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Liban - L’éclairage

Tiraillements en vue autour du gouvernement ?

Avec le retour du président de la Chambre, Nabih Berry, ce soir, à Beyrouth, les contacts politiques devraient reprendre autour de la présidentielle pour que le nouveau régime puisse démarrer avec le minimum d'opposition possible. Il est vrai que M. Berry a annoncé la couleur en affirmant que son bloc ne votera pas pour Michel Aoun et qu'il se placera dans l'opposition, mais d'aucuns pensent qu'il n'a pas écarté toute possibilité de dialogue. Nabih Berry reste plus que jamais attaché au package deal qu'il avait proposé pour que le dossier de la présidentielle soit débloqué et considère que s'il faut éviter des crises à l'avenir, une entente à ce niveau reste indispensable. Le package deal porte, rappelle-t-on, sur le choix du candidat à la tête de l'État, la composition du gouvernement et la loi électorale.

Les propos tenus récemment par son adjoint politique, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, selon lesquels le bloc Berry « garde la main tendue à toute coopération », ont été vite interprétés dans les milieux politiques comme une invitation indirecte au dialogue.
Le Hezbollah serait notamment engagé dans une médiation entre Aïn el-Tiné et Rabieh, pour essayer d'assurer le maximum de voix à son allié, durant la réunion électorale de lundi, et l'on dit que le général Aoun pourrait rendre une deuxième visite à Nabih Berry ou du moins dépêcher auprès de lui une délégation du CPL, conduite par le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab.

De sources politiques, on n'exclut pas que le président de la Chambre modifie sa position, et l'on explique que s'il a placé haut la barre de son opposition à Michel Aoun, c'est pour pouvoir, dans le même temps, placer haut celle de ses revendications, après avoir été écarté des négociations qui ont débouché sur l'appui du chef du courant du Futur, Saad Hariri, à ce dernier.
De sources proches de Aïn el-Tiné, on souligne dans ce contexte le souci de Nabih Berry de préserver les acquis obtenus durant la conférence de Doha (qui a suivi les événements de mai 2008) et plus particulièrement la formule du tiers de blocage arraché par le tandem chiite et laquelle reste une forme déguisée de la formule des trois tiers que le Hezbollah avait essayé d'instituer pour remplacer celle de la parité entre musulmans et chrétiens, prévue par Taëf.


(Lire aussi : Les chances de Michel Aoun se précisent, mais pas encore celles d’un nouveau gouvernement)

 

Selon des observateurs, le président de la Chambre, qui sera le chef de file de l'opposition au nouveau régime, est déterminé, à travers les contacts qui seront engagés avec lui, une fois que Saad Hariri sera désigné pour diriger le nouveau gouvernement, à négocier pour que celle-ci obtienne le tiers de blocage au sein de la nouvelle équipe ministérielle. On verrait mal cependant Michel Aoun et Saad Hariri le lui concéder, dans la mesure où les deux souhaitent un démarrage en force du régime, chose qui ne sera pas aisée avec une opposition qui aurait la capacité de bloquer le gouvernement.

Chat échaudé craint l'eau froide, dit un vieux proverbe qui s'applique aujourd'hui à Saad Hariri. Ce dernier considère, selon son entourage, que le 8 Mars a neutralisé les effets de la conférence de Doha, lorsque ses ministres ont présenté leur démission alors qu'il était en réunion avec l'ancien président américain, George Bush, à Washington. Il est vrai que la durée de vie du gouvernement est relativement courte, puisqu'il doit démissionner après les législatives, prévues en principe en juin prochain, mais Saad Hariri veut tenir son équipe à l'abri de toute secousse politique. Rien que pour cela, la présence d'un tiers de blocage est hors de question.

 

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