Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

Tensions croissantes entre Occidentaux et Russes

Nouvelles sanctions de l'UE contre Damas ; les opérations militaires turques vont s'étendre.

Un homme tente de réconforter un enfant blessé par le bombardement du régime sur la région de Douma. Abd Doumany/AFP

Alors que les dénonciations des Occidentaux se sont multipliées hier, Moscou a nié être l'auteur d'un bombardement qui a tué 22 enfants dans une école en Syrie. La Russie n'a « rien à voir » avec les frappes aériennes contre une école dans la province d'Idleb, tenue par les rebelles, qui ont tué mercredi 22 enfants et six enseignants selon l'Unicef, a ainsi assuré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Le ministère russe de la Défense a également nié être impliqué dans ce drame. Selon son porte-parole Igor Konachenkov, des photographies et des vidéos enregistrées par un drone russe ont montré que le toit de l'école bombardée ne présentait pas de dommage et qu'il n'y avait aucun cratère attribuable à des bombes larguées d'avion autour de l'école.
Bien qu'elle affirme ne frapper que des « cibles terroristes », la Russie a été accusée à plusieurs reprises de viser les rebelles modérés et de commettre des « crimes de guerre ».
Les dénégations russes n'ont pas convaincu le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. « Qui est responsable ? En tout cas ce n'est pas l'opposition (au régime syrien), car pour bombarder, il faut des avions. Ce sont soit les Syriens, le régime de Bachar el-Assad, soit les Russes », a déclaré M. Ayrault lors d'une conférence de presse à Paris. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a exigé une « enquête immédiate et impartiale ». « Si elle est délibérée, cette attaque peut s'apparenter à un crime de guerre », a-t-il ajouté, cité par son porte-parole. De son côté, l'ex-Premier ministre britannique et envoyé spécial de l'Onu pour l'éducation Gordon Brown a réclamé une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) pour « crime de guerre ». Le directeur général de l'Unicef, Anthony Lake, a dénoncé « une tragédie » et un possible « crime de guerre ».
Quant à la Turquie, elle affiche ouvertement son intention d'intervenir à grande échelle en Syrie. « Maintenant, nous avançons vers al-Bab », a dit le président turc Recep Tayyip Erdogan, en référence à une ville du nord de la Syrie contrôlée par le groupe État islamique (EI). « Après cela, nous allons avancer vers Manbij », tenue par les milices kurdes syriennes, « et vers Raqqa », la capitale de l'EI en Syrie.

Assad inflexible
Sur le terrain, les enfants continuent à être les victimes de cette guerre qui a fait plus de 300 000 morts et des millions de déplacés depuis son déclenchement en mars 2011. Au moins six d'entre eux ont été tués et 15 blessés hier par des tirs de roquettes des rebelles sur deux quartiers sous contrôle gouvernemental à Alep, la deuxième ville du pays située dans le Nord, ont rapporté les médias officiels syriens. Une salve de roquettes a frappé une école. Le même jour dans la ville rebelle de Douma, près de Damas, au moins huit personnes, dont un enfant, ont péri par des bombardements du régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En outre, selon l'OSDH, les forces du régime ont repris près de la moitié des 40 localités et collines dans le nord de la province centrale de Hama, perdues fin août face à une coalition menée par les jihadistes de Fateh al-Cham.
Et alors que rien ne semble arrêter l'effusion de sang, l'Union européenne a choisi hier de sanctionner dix hauts responsables du régime accusés de prendre part à « la répression violente exercée contre la population civile ». Cet ajout porte à 217 le nombre total de responsables syriens soumis à « une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et à un gel de leurs avoirs ». À ces sanctions dites « individuelles » s'ajoutent de lourdes mesures de rétorsion économiques.
Face au camp occidental, les chefs de la diplomatie des alliés du régime de Damas, Russie et Iran, se réuniront aujourd'hui à Moscou. Enfin, recevant hier les gouverneurs provinciaux, Bachar el-Assad s'est montré inflexible. « L'État syrien continuera à la fois à combattre les terroristes et à poursuivre sa politique de réconciliation », a-t-il dit, selon l'agence de presse officielle Sana.

(Source : AFP)

Alors que les dénonciations des Occidentaux se sont multipliées hier, Moscou a nié être l'auteur d'un bombardement qui a tué 22 enfants dans une école en Syrie. La Russie n'a « rien à voir » avec les frappes aériennes contre une école dans la province d'Idleb, tenue par les rebelles, qui ont tué mercredi 22 enfants et six enseignants selon l'Unicef, a ainsi assuré la porte-parole...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut