurs dossiers pour voir si ces enfants et adolescents peuvent passer Outre-Manche.
Parmi eux, deux jeunes Soudanais ont obtenu le précieux sésame. Sac au dos, emmitouflés dans des couvertures, ils se réjouissaient "d'avoir dormi à l'abri". "Maintenant, c'est parti pour l'Angleterre", ajoutait l'un deux.

 

(Lire aussi : Face aux migrants, la France tiraillée entre peur et fraternité)


Ailleurs dans ce campement en dur, des centaines de mineurs allaient et venaient sur des vélos, discutant avec animation, mangeant un peu, improvisant des parties de foot.... Le tout encadré par plusieurs fourgons de forces de l'ordre.
A l'extérieur, "1.000 migrants se sont dispersés dans les alentours en attendant que les choses se calment", a estimé la maire de Calais Natacha Bouchart.
D'autres semblent s'être installés dans le nord de Paris, où les campements de migrants ont grossi depuis le démantèlement de la "Jungle". "Il y a trois jours, on distribuait 700 à 800 repas. Aujourd'hui, on est à plus de mille", confiait notamment Charles Drane, de l'ONG Adventist Development and Relief Agency (Adra).

 

Témoignage

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Une centaine de migrants, parmi les derniers présents dans la "Jungle" démantelée de Calais, ont embarqué vendredi pour des centres d'accueil ailleurs en France, dont une moitié de mineurs qui avaient auparavant été l'objet d'échanges aigres-doux entre Londres et Paris.
De lundi à mercredi, les autorités françaises ont vidé l'immense bidonville situé en face des côtes britanniques:...

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