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Lifestyle - This is America

Jawdat Haydar, célébré de Baalbeck aux USA

« Hier, j'étais le prince de ma jeunesse, aujourd'hui, je suis l'empereur de mes années », disait le grand poète Jawdat Haydar. Sa flamme, jamais éteinte, a brillé de tout son éclat aux États-Unis.

La triple descendance du poète (de g. à d.) : son arrière-petite-fille Nayla Osseirane, sa fille Chahina Osseirane et sa petite-fille Dima Osseirane. Photo Sophie Haddad

Jawdat Haydar (1905-2006), c'est un beau siècle de poésie libanaise dont l'écho a fortement résonné en divers points du globe. Le lancement aux États-Unis de l'ouvrage de Jawdat Haydar, La voix de Baalbeck, portant la signature d'un ancien professeur de l'AUB, John Munro, fut l'occasion de lui rendre hommage à Washington. Plus qu'une commémoration, c'était une célébration lumineuse, pleine d'éclat et de mixages culturels, à l'image de sa vision du monde, et qui s'est déroulée dans la demeure de l'une de ses petites-filles, Dima Osseirane, non loin de la capitale fédérale. Dans un espace tout en clarté et verdure, plus de 200 personnes se sont retrouvées pour revisiter une pensée encore très actuelle. La rencontre était placée sous les auspices des associations Alumni de l'AUB et de l'IC, et de l'ambassade du Liban à Washington. Ce soir-là, la triple descendance du poète se trouvait ainsi réunie : sa fille Chahina Osseirane, venue spécialement de Beyrouth, Dima Osseirane et son arrière-petite-fille, Nayla Osseirane.

Hady Khoury (président de l'Alumni de l'AUB, DC) a d'abord pris la parole, saluant « ce citoyen libanais de Baalbeck qui s'est fait une renommée dans la littérature d'expression anglaise. Il croyait ferment dans le pouvoir inspirant de la poésie, capable d'aller aux tréfonds de la condition humaine ».
Carla Jazzar, chargée d'affaires de l'ambassade du Liban à Washington, s'est également arrêtée sur le poète, « homme des cultures plurielles, qui a su rapprocher par excellence celles de l'Est et de l'Ouest ». « Il a pu se mouvoir librement à travers le monde et les civilisations tout en conservant son indéfectible amour pour le Liban. Et en restant ancré aux fondements que sont la paix, l'humanisme et l'amour », a-t-elle déclaré.

Libanitude et humanisme
L'assistance s'est ensuite plongée dans son environnement, restitué par un documentaire composé d'images harmonieuses, reflet d'une existence et d'un art entamés à Baalbeck avant de transiter par l'Europe et l'Amérique. Sa présence était aussi marquée par des objets lui ayant appartenu (stylos, agendas, lunettes, loupes) et qui côtoyaient des exemplaires de nombreux ouvrages portant sa signature, notamment l'édition bilingue (anglais-français) du titre 101 Poèmes choisis. Car Jawdat Haydar s'est principalement exprimé en anglais. Il avait commencé par faire des études au Syrian Protestant College (future Université américaine de Beyrouth), puis en France et aux États-Unis. Diplômé en 1928, il revient au Moyen-Orient et travaille pendant trente-deux ans dans le domaine de l'éducation, du pétrole et de l'automobile. Il retourne à Baalbeck en 1960 et se consacre à l'écriture et à l'agriculture. C'est là-bas que l'on retrouve aujourd'hui un jardin qui lui a été dédié et qui est situé non loin de l'entrée des ruines.

L'interpénétration des cultures auxquelles il avait été exposé n'ont fait que sublimer sa « libanitude » et son humanisme tout au long d'une existence baignée dans l'art des mots. Dans la durée, Jawdat Haydar est dans la lignée de Charles Péguy : « L'homme qui est poète à vingt ans n'est pas poète, il est homme ; s'il est poète après vingt ans, alors il est poète. » Et il perdure, comme témoignent deux autres évocations américaines que lui ont été consacrées : à New York, avec la LAU (en collaboration avec le consulat général du Liban et le New Pen Club) et au département d'anglais de la North Texas University.

 

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